Pour éviter les critiques des citoyens: L’Ums invite ses membres à "rendre justice et non des services"
L’Union des magistrats du Sénégal (Ums) tient toujours à son indépendance. Neuf mois après le colloque, elle organise aujourd’hui, un atelier de partage toujours, sur la même doléance. Dans une note d’information, dont « Les Echos » a obtenu copie, le président de l’Ums, le juge Souleymane Teliko signale que cette rencontre a pour objectif d’apporter une réponse à «l’inertie des autorités après le colloque, tenu avec le garde des Sceaux, ministre de la justice, ainsi que les autres acteurs de la justice qui avaient débouché sur des recommandations, touchant au principe d’inamovibilité et au Conseil supérieur de la magistrature ». En effet, la tutelle avait promis de donner une suite. Finalement, relève-t-il, rien du tout n' a été fait.
« Il s’y ajoute que dans le contexte préélectorale et politico-judiciaire, particulièrement chargé, la justice sénégalaise subit des critiques », fait remarquer le juge Teliko. Il ajoute : « au-delà des affaires qui constituent autant de causes conjoncturelles de cette marque de défiance vis-à-vis de la justice, l’Ums convaincu que la justice sénégalaise est à chercher dans le mode de fonctionnement qui laisse trop de place à l’immixtion de l’exécutif dans le fonctionnement du système judiciaire. C’est donc, en retrouvant ces vertus de neutralité et d’indépendance que la justice fera taire les critiques à son égard ».
Les magistrats invités à être à «l’ abri de toute influence extérieur »
Selon le président de l’Ums, pour restaurer la crédibilité de la justice, il faut que les acteurs de la justice se conforment en toutes circonstances «à leur serment qui leur fait obligation de rendre justice et non de rendre des services ». La deuxième chose, c’est de reformer le statut du magistrat et revoir le conseil supérieur de la magistrature. D'après lui, l'idéal est de faire en sorte que le pouvoir judiciaire soit à l’abri de toute influence extérieur.