Présidentielle 2019 : les coalitions obsolètes

14 - Mars - 2018

Aucune des coalitions existantes ne remplit manifestement les conditions pour faire gagner leurs candidats dans les meilleures conditions. Ni Benno Bokk Yakaar, ni Mankoo Taxawu Sénégal, ni la coalition gagnante Wattu Sénégal, pour ne citer que les trois les plus représentatives, n’offrent de garanties de cohésion et de popularité suffisantes.

Ainsi, Benno au pouvoir a dû être confrontée à la difficile gestion collégiale de celui-ci. Les partis politiques les plus représentatifs de la coalition ont presque éclatés en deux. Le Parti socialiste (Ps), l’Alliance des forces du progrès (Afp), la Ligue démocratique (Ld), ont souffert de rébellions internes dont la cause principale est le compagnonnage.
Ceux qui ont été manifestement laissés en rade dans le partage des responsabilités et ceux qui estiment que leurs partis ne sauraient être un simple mouvement de soutien, ont mené une dure bataille en interne avant d’être tout simplement écartés.

Le Parti pour l’Indépendance et le travail (Pit), un autre allié du pouvoir, a mieux négocié la crise, frappé qu’il a été par une grogne en interne.

Au niveau de Macky 2012, la première coalition qui a cru en Macky, les frustrés se comprennent à la pelle. Et certains n’hésitent pas à le manifester, publiquement.

Même l’Alliance pour la République (Apr), le parti du Président Sall, vit un malaise, occasionnant actuellement des départs.

Au demeurant, les coalitions de l’opposition ne se portent pas forcément mieux.

Mankoo Taxawu Sénégal est un groupe de leaders, tous présidentiables les uns que les autres. Khalifa en prison conserve toutes ses ambitions, même s’il ne se fait pas d’illusions. Entre Idrissa Seck et Malick Gackou, une forme de rivalité a prévalu pour le contrôle de la coalition. Finalement, la candidature plurielle théorisée par Idy est la seule alternative pour éviter un clash.
La coalition gagnante Wattu de Me Wade a ses propres démons. Pape Diop ne peut pas se laisser remorquer au premier tour, lui dont le parti Bokk Gis Gis va saisir cette occasion de tester sa popularité.

Pis, le principal parti, le Parti démocratique sénégalais (Pds), a un candidat en exil. Karim devient une équation à plusieurs inconnus. Personne ne peut dire s’il sera de retour avant les élections ou s’il pourra y participer avec son passif carcéral.

Dans tous les cas, les autres partis de la coalition comme And-Jëf de Decroix ne vont pas se contenter des explications distillées çà et là par Karim et ses proches. Les termes du protocole de Doha font dire à certains, comme Mohamed Samb de la Convergence libérale, que Karim ne sera de retour au Sénégal qu’en 2021.

Tout pour dire que les coalitions, telles qu’elles se sont constituées à la dernière présidentielle et aux législatives, sont entrées dans une forme d’obsolescence qui en oblitère l’efficacité.
Non seulement elles n’ont jamais été formalisées, mais elles doivent leur survie à une forme de complicité entre leaders qui ne suffit pas quand le contexte change.

En conséquence, que ce soit au niveau du pouvoir ou de l’opposition, la proximité de la présidentielle de 2019 doit inciter à repenser les coalitions. Comme elles sont devenues indispensables du fait du nombre exponentiel de partis politiques, leur décomposition et recomposition seront un processus permanent.
Il faudra accueillir de nouveaux membres, se débarrasser d’autres, comme dans les partis politiques. En clair, au Sénégal, le mal des partis politiques est en train d’infecter les coalitions. Elles vont se multiplier à loisir au gré des humeurs des uns et des autres. Les hommes politiques ayant montré leur incapacité à travailler durablement ensemble.

Nous avons plus de 280 partis politiques. Et les coalitions seront des dizaines d’ici les élections. Exactement le nombre que devrait être les partis politiques.

Autres actualités

12 - Février - 2018

Moussa Taye à Seydou Guèye : «C’est manquer de respect aux juges que de donner déjà un verdict»

Le porte-parole du maire de la ville de Dakar a réagi suite à la sortie du Porte-parole du Gouvernement et de l’Alliance pour la République (Apr) dans le journal le...

12 - Février - 2018

Seydou Guèye : "personne n’osera plus dilapider les ressources sous le prétexte fallacieux de fonds perdus dans une caisse noire"

Seydou Guèye savait-il déjà le verdict du procès Khalifa Sall ? Tout porte à le croire. Car, dans un entretien avec le journal "L’Observateur" paru ce...

12 - Février - 2018

CMU : SENICO va enrôler 500 enfants talibés à Fatick

La Sénégalaise industrie et commerce (SENICO) compte faire de bénéficier de la Couverture maladie universelle (CMU) 500 enfants talibés de la région de...

12 - Février - 2018

Arrêt de l’importation de l’oignon : Une décision incompatible avec la réalité des marchés de Dakar (Commerçants)

L’oignon, une denrée de consommation courante, se fait rare dans les marchés de Dakar. En effet, cette mesure de l'Etat a impacté sur le marché, c'est...

12 - Février - 2018

Khalifa Sall au 13e jour de son procès : "Je suis l'un des rares maires (...) Je n’ai pas de prête-nom, ni de coffre-fort"

Le procès dit Caisse d’avance de la mairie de Dakar s’est poursuivi ce lundi 12 février devant le tribunal correctionnel, avec un nouvel interrogatoire des...