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PROCES DE L’AFFAIRE NDIAGA DIOUF LE PROCUREUR «ENVOIE» BARTH ET CIE A REBEUSS

27 - Janvier - 2017

PROCES DE L’AFFAIRE NDIAGA DIOUF LE PROCUREUR «ENVOIE» BARTH ET CIE A REBEUSS

Barthélémy Dias et ses co-prévenus dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf, survenu le 22 décembre 2011, lors de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré cœur par des nervis, risquent de lourdes peines d’emprisonnement. Dans son réquisitoire, le parquet a indiqué que Barthélémy Dias est coupable du délit de coups mortels, coups et blessures volontaires et de détention illégale d’arme sans autorisation administrative. Il a donc requis une peine de dix ans contre Barthélémy Dias et cinq ans contre Babacar Faye et AbibDieng, ses présumés complices. S’agissant des militants du Pds qui étaient en tête des individus qui s’étaient rendus à la mairie, le parquet a demandé deux ans de prison ferme. Sud Quotidien revient, à tête reposée, sur le déroulé de l’audience et du réquisitoire du procureur.

Si le président du tribunal correctionnel qui statue dans l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf, survenu lors de l’attaque de la mairie de Mermoz Sacré cœur en 2011, suit à la lettre le réquisitoire du substitut du procureur de la République, Barthélémy Dias et ses co-prévenus dans cette affaire retrouveront bientôt leurs anciennes cellules en prison.

En effet, dans sa plaidoirie du mercredi 25 janvier dernier, Aly Siré Ndiaye a formellement accusé le maire socialiste de la commune de Mermoz Sacré cœur comme étant le principal responsable de la mort de Ndiaga Diouf mais aussi des blessures de Cheikh Diop et MalickThiombane. Qui plus est, estime le maitre des poursuites, tous les éléments sont constants et il est indéniable que Barthélémy Dias est le propriétaire de l’arme de calibre 38 à l’origine de la balle qui a tué Ndiaga Diouf et causé les blessures de Cheikh Diop et MalickThiombane. Une balle qui est d’ailleurs restée introuvable depuis cette matinée du 22 décembre 2011.

«L’enquête a montré que la mort de Ndiaga Diouf et les blessures de Cheikh Diop et MalickThiombane ont été occasionnées par une balle qui provenait d’une même arme revolver à canon long de calibre 38. Je dois rappeler que devant les enquêteurs, bien que reconnaissant détenir une troisième lors de ces événements, Barthélémy Dias avait pourtant refusé de mettre à leur disposition cette arme sous prétexte qu’il ne faisait pas confiance aux autorités politiques d’alors. Et c’est seulement quelques mois après, plus précisément après le changement de régime qu’il a finalement accepté de remettre au juge instructeur une arme factice. Cette arme, je précise qu’elle est différente et n’a rien à voir avec celle qu’il tenait dans sa main gauche dans la vidéo filmée lors de cet événement.», a martelé le substitut du procureur.

Poursuivant son argumentaire, le maitre des poursuites a ainsi indiqué que Barthélémy Dias s’est arrangé durant cette période pour non seulement se débarrasser de l’arme du crime mais aussi se procurer d’une autre arme factice acheté au Brésil pour le remettre quelques mois après au juge d’instruction dans le but de brouiller les pistes. Et pour enfoncer Dias fils, le procureur de la République souligne encore que le maire socialiste, dans son arrogance et son manque de respect vis-à-vis des autorités publiques de ce pays, a lui-même avoué avoir tiré et touché des personnes tout en invitant ceux qui doutaient de faire le tour des hôpitaux pour s’en rendre compte.

À cela s’ajoute encore, toujours selon lui, la déposition de feu le commissaire Sèye qui affirmait dans son rapport oral, à la suite de sa descente sur le théâtre d’opérations, « avoir vu le sieur Barthélémy Dias tirer des coups de feu en direction des visiteurs». Sur la base de tout cela mais aussi d’une absence de faits pouvant justifier les tirs de Barthélémy Sall qui n’avaient pas l’autorisation administrative de disposer d’une arme à feu, le substitut du procureur a requis une application de la loi dans toute sa rigueur. S’agissant des présumés complices de Barthélémy Dias, Babacar Faye et AbibDieng, le maître des poursuites a demandé au juge de les condamner à 5 ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Par ailleurs, le maitre des poursuites a également requis 2 ans ferme contre les militants du Pds, Abdoulaye Diène et ses amis Samba Diouf alias «Ndiol», Cheikh Diop, Seydina Omar Mangan, ChekhiouSiby, pour «association de malfaiteurs et participation à un rassemblement illicite ».

Le verdict du procès renvoyé au 16 février

Après deux jours d’intenses débats entre les avocats des différentes parties, les membres de la Cour et le substitut du procureur de la République, le président du tribunal correctionnel spécial consacré à l’affaire du meurtre de Ndiaga Diouf a finalement mis en délibéré sa décision jusqu’au 16 février prochain. Prenant la parole à l’issue des plaidoiries, le juge a annoncé la mise en délibéré de sa décision. Il a ainsi renvoyé toutes les parties jusqu’au 16 février prochain. Il faut souligner qu’avant de lever l’audience, le président du tribunal correctionnel, précisant qu’il ne faisait que son travail, a tenu d’abord à féliciter toutes les parties pour la qualité de leurs plaidoiries. «C’est normal qu’il y ait des tiraillements. Ce qui reste, ce sont les juges. On a terminé l’audience. Si on devait nous tuer parce qu’on a jugé, on va nous tuer. Nous sommes des juges. Nous sommes là pour faire notre travail. On a beaucoup parlé du Coran. Nous sommes des musulmans. Nous jugerons selon nos entendements», a-t-il assuré.

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