Production locale : Les importateurs s’engagent à acheter plus de 50.000 tonnes de riz

23 - Août - 2016

Production locale : Les importateurs s’engagent à acheter plus de 50.000 tonnes de riz

Le ministre du Commerce, Alioune Sarr, a signé, hier, un nouveau protocole d’accord avec les acteurs intervenant dans la commercialisation du riz sénégalais. Faisant le bilan du Comité de commercialisation du riz sénégalais après un an et demi d’existence, il a indiqué que ce mécanisme a enregistré des résultats satisfaisants.

La mévente du riz sénégalais se conjugue maintenant au passé. Depuis la signature du protocole d’accord entre l’Etat, les importateurs et les riziers, en mars 2015, la production de cette variété est totalement écoulée sur le marché intérieur. Le ministre du Commerce, Alioune Sarr, qui faisait, hier, le bilan du Comité de commercialisation du riz sénégalais, après plus d’un an d’existence, a indiqué que ce mécanisme a enregistré des « résultats plus que satisfaisants ». Selon lui, plus de 12.000 tonnes de riz blanc ont été commercialisées à travers cette plateforme grâce à la Bnde et à la Banque régionale des marchés (Brm), pour un montant de plus de 3 milliards de FCfa, au terme de la précédente campagne 2014/2015.

Durant la campagne 2015/2016, a-t-il ajouté, les engagements de la Bnde sur la chaîne de valeur riz se stabilisent à 5,4 milliards de FCfa, alors que ses concours aux riziers sur la collecte et la transformation sont portés à 3,1 milliards de FCfa, avec un niveau de recouvrement de 98 %. Cette plateforme fait suite au Conseil présidentiel du 2 février 2015 relatif à la mise en place de mécanismes de régulation des importations du riz pour favoriser une bonne commercialisation du riz sénégalais. Selon M. Sarr, le Comité de commercialisation du riz sénégalais a été mis en place pour prendre en charge la question de l’écoulement du riz local.

Le premier protocole d’accord a, à son avis, permis de jeter les bases d’un « mécanisme solide, sécurisé et pérenne, à même d’asseoir une bonne commercialisation du riz sénégalais par les importateurs et distributeurs ». Ce mécanisme, selon lui, a permis « de maintenir les importations au strict besoin du marché, de favoriser le correct écoulement de toute la production du riz blanc issue des deux campagnes d’hivernage et de contresaison ». Le Comité, a-t-il renchéri, a instauré une relation de confiance entre les différentes parties et « à augmenter le niveau de pénétration du riz sénégalais dont la qualité s’améliore davantage au point d’intégrer certaines surfaces très exigeantes ». « Les riziers, a apprécié le ministre, ont mis sur le marché un produit de qualité qui ne rougit plus devant le riz importé ». Il a ainsi magnifié le fait que le Comité ait suscité un intérêt pour les banques qui deviennent de plus en plus nombreuses à vouloir intégrer cette plateforme de commercialisation.

Expérience réussie
La signature du nouveau protocole d’accord, intervenue hier, s’inscrit dans le cadre du renouvellement de cette expérience réussie. A cette occasion, le ministre a rappelé que les fortes productions issues de la campagne de saison chaude nécessitent une bonne planification des conditions de mise en marché. A cet égard, a-t-il dit, après plusieurs échanges entre riziers et importateurs, il a été convenu, le 17 août 2016, de fixer le prix du riz. Pour le riz non parfumé 100 % brisé, la tonne est fixée entre 240.000 et 245.000 FCfa, pour le riz entier non parfumé, 275.000 et 280.000 FCfa la tonne. L’année dernière, la tonne était fixée à 235.000 FCfa. Alioune Sarr a aussi salué l’« esprit d’ouverture » des riziers et des importateurs qui ont permis d’arriver à un accord plus rémunérateur pour les producteurs. A l’en croire, les importateurs et distributeurs sont engagés à commercialiser le riz sénégalais.

Pour M. Sarr, « le marché d’aujourd’hui prouve qu’il faut bien vendre avant de produire ». Les différents acteurs présents à cette rencontre ont salué l’avènement de ce mécanisme qui a permis d’engranger des résultats si satisfaisants. Ils ont pris l’engagement de résoudre tous les problèmes de la filière à travers ce cadre.

Souleyemane Diam SY

Campagne 2015/2016 : Les importateurs s’engagent à acheter plus de 50.000 tonnes de production
Le ministre du Commerce a indiqué, hier, que les importateurs et distributeurs se sont engagés à acheter les 1.500 tonnes de riz blanc déjà disponibles dans les rizeries. Dans la même lancée, a-t-il ajouté, ils ont promis d’acheter 50.000 tonnes de riz entier comme brisé pour la présente campagne, suivant les conditions du protocole d’accord. « L’ensemble du riz blanc sera acheté par les importateurs et distributeurs », a-t-il assuré. Selon lui, « le respect des engagements de chaque partie dépendra la réussite du mécanisme qui sera profitable à tous mais également à l’économie ». Le ministre a appelé les riziers à augmenter leur capacité de stockage pour faciliter la collecte du riz paddy et sa transformation. « Plus la production augmente, plus la capacité de stockage du riz paddy et de décorticage doit s’en suivre », a-t-il estimé. Il a, dès lors, invité les ménages sénégalais à consommer le riz local, notamment celui entier. Pour une meilleure promotion du riz local, le ministre a invité la plateforme à mener une campagne de communication et de sensibilisation sur cette variété. Le Sénégal importe un million de tonne par an. « Nous préférons que les 200 milliards de FCfa injectés, chaque année, sur le marché international pour l’achat du riz soit injecté au Sénégal », a-t-il souligné.

Pour réussir ce pari, M. Sarr a encouragé les banques à accompagner les importateurs locaux.
Commercialisation du riz paddy : Le directeur général de la Saed dénonce les circuits parallèles
Présent à la rencontre, le directeur général de la Saed, Samba Kanté, a lancé un cri d’alarme concernant la commercialisation du riz paddy. Il a, à cet effet, dénoncé le circuit parallèle qui risque de tuer la filière. A travers ce circuit, a-t-il regretté, le sac de 50 kg est vendu à 7.500 FCfa au lieu de 10.500 FCfa, le prix officiel. « S’il y a un secteur qui a plus besoin d’appui, c’est la production. Ce n’est pas en achetant à des prix aussi bas qu’on encourage les producteurs à aller en campagne », a déploré M. Kanté, selon qui « les lenteurs dans l’achat de cette variété de riz influent sur les campagnes surtout entre la contresaison et l’hivernage ».

À l’en croire, le lien entre la commercialisation du riz paddy et blanc est très étroit. Sur ce, il a estimé que tous les acteurs doivent s’impliquer pour trouver une solution à ce problème, précisant que la production est passée de 23.000 l’année dernière à 44.000 tonnes cette année. Pour sa part, le ministre du Commerce a soutenu qu’il faudrait soumettre aux riziers l’obligation d’acheter le riz paddy au prix officiel. « Il n’est pas acceptable qu’une entreprise bénéficie des fonds publics (Ndlr : fonds de commerce et de gestion) et se livre ensuite à la spéculation », a-t-il souligné.

Alioune Sarr a affirmé que le gouvernement ne tolère pas que des commerçants se livrent à des spéculations à travers l’achat du riz paddy. S’agissant des difficultés liées à la transformation, il a dit partager l’avis selon lequel il appartient au secteur privé de s’investir dans la mise en place des rizeries présentement au nombre de 22. Samba Kanté a appelé les acteurs locaux à y aller très vite avant l’arrivée des étrangers.

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