Projet de Code de la presse : Un rapport général consensuel adopté à Saly

26 - Septembre - 2016

Projet de Code de la presse : Un rapport général consensuel adopté à Saly

Le séminaire de concertation sur le projet du Code de la presse s’est achevé, samedi, à Saly (Mbour), par l’adoption consensuelle d’un document final. Lequel devra être peaufiné par un comité scientifique restreint désigné par le ministre de la Culture et de la Communication. Le projet sera ensuite transmis au Conseil des ministres, avant d’être envoyé à l’Assemblée nationale.

L’adoption consensuelle du rapport général du séminaire de concertation, qui a pris fin samedi, à Saly, constitue un moment fort dans le processus de la mise en place définitive d’un Code de la presse au Sénégal. Elle traduit aussi la volonté de tous les acteurs de la presse de voir les parlementaires valider ce texte en chantier depuis 2010. Pour le ministre de la Culture et de la Communication, qui a présidé la cérémonie de clôture de cette rencontre, il s’agit d’un « pas géant » réussi par les participants, en trouvant un consensus sur le document final.

« Au terme de trois jours de discussions, nous avons réussi à avoir une mouture consensuelle. Le président de la République attache une attention particulière à ce Code (...) Au niveau de notre département, nous ferons en sorte que le document puisse être transmis très rapidement au chef de l’Etat et au gouvernement, pour une adoption en Conseil des ministres. Après cela, il sera envoyé à l’Assemblée nationale », a déclaré Mbagnick Ndiaye, rappelant que depuis 2000, des efforts sont faits pour que ce Code soit adopté. Mais, a-t-il ajouté, il a été rejeté par l’ensemble des parlementaires à cause des dispositifs pratiques qui n’étaient pas adaptées.

Comité scientifique restreint
Le ministre de la Culture et de la Communication, qui a invité les acteurs des médias à faire de ce texte le leur, espère voir ce Code adopté avant la fin de l’année 2016. Un comité scientifique restreint sera mis en place par le ministère pour se pencher sur l’harmonisation des nouvelles propositions qui ont été émises lors de ce séminaire. Mbagnick Ndiaye a attiré l’attention sur l’autre challenge concernant la signature des décrets d’application après l’adoption dudit Code par l’Assemblée nationale. « Il ne faut pas qu’ils soient comme ceux de la charte du Sport qui date de 1984 mais qui, jusqu’à présent, n’a aucun décret d’application », a-t-il fait comprendre.

D’après lui, une fois adopté, le Code de la presse va régler le problème du statut du journaliste et contribuer à davantage organiser le secteur des médias. « Il y a les réaménagements d’un certain nombre de dispositions qui partent de l’entreprise de presse à la responsabilité des journalistes. Tout ce qui concernait la dépénalisation, l’emprisonnement, a été transféré au Code de procédure civile. C’est là le point fort. Les autres aspects, c’est le problème de formation et le statut de journaliste. Tout cela mérite que nous puissions réorganiser le secteur », a-t-il souligné, ajoutant que la délivrance de la carte de presse va permettre d’avoir une presse beaucoup plus responsable.

De son côté, l’ancien ministre de la Communication Abdou Fall s’est félicité de l’engagement et de l’esprit d’ouverture des acteurs durant ce séminaire. Mais également leur volonté de progresser. « Il y a un réel désir d’unité qui nous permet d’aller vers un consensus », a-t-il laissé entendre. Saluant la démarche du ministre de la Culture et de la Communication, M. Fall a affirmé que « la pratique de la concertation doit être érigée en mode de gouvernance » et devenir aussi une nouvelle modalité de gestion des secteurs à enjeu.

Par Samba Oumar FALL
et Ibrahima BA

Ibrahima Khaliloulah Ndiaye, secrétaire général du Synpics : « Faire passer les bonnes dispositions dans le projet »
« Il faut saluer l’esprit qui a animé ce séminaire : que les gens puissent faire prévaloir le consensus dégagé. D’autant plus que les discussions vont se poursuivre pour avoir un texte beaucoup plus consensuel. Certains se sont réjouis en se disant que le texte va passer vu que la question des peines privatives de liberté a été réintroduite ; les gens pensent qu’il y a plus de chance que les textes puissent aboutir d’autant plus que les parlementaires qui étaient sur place s’en sont fait l’écho. Maintenant, il reste à poursuivre le travail et à être dans la même dynamique tout en disant que la question de la dépénalisation, c’est une tendance mondiale et pas une obsession nationale. Mais cette question-là, s’il le faut, on va la poursuivre.

L’essentiel étant de faire passer les bonnes dispositions qui se trouvent dans le projet de texte, notamment de l’entreprise de presse, l’accès à la profession, le financement du service public, la manne publicitaire, de sa réglementation et autres disposition. Il faut donc saluer l’esprit d’initiative et de faire poursuivre le dialogue et la discussion pour avoir des consensus forts. Après le travail de polissage qui sera poursuivi et d’intégration d’autres éléments, il faudra que les autorités puissent jouer le jeu et qu’on puisse effectuer le travail nécessaire, pour que le Code puisse enfin être adopté avant la fin de l’année ».

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