«Puukare», un ouvrage signé Thierno Seydou Sall FOCUS SUR «L'EXHIBITIONNISME» DE LA SOCIETE SENEGALAISE

13 - Octobre - 2018

L’écrivain Thierno Seydou Sall a présenté hier, vendredi 12 octobre, son ouvrage intitulé «Puukare». Ecrit en Wolof et publié aux éditions Ejo, l’ouvrage remet en cause les cultures et valeurs locales et traditionnelles. L’auteur y dénonce les «mauvaises» pratiques dans la société sénégalaise.

Dans un ouvrage écrit en wolof et intitulé «Puukare», l’écrivain Thierno Seydou Sall met en exergue les tares de la société sénégalaise. Présenté hier, vendredi 12 octobre, le livre publié aux éditions Ejo peint un tableau sombre de notre société. Thierno Seydou Sall dénonce les «mauvaises» pratiques des populations. «’’Puukare’’, c’est l’exhibitionnisme, c’est une maladie mentale sénégalaise», fait savoir l’auteur. Selon lui, «les Sénégalais aiment aller à la Mecque pour qu’on dise je suis Adja ou Aladji. On cherche des titres pompeux. On va faire faire un baptême d’un million alors qu’on a que 100 mille francs en poche», se désole Thierno Seydou Sall.
Poursuivant son propos, il ajoute que «c’est cet exhibitionnisme qui nous tue à petit feu parce que nous ne vivons pas de nos propres moyens, nous vivons de moyens exagérés». Dans le recueil de poèmes «Puukare», l’auteur qualifie les traditions sénégalaises de «folles». «Nous sommes dans des traditions folles, alors que nous n’avons pas d’argent. Nous nous sommes endettés jusqu’aux os. Je suis Haal Pulaar né et grandi à Thiès», explique Thierno Seydou Sall.
S’il a préféré écrire l’ouvrage de 108 pages en Wolof, c’est parce que l’auteur est né et a grandi dans ce milieu, notamment à Thiès, même s’il est issu d’une famille Haal Pulaar. En plus de dénoncer la «détresse financière uniquement pour le m’as-tu-vu uniquement pour une espèce de renommée éphémère», l’ouvrage écrit en Wolof devra contribuer à la promotion des langues nationales. «C’est une lutte pour que nos langues nationales puissent aller de l’avant. Et, tout le monde doit porter le combat», soutient Thierno Seydou Sall.
La présentation de «Puukare» a eu lieu dans le cadre d’un panel organisé à Raw Material Company. La rencontre a été rythmée par un récital de poèmes de l’auteur et de l’artiste Youssoupha Fall, alias Rhapsod. Thierno Seydou Sall a publié plusieurs recueils de poèmes en Wolof et Français dont «Kër Dof», «Bouffées délirantes» et «l’Envol des pélicans», préfacé par le romancier Cheikh Hamidou Kane. Ses poèmes à la fois affirment et remettent en cause les cultures et valeurs locales et traditionnelles et interpellent ses audiences, peu importe leur âge, genre ou statut, à défendre l’environnement, l’égalité et la justice sociale, surtout par rapport aux femmes et aux enfants.

Autres actualités

10 - Juin - 2017

"L’ETAT DISPOSÉ À FAIRE DE GALLÉ CEDDO UN MUSÉE" (MBAGNICK NDIAYE)

L’Etat du Sénégal est disposé à transformer en musée ou en un lieu de mémoire la maison de feu Ousmane Sembène dénommée...

09 - Juin - 2017

Toute la filmographie de Sembène était orientée vers "le dialogue avec son peuple" (biographe)

Le défunt homme de culture Sembène Ousmane voulait que "son art ait une fonction sociale" en orientant "sa filmographie vers le dialogue avec son peuple", selon son biographe Samba...

08 - Juin - 2017

Décès de l’artiste-peintre Ibou Diouf : L’Ecole de Dakar perd un maître

L’artiste plasticien, Ibou Diouf, a tiré sa révérence hier matin à Dakar. Sorti de l’Ecole des Beaux-arts, il a eu à faire plusieurs expositions...

07 - Juin - 2017

Sembène, une "chance pour les Africains de récupérer leur propre image" (cinéaste)

Les œuvres cinématographiques et littéraires d’Ousmane Sembène représentent pour les Africains une ‘’chance de récupérer leur...

02 - Juin - 2017

DANSE ET RESILIENCE UN METIER, DES REMEDES

Avec ses codes, ses interdits et ses traits de culture, son côté «genré», ou «contestation identitaire», la danse est aujourd’hui un...