Quand Ousmane Sonko fait de la dette un show électoral

30 - Septembre - 2024

Le premier ministre Ousmane Sonko semble avoir trouvé sa nouvelle marotte pour la campagne des législatives du 17 novembre : l'état des finances du Sénégal. Avec son habituel sens du drame, il nous peint un tableau si sombre qu'on pourrait se croire spectateurs d’un film catastrophe. "Le Sénégal est hyper endetté, le déficit budgétaire est abyssal !" – à l'entendre, on pourrait croire que le pays est à deux doigts de sombrer dans une situation apocalyptique. Vous avez aimé « Titanic », vous allez adorer « Le Sénégal, dans les abysses financières" ! Si notre pays est état de cessation de paiement, comme il le dit, c’est à lui d’éviter le dépôt de bilan et de redresser les comptes. Pourquoi auraitil été élu sinon, à moins qu’il ait cru que c’était pour inaugurer les chrysanthèmes.
Le premier ministre, visiblement, veut faire de ce discours à la noirceur de l’ébène son cheval de bataille. On l’imagine déjà en campagne, martelant son message : "Votez pour moi, je suis le seul à savoir à quel point ça va mal !" Cette stratégie n’est pas audacieuse, elle est cynique, transformer la dette du pays en atout électoral, c’est comme essayer de vendre une voiture en insistant sur le fait que le moteur est cassé, mais sans proposer de mécanicien pour la réparer. Ce n’est pas digne d’un chef de gouvernement. Sil continue comme ça, on finira par se demander s’il y a un pilote dans l’avion.
A l’évidence Ousmane Sonko par ses déclarations cherche à mobiliser les frustrés et les déçus. Mais soyons honnêtes, si c’était aussi simple de crier "La dette ! La dette !" pour tout régler, on pourrait tous s’improviser experts économiques. Sauf qu’à part semer l'inquiétude et faire fuir les investisseurs plus vite que des moustiques à la citronnelle, ça ne sert à rien.
Bien sûr, Sonko espère ainsi se démarquer dans la course, mais attention : à force de crier au loup (ou plutôt à l’insolvabilité), il risque de se retrouver à devoir gérer une situation difficile s'il devait passer de la tribune à l’assemblée nationale. Les électeurs, eux, attendent plus que ce tour de passe-passe économique. Ils veulent savoir comment il compte sortir notre pays du "trou noir" qu'il décrit et pas simplement leur dire qu'ils vont devoir s'y habituer. C’est, ni plus, ni moins qu’un cautère sur une jambe de bois !
Ousmane Sonko veut faire de l’économie son terrain de jeu pour les élections à venir. Il ferait bien de se souvenir que si « la critique est facile, l’art de gouverner est difficile », or il n’est plus l’opposant d’hier mais un dirigeant aujourd’hui, autrement dit quelqu’un aux responsabilités. On attend de lui des perspectives, des solutions concrètes et pas un discours alambiqué, destiné à anesthésier les sénégalais et les détourner de la réalité, au risque que ceux-ci ne sifflent rapidement la fin de la récréation et le ramènent aux dures réalités du terrain.
Ibrahima Thiam, SENEGAAL KESE

Autres actualités

21 - Mars - 2019

La prestation de serment de Macky aura lieu à Diamniadio

Le chargé de Communication du Palais, El Haj Kassé révélait dans la presse mercredi que la prestation de serment de Macky Sall ne se ferait pas au stade Léopold...

21 - Mars - 2019

Les six mesures du Gouvernement de Boun Dionne pour éradiquer les incendies dans les marchés

Pour éradiquer le fléau des incendies dans les marchés sénégalais le gouvernement du Sénégal a pris six décisions, ce mercredi 21 mars,...

21 - Mars - 2019

Idrissa Seck bientôt en tournée de remerciement

Idrissa Seck est en pleins préparatifs pour une tournée de remerciement. Ce périple mènera le candidat malheureux à l’élection...

21 - Mars - 2019

Quelle réflexion face à la folie meurtrière ?

Le monde a appris stupéfait et horrifié l’attentat terroriste survenu en Nouvelle-Zélande. Aux dernières nouvelles celui-ci a fait quarante neuf victimes et...

20 - Mars - 2019

Nouveau gouvernement de Macky II: Les attentes de tout un peuple

Le nouveau gouvernement de Macky II est attendu après la prestation de serment du Président de la République réélu, c’est-à-dire le 02 avril...