Qui sont ces magistrats ayant ficelé l’affaire Khalifa Sall au Palais ?

13 - Juillet - 2018

"Les graves révélations du journaliste Pape Alé Niang à propos des magistrats ayant rencontré le président Macky Sall au palais avant le début du feuilleton judiciaire de l’affaire Khalifa Sall sont convaincantes parce qu’elles n’ont suscité aucune réaction de la part de ces magistrats cités. C’est la raison pour laquelle, on a jugé nécessaire d’approfondir nos recherches sur qui sont ces magistrats. En cherchant beaucoup, on est tombé sur des informations qui se recoupent les unes aux autres et révèlent un même groupe de magistrats qui font la pluie et le beau temps à propos de tous les dossiers éminemment politiques en cours ou souvent en suspension dans les cours de Justice avec des prévenus en liberté provisoire sans délai limite ni défini.

Il a été retenu que dans sa chronique du 13 décembre 2017, le journaliste Pape Alé Niang a déclaré que l’affaire Khalifa Sall a été concoctée au palais présidentiel par quelques membres de l’exécutif et une poignée de magistrats qui président dans l’ensemble des cours de justice et tribunaux. Une révélation extrêmement grave mais qui semble ne scandaliser que très peu l’opinion publique de même que les magistrats cités qui n’ont toujours pas réagi pour démentir sinon évasivement en se cachant derrière un communiqué de l’UMS qui tente plus à protéger le corps de la magistrature plutôt que les magistrats cités. Selon le journaliste Pape Alé Niang, il y avait à cette rencontre des magistrats qu’on va lister ici, dont la majorité a été récemment promue à de nouveaux postes par le CSM sous la présidence du président Macky Sall entre fin 2015 et avril 2017. Cette rencontre au palais avait donc réuni selon l’honorable journaliste Pape Alé Niang :

– Macky Sall, président de la république du Sénégal dont il est clair aujourd’hui aux yeux de l’opinion publique qu’il a ordonné la poursuite de Khalifa Sall au procureur Bassirou Gueye pour ne pas l’avoir comme un des adversaires les plus sérieux à sa succession aux prochaines présidentielles. L’on peut dire que la 1ère crainte de Macky Sall et son régime fut de perdre la majorité à l’assemblée nationale sous peine de cohabitation et de constitution de commissions d’enquête pour élucider plusieurs scandales politico-financiers que traine le régime comme des casseroles dans leur sillage. C’est ainsi que le président de la république a séquestré Khalifa Sall 4 mois avant les législatives pour l’empêcher de faire campagne. Ce qu’il y a lieu d’important à signaler est qu’à deux reprises, le président de la république Macky Sall a modifié l’ossature de la magistrature courant l’année 2015. Notamment, en mars 2015 lorsqu’il a nommé au poste de président de la Cour Suprême Mamadou Badio Camara et au poste de procureur général de ladite cour Cheikh Tidiane Coulibaly ainsi qu’en octobre 2015 lorsqu’il a pratiquement nommé tous les magistrats cités dans l’affaire Khalifa Sall en présidence dans les diverses structures des juridictions situées à Dakar.

– Samba Sall, Doyen des juges chargé de l’instruction du dossier Khalifa Sall. Il a été promu Doyen au TGI hors classe de Dakar en 2015 en remplacement de l’ancien doyen des juges Mawa Sémou Diouf, envoyé à la Cour de Justice de l’UEMOA. La presse nous informait aussi que sa proximité avec le maître des poursuites, Serigne Bassirou Gueye qui est un de ses camarades de promotion au Centre de formation judiciaire, a été aussi d’un bon secours lors de l’instruction. Le doyen des juges est qualifié même dans la scène politique comme “l’autre bras de l’APR” dans la scène politique pour avoir instruit plusieurs dossiers de poursuites contre des hommes politiques. il n’est pas donc étonnant que beaucoup de lois aient été violées lors de l’instruction de l’affaire de Khalifa Sall qui lui a été chargée. Jusqu’au dernier acte de cette instruction, des violations ont été contestées par le pool d’avocats du maire de Dakar.

– Serigne Bassirou Guèye, Procureur de la République. Au lundi 18 juillet 2016, l’opinion publique était informée que le procureur s’était autosaisi pour faire la lumière sur cette affaire de 74 milliards de francs CFA soulevée par l’ancien ministre Samuel Sarr et impliquant et un ex-premier ministre en l’occurrence, Idrissa Seck président du parti Rewmi et président du conseil départemental de Thiès. Mais aussi, d’autres personnalités sénégalaises. Le lendemain mardi, surprise, le procureur renonce ou du moins suspend les auditions annoncées dans le cadre de l’enquête. Une volte-face qui continue toujours d’étonner. Il a aussi diligenté le procès Barra Gaye pour offense à Macky Sall. Il a déterré 6 ans après le procès de Barthélemy Dias après que ce dernier ait annoncé ses couleurs “Taxawu” pour les législatives de 2017. Il avait aussi mis sous mandat de dépôt Bamba Fall avec d’autres militants du PS pour tentative de “meurtres avec du sable” sur la personne d’Ousmane Tanor Dieng et d’autres responsables du PS avant le référendum. Il avait aussi requis auprès du doyen des juges Samba Sall la mise sous contrôle judiciaire de l’ancien premier ministre Abdoul Mbaye ainsi qu’une interdiction de sortie du territoire avant les législatives 2017. Ce n’est pas non plus pour rien qu’il est décrit comme le bras armé de l’APR dans le pouvoir judiciaire.

– Magatte Diop, Magistrat chargé de juger en correctionnelle Khalifa Sall et ses co-accusés Mbaye Touré (DAF), Ibrahima Yatma Diao (Chef de la Division financière comptable), Yaya Bodian (chef du Bureau du budget), Amadou Mactar Diop (auditeur), Fatou TRAORE (secrétaire de Mbaye Touré) avec 2 mis sous-contrôle judiciaire notamment Mamadou Oumar Bocoum (Inspecteur du Trésor) et Ibrahima Touré (receveur municipal). Il était nommé « candidat de la hiérarchie » par ses collègues magistrats lorsqu’il s’était présenté une seconde fois pour diriger l’UMS dont il n’a eu qu’un seul mandat. Il n’aura pas battu le record de longévité à la présidence de l’UMS, car cela faisait longtemps qu’un homme n’y exerce qu’un seul mandat. Il a été assesseur lors du procès de Karim Wade à la CREI avec les juges Henry Grégoire Diop, Amath Diouf, Emmanuel Corréa et Yaya Amadou Dia, 2nd assesseur qui avait démissionné au cours du procès suite à un désaccord avec le président de la CREI, Henry Grégoire Diop. Magatte Diop a été aussi promu président au TGI de Dakar en 2015 par Macky Sall. Il était précédemment président du TGI de Fatick. Il a ainsi fait partie des cinq magistrats ayant jugé à la CREI l’affaire Karim Wade, qui a fini par être exilé du pays de force sur accord du président de la République Macky Sall et un procureur de Qatar avec un passeport qui devrait s’expirer 24 heures plus tard. Magatte Diop râlait souvent au début de sa nomination (août 2015), en tant qu’avant dernier président de l’UMS, du manque d’indépendance des juges. Seulement alors que l’UMS a toujours dénoncé « les immixtions intempestives du pouvoir dans le fonctionnement de l’appareil judiciaire », de 2012 à 2015, Magatte Diop avait déclaré “qu’au Sénégal, il n’y a pas de lien ombilical entre la Justice et l’Exécutif“. C’était en août 2016, au cours de l’émission Grand Jury de la RFM. Les magistrats n’étaient pas également contents des affectations à caractère punitif dont ils sont souvent victimes dans la conduite des dossiers politiques. Certains observateurs ont donc toutes les raisons de ne pas attendre de lui un procès juste et équitable vu les divers procès politiques dont il a eu à traiter et les épisodes observés avant l’ouverture du procès de Khalifa Sall en correctionnelle, jalonnés de forfaitures eu égard de la loi et de la constitution du Sénégal. Ce vote-sanction qui a porté Souleymane Teliko au pinacle en remplacement de Magatte Diop, traduit aussi un avertissement en direction de la hiérarchie judiciaire. Nombreux ont été les magistrats qui ne sont pas en phase avec le pouvoir, au sujet de l’âge de retraite rallongé des chefs de juridiction. En ce sens l’UMS considérait suite à leur assemblée générale de novembre 2016 que le projet de loi organique portant Statut des magistrats a été adopté en Conseil des ministres sans consultation des magistrats avec des dispositions discriminatoires sur l’âge de la retraite. Et l’équipe sortante de l’UMS (dirigée par Magatte Diop) est accusée de ne pas avoir pesé de tout son poids pour s’y opposer entre autres comme à maintenir l’âge de la retraite à 65 ans pour tous les magistrats, exiger au gouvernement de réintroduire les dispositions préalablement adoptées par l’assemblée intérieure de la Cour suprême et la disposition prévoyant la tenue régulière des réunions du Conseil Supérieur de la Magistrature ; le tout dans le but de préserver l’indépendance de la magistrature. Cela veut dire tout simplement que la présidence de l’UMS par Magatte Diop fut un échec pour la majorité des magistrats.

– Antoine Diome, Agent judiciaire de l’Etat. Il a été simultanément ancien substitut du procureur près de la CREI et agent judiciaire de l’état dans la poursuite de Tahibou Ndiaye, ancien directeur de cadastre sous Wade. Ce fut un vice de procédure qui ne les avait point dérangé avec son collègue procureur à l’époque Cheikh Tidiane Mara malgré que Me Clédor Ly le leur avait souligné. Cheikh Tidiane Mara était le procureur spécial à la CREI, qui a remplacé le procureur Alioune Ndao (qui a fait récemment de graves révélations sur la justice) au parquet général de la CREI. C’est lui qui avait requis 7 ans de prison ferme, une amende de 250 milliards contre Karim Wade, la perte des droits civiques de Karim, entre autres. Suite à sa retraite, C.T. Mara a été nommé par Macky Sall à l’OFNAC vers fin 2016. Cela a fait suite au limogeage de Nafy Ngom Keita par Macky Sall 3 à 4 mois avant la date légale de la fin de son mandat (renouvelable mais non renouvelé).

– Malick Lamotte est le Président du TGI Hors classe de Dakar depuis les dernières nominations de Macky Sall au 4ème trimestre de 2015. Très proche de Sidiki Kaba, ce dernier l’avait nommé Directeur de cabinet à son poste de coordonnateur à la CPI à New York, en sa qualité de Président de l’assemblée générale des Etats membres de la Cour pénale internationale (CPI), que Sidiki Kaba cumulait avec son poste de ministre de la Justice. Il est aussi le magistrat chargé de juger l’imam Aliou Ndao et plusieurs “présumés terroristes” pourtant non arrêtés en même temps que l’imam Ndao. D’ailleurs, on se demande toujours comment est-il possible de juger en même temps plus d’une vingtaine de personnes arrêtées dans des circonstances différentes. C’est Lamotte aussi qui a été chargé de l’affaire de l’attaque de la mairie Mermoz Sacré-Cœur en décembre 2011. C’est lui qui a fait face à Barthelemy DIAS alors poursuivi pour le meurtre de Ndiaga Diouf. Ensuite, c’est le dossier de Bamba FALL qui avait atterri entre ses mains. Le maire de la Médina poursuivi dans le cadre du saccage de la maison du Parti socialiste est d’ailleurs en liberté provisoire.

– Demba Kandji est le président de la cour d’appel. Il a présidé aussi en tant que juge la commission nationale de recensement des votes des dernières législatives 2017. C’est lui qui a annoncé les résultats des votes des dernières législatives et les noms des députés dont Khalifa Sall à 02:00 du matin alors que l’annonce était prévue à 19:00 (presse installée depuis 17:00 à l’attendre), une pratique des socialistes sous Abdou Diouf que les partis politiques ne doivent plus accepter. Il a été aussi chargé en 2016 de l’ouverture en menace du dossier “protocole de Reubeuss” entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck. Menace faite à travers la presse dont lui-même le juge Demba Kandji a été cité en juge pour rouvrir ce dossier lorsque Idrissa Seck multipliait ses sorties contre le régime de Macky Sall courant 2016.

– Lansana Diaby, Procureur général, a été chargé de l’ouverture du procès contre Me Amadou Sall pour offense au président Macky Sall, mais aussi du pourvoi en cassation du procès de meurtre de Malick Ba à Sangalkam sous Macky Sall après un non-lieu prononcé par un juge sous Wade. A la cérémonie de prestations de serment d’avocats stagiaires au 28/12 dernier, Diaby a déclaré : “La justice est livrée à la vindicte populaire, en commençant par les membres de notre famille (judiciaire). On reproche aux magistrats leur manque de courage et d’indépendance. Certains vont même jusqu’à parler d’affaire traitée à la présidence … cela ne doit pas ébranler les magistrats, dans la mesure où la justice laisse rarement indifférent…. La justice n’est pas là pour faire plaisir et tout ce qu’on attend du juge, c’est qu’il soit libre et indépendant“. Cette sortie du procureur général démontre combien, le malaise est grandissant au sein de la magistrature au point de profiter de telles sorties pour se jeter des pics entre magistrats. Sa conclusion sur ce qu’on attend d’un juge est par contre insuffisante parce qu’on se demande pourquoi les corps de la magistrature prêtent serment avant d’entrer dans leur fonction ou font jurer des civils lors des procès si tout ce qu’il attend d’un juge est “qu’il soit libre et indépendant” qu’importe où se trouve la vérité, qu’importe les ordonnances de Dieu Tout-Puissant à l’endroit les petits juges des hommes ?

– Gallo Syr Diagne, Président de Chambre d’accusation, cité en juillet 2016 dans “une élection des représentants de magistrats au Conseil supérieur de la magistrature (CSM) contestée. Des proches du juge Mame Ndiaco Ndiaye du tribunal de Grande instance de Dakar, candidat recalé, avaient menacé de déposer un recours pour l’invalidation du choix des deux juges élus dans sa catégorie, notamment Ibrahima Hamidou Dème et Abass Yaya Wane. Ces proches de Mame Ndiaco Ndiaye contestent les 8 voix de Dakar attribuées à leur candidat. Or, à les en croire, au moins une vingtaine de magistrats avaient juré avoir voté pour lui. Une situation qui exhale un parfum de deal surtout qu’il y avait absence de traçabilité du dépouillement des bulletins de vote dans le bureau du président de la Chambre d’accusation Gallo Syr Diagne et Gormack Tall, avocat général à la Cour d’Appel de Dakar. Donc, ce sont seulement ces deux magistrats qui ont fait le décompte des bulletins de vote. Ce qui convainc les proches du candidat recalé qu’il n’y a pas de traçabilité. En définitive, ils soupçonnent une volonté d’écarter leur candidat qui dérange par son franc-parler. Qui plus est, ils soutiennent que le décret qui régit le vote date de 1992.” Gallo Samba Oumar Syr Diagne, en qualité de Procureur général près la Cour d’appel de Tambacounda, a été nommé en Avril 2017 au grade de magistrat avant 5 ans (groupe B1, indice).

– Cheikh Tidiane Coulibaly, Procureur général de la Cour Suprême, a été cité en menace pour l’ouverture du dossier “protocole de Reubeuss entre Abdoulaye Wade et Idrissa Seck” qui a failli être ouvert en 2016 avec le juge Demba Kandji. Cheikh Tidiane Coulibaly est frère de l’actuel ministre de la culture, Abdou Latif Coulibaly. Il a aussi été le Directeur de cabinet de Me Abdoulaye Wade lors de son entrée dans le gouvernement d’Abdou Diouf d’avril 1991 à mai 1992. Il connait bien l’administration sénégalaise en ce sens qu’il était aussi directeur de cabinet de Mame Madior Boye. Cheikh Tidiane Coulibaly avait été promu par Macky Sall au poste Procureur général de la Cour suprême en Mars 2015. C’était après que ce dernier ait reconnu aux avocats de Karim Wade, une possibilité de pourvoi en cassation de son procès qui était en cours à la CREI. Les avocats de Karim Wade l’avaient consulté en tant que Président de la chambre criminelle de la Cour suprême. Un changement de poste qui avait déplu aux avocats de Karim Wade car sachant qu’un autre magistrat allait se charger du dossier de Karim Wade lorsqu’il arriverait à la cour suprême. Ce qui s’est effectivement passé comme tel et que la chambre criminelle avait confirmé le jugement de la CREI.

– Mamadou Badio Camara, Président de la Cour Suprême, c’est celui dont les partisans de Khalifa Sall semblent le plus redouter puisqu’il est leur ultime recours si jamais tout est perdu sachant qu’ils n’attendent aucunement un procès équitable du juge Magatte Diop. Le magistrat Camara avait déclaré suite à sa nomination : « Nous ne sommes pas à l’abri d’erreurs. La preuve, c’est que le législateur en a tellement conscience que des voies de recours sont prévues. Celui qui perd un procès au niveau du tribunal peut aller au niveau de la Cour d’Appel, et il est même possible d’introduire un recours en cassation devant la Cour suprême. » A l’issue d’une audience dite visite de courtoisie accordée par le président Macky Sall courant juillet 2017, le président de la cour suprême a fait une déclaration scandaleuse à la presse qui démontre aussi combien les magistrats nommés par le président de la république se vouent entièrement à ce dernier : “Nous remercions le Président d’être attentif et bienveillants à nos préoccupations. Nous sommes confiants que notre justice est entre de bonnes mains avec le Président Macky Sall, Président du Conseil supérieur de la magistrature“, avait-il déclaré à la presse. Ce que les magistrats avaient reproché à la hiérarchie judiciaire lorsqu’ils avaient débarqué Magatte Diop de la présidence de l’UMS pour mettre Teliko, c’est aussi ce qui s’est passé dans l’affaire dite “Mamadou Badio Camara contre la juge Habibatou Diallo”. Cette dernière a été écartée de la présidence de la Cour suprême, alors qu’elle se trouve être la plus ancienne et la plus gradée dans l’échelon judiciaire. Mais son intransigeance sur les principes, qui faisait peur au pouvoir, n’a pas milité en sa faveur. Ce qui veut dire donc que le poste de président de la Cour Suprême n’est pas mérité par Camara.

– Pape Oumar Sakho, Juge constitutionnel, est le président du Conseil Constitutionnel qui a statué par un simple avis et non une décision sur le fait que Macky Sall ne pouvait pas faire un quinquennat même s’il l’avait promis. Il a aussi validé la proposition de Macky Sall d’avoir recours aux récépissés d’inscription pour les électeurs dont l’état avait confisqué leurs CNI avant les législatives 2017. Il a été nommé par Macky Sall (décret n°2015-905 du 26 juin 2015) suite au décès en janvier 2015 de l’ancien président du conseil constitutionnel Cheikh Tidiane Diakhaté. Ce n’est pas non plus la peine que les avocats de Khalifa Sall ou l’opposition suite à des élections tentent des recours au niveau du conseil constitutionnel parce que les magistrats qui y sont nommés en majorité doivent tout au président de la république. Tout consultation du conseil constitutionnel en défaveur du président de la république ont plus de 4 sur 7 chances à être balancée par la fenêtre. Ce n’est une accusation mais la logique des réalités.

– Oumar Youm Directeur de cabinet du président de la République, Oumar Youm est un avocat. Il est connu aussi pour être un fervent défenseur du président de la république mais aussi du DG du COUD Cheikh Oumar Hanne au même titre que le syndicaliste et socialiste Birima Ndiaye, étant donné que M. Hanne, qui a fort affaire avec l’OFNAC à l’avenir, aurait recruté des membres des familles respectives de Me Oumar Youm (sa sœur et son neuveu) et Birima (épouse de ce dernier).

– Et un un journaliste qui a l’exclusivité de toute information afférente à « l’affaire Khalifa Sall » dont le chroniqueur déclare très bien connaitre et avoir suivi les informations qu’il diffusait au compte-goutte de l’affaire avant que Khalifa Sall ne soit mis sous mandat de dépôt.

Maintenant, le chroniqueur se demande s’il y a lieu d’espérer un procès juste et équitable quand on sait comment le maire de Dakar a été arrêté et le nom du magistrat (Magatte Diop) qui dirigera son procès et son étiquette de “candidat de la hiérarchie” que lui collaient ses collègues magistrats avant qu’ils ne le débarquent de la tête de l’UMS pour y mettre Souleymane Teliko jusqu’à l’envoi en correctionnelle de l’affaire en passant par la levée d’immunité parlementaire. On sait aussi que Souleymane Teliko avait été promu en avril 2017 par Macky Sall en tant que Magistrat hors hiérarchie (comme pour tenter de se le mettre sous le bras), suite à des propos qu’il aurait tenus à travers un courrier privé adressé aux membres du collège qui l’ont élu en qualité de membre du Conseil Supérieur de la Magistrature. Des propos qui avaient froissé le ministre de la Justice d’alors Me Sidiki Kaba qui a voulu ouvrir une procédure disciplinaire contre Teliko lorsqu’il a été mis au parfum des propos de Teliko. Finalement, la procédure, tant annoncée, a été reportée sine die après que certains de ses confrères sont montés au créneau pour le défendre. Ainsi Macky Sall tempéra le climat par cette promotion de Teliko comme magistrat hors hiérarchie en même temps que Yaya Amadou Dia qui avait démissionné en plein procès de Karim Wade. Mais cela n’a pas semblé faire reculer le magistrat Teliko dans leur combat pour l’indépendance des magistrats au vu de sa nomination 4 mois après par ses collègues à la tête de l’UMS. On peut certainement dire que l’espoir demeure avec Teliko à la tête de l’UMS mais… l’exécutif n’a pas dit son dernier mot.

Suite à la révélation de Pape Alé Niang, on ne peut plus précise en termes d’accusés d’un fait et à charge contre le président de la république avec une belle brochette de hautes pointures de la magistrature, ces 13 accusés n’ont trouvé rien de mieux à faire que d’avoir recours au quotidien l’AS pour diffuser un démenti diffusé au nom l’UMS sans justificatif matériel (lettre signée ar la présidence de l’Union). Le communiqué en question, publié par les sites en ligne, n’a fait rien d’autres que démentir les propos du journaliste sans rien de plus pour d’aussi graves accusations.

L’omerta des arbitres sociaux et le mutisme des porteurs de voix continuent malgré l’évidence affirmée et convenue que c’est un procès éminemment politique où “l’exécutif fornique avec le judiciaire” comme le décrit Babacar Justin Ndiaye ; pour des intérêts d’individualités crypto-personnelles ne se préoccupant que soit d’un 2nd mandat pour le principal concerné et son régime attaché à leurs privilèges et leur train de vie exorbitant, de carrières juridiques ou politiciennes pour d’autres ou de per-diem pour le reste. L’élite politique, on peut dire, se fiche éperdument du peuple sénégalais à qui, ils veulent dangereusement empêcher un choix avéré et probant pour les prochaines élections présidentielles, en la personne de Khalifa Sall comme candidat proclamé par tous ses souteneurs sauf lui-même, le concerné.

Autrement vu, c’est aussi des milliers d’électeurs sinon des millions dont Macky Sall et son régime veulent priver de leur candidat déclaré aux prochaines échéances. Et il n’y a pas pire injustice dans une république que de priver d’abord aux électeurs leur droit de voter dans un premier temps et par la suite de leur candidat parce que trop challenger vis à vis de l’exécutif en usant si lâchement de la Justice. Il est inadmissible de devoir se conformer à un simple communiqué pour décharger autant d’accusations faites par un journaliste de renom, dont nous saluons ici le courage dont il fait montre depuis des années, l’indépendance et l’autonomie qu’il a su se fabriquer avec brio et au sueur de son front pour sortir du lot de journalistes si dépendants à l’exécutif ou tout simplement peu courageux de donner leurs analyses ou critiques en toute vérité sur cette affaire plutôt que d’être plus attachés à leurs intérêts qu’à servir ce noble métier avec honneur dont Al Maktoum assimile ses vrais professionnels comme les prophètes des temps modernes.

Il est arrivé un moment où le peuple sénégalais doit s’éveiller davantage sur ses intérêts qui se regroupent autour de l’intérêt général. Il est des moments où un peuple redevient l’ultime arbitre, l’ultime décideur et l’ultime souverain, rôles qu’il décharge ainsi aux institutions pour s’opposer aux injustices subies. Cela doit être fait concrètement en montrant à ces gens qu’ils sont entrain de jouer avec ce que tout un peuple, toute une nation ou toute communauté a de plus cher pour exister en toute stabilité : la Justice !

Et Macky Sall et ses complices doivent désormais savoir que ce n’est pas parce qu’on gagne des élections par fraude ou tricherie, qu’on peut arriver à diriger un pays. Jamais au plus grand jamais, la majorité des populations qui en sort désabusée n’acceptera de l’accompagner après d’aussi sales besognes dans sa politique, même si efficace en pratique pour un vrai développement, à cause de ces injustices qu’ils font subir à ce peuple. Et il est certain que ce régime va loin dans la provocation aussi lorsqu’il prétend gagner au 1er tour les prochaines élections parce qu’un tel peuple, connu pour sa répugnance à l’injustice, s’assurera certainement que tout affront de ce régime ne restera pas impuni lorsque arrivera la déchéance de par la rue, de par les urnes ou autrement. Tout un chacun de ce régime, de l’exécutif au judiciaire en passant par le législatif, devra rendre compte ce peuple désabusé de tous les discours politiciens, utopiques et mensongers d’une élite politicienne et dealeuse."

Aboubakrine Ndiaye
Citoyen sénégalais !

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