Rapatriement de Karim et Présidentielle de 2019: Wade manœuvre
L’ancien Président Abdoulaye Wade serait encore à Doha, au Qatar pour, selon certains, ‘’peaufiner une stratégie’’ de retour de son fils Karim.
En réalité, depuis fort longtemps, les autorités s’attendent à ce que Wade tente un coup de force pour le retour de son fils. C’est pour cela que les procédures de saisie ont été entamées en vue de faire exécuter sa peine, une façon de le tenir sous contrôle étant entendu que la grâce ne permet plus qu’il soit accueilli et incarcéré.
Au niveau du régime de Macky Sall, il n’est pas question que Karim soit de retour avant 2021. Les termes du protocole de Doha que certains disent avoir vu, stipulent cela et les autorités qataries sont garantes de la bonne exécution de ce document.
Cependant, Macky sait que l’ancien Président est capable de tout pour son fils. Alors, il veille sur la situation comme du lait sur le feu. Il a déjà préparé un ‘’prétexte judiciaire’’ à sa nouvelle éventuelle incarcération, si jamais il mettait les pieds au Sénégal.
Comment il peut en être autrement dès lors que Karim n’ose même pas, à partir du Qatar, s’exprimer publiquement, pour parler aux Sénégalais.
Mais Macky sait que Wade qui a plusieurs cordes à son arc, n’a pas dit son dernier mot. Or, l’enjeu n’est pas seulement le retour de Karim, mais la candidature du Parti démocratique sénégalais (Pds) à la prochaine présidentielle.
La bataille autour du retour du fils de l’ancien président cache mal celle liée à la candidature du plus grand parti de l’opposition. Le candidat déclaré ‘’neutralisé’’ parce qu’exilé, Wade ne peut pas croiser les bras et laisser sombre son fils et son parti. Ce serait trop ! Alors, il travaille à la défaite de Macky, ce qui aura pour avantage d’amnistier son fils et de le réhabiliter.
C’est pour cela que le Plan B est sérieusement à l’étude au niveau du Pape du Sopi. C’est dire que les informations en vogue sur la stratégie de retour de Karim peuvent n’être en réalité que de la poudre aux yeux, destinée à endormir l’essentiel.
La réalité est que le Pds aura un candidat. Et l’autre réalité, c’est que Karim a été neutralisé. Donc, il ne reste à Wade que l’option du Plan B, avec la candidature de quelqu’un que personne n’attend pour surprendre ses adversaires. Et qu’importe la personne qui sera choisie. Des noms circulent mais rien n’est encore sûr. L’essentiel est que Wade sera à ses côtés pour lui servir d’ombre. Ce sera lui qui sera en réalité le vrai artisan de la campagne.
Or, si le Pds se positionne dans l’opposition, la perspective du second tour sera réelle pour Macky qui pourrait avoir de sérieux obstacles sur le chemin de sa réélection.
Le problème entre Wade et Macky, c’est aujourd’hui moins le retour de Karim que la candidature du Pds. Alors, toutes les manœuvres des uns et des autres vont dans le sens, pour le Président de la République de l’empêcher et pour son adversaire de la rendre possible.
Si Karim est ‘’out’’, un autre prendra sa place. Le Pds prépare son retour aux affaires dans la plus grande discrétion en mettant en avant le nom de Karim Wade comme instrument important du ternissement de l’image de Macky et surtout pour amuser la galerie.
Car, l’Affaire Karim Wade suffit, à elle seule, à braquer une bonne partie de l’électorat contre l’ancien Président. C’est pour cela qu’il en use et en abuse. Et à juste titre d’ailleurs. Car, cette affaire comme celle de Khalifa Sall, va faire beaucoup de mal à la coalition au pouvoir qui aura du mal à justifier certaines manœuvres comme l’exil d’un condamné gracié, l’emprisonnement du Maire de Dakar pour des pratiques anciennes qu’il n’a pas créées, etc.
En communiquant sur la saisie de sa maison du Point E, Wade ne fait qu’exécuter une partie de son plan, à savoir réussir à braquer l’opinion publique contre Macky. Et d’autres stratégies sont à l‘étude.
Comme quoi, la présidentielle de 2019 ne sera que l’Acte II de la Présidentielle de 2012.