Rapports de l’IGE: les DAGE mis à nu, dérives au Pèlerinage à la Mecque 2016 et au 15e Sommet de la Francophonie

14 - Juillet - 2020

Les trois rapports publics de l’IGE (2016,2017, 2018-2019) ont été remis hier lundi au chef de l’Etat Macky Sall par le Vérificateur général de l’Inspection générale d’Etat, François Collin. Ils portent sur l’état de la gouvernance et de la reddition des comptes de l’Etat et ses démembrements. Plusieurs démembrements de l’Etat ont été épinglés. Les DAGE occupent une place centrale dans les manquements soulignés dans ces rapports. Il y a également de grandes communes comme Dakar, Guédiawaye, Pikine, Kaolack qui ont été épinglées pour fautes de gestion. De réels manquements dans l’organisation du Pèlerinage à la Mecque et celle du 15e Sommet de la Francophonie à Dakar.

Des mairies, hôpitaux, la DESCOS, le FERA épinglés pour faute de gestion dans le Rapport 2016
Au titre de l’année 2016, le Rapport public sur l’état de la gouvernance et de la Reddition des comptes présente dans sa conception, une triple orientation à la fois, éclectique, thématique et didactique. pour de ce qui est son aspect éclectique, ce rapport regroupe dans sa première partie un ensemble de considérations impliquant diverses entités constituées de quelques administrations centrales, de plusieurs agences d’exécution et d’un certain nombre d’établissements publics de santé. Ensuite dans sa partie thématique, il consacre sa seconde partie au fonctionnement des collectivités locales devenues récemment des collectivités territoriales.
Ainsi à l’instar des rapports publics des trois dernières années, celui de 2016 fait état de dysfonctionnements relevés par rapport aux différentes missions de contrôle conduites par l’IGE entre avril 2015 et juillet 2016. Ces dysfonctionnements se rapportent non seulement à la gestion administrative de ces structures, mais encore à leur gouvernance financière et économique, souligne le Vérificateur général du Sénégal François Collin.

Dans le rapport 2016 de l’IGE les grandes Collectivités locales de Dakar, Guédiawaye, Pikine, Rufisque et Thiès mais aussi les communes de Fatick, de Kaolack, St-Louis et Ziguinchor ont été épinglées dans leur gestion. Pour l’administration centrale, des griefs ont été soulevés au niveau de la Direction des Eaux, Forêts et Chasse et de la Conservation des sols (DEFCCS), de la Direction de la Surveillance et du Contrôle de l’occupation des sols (DESCOS). On retiendra les agences d’exécution et organismes assimilés comme Le Fonds d’entretien autonome routier (FERA), l’APROSI, l’Agence de grande muraille verte, l’Agence nationale de recherche scientifique appliquée (ANRSA). Les établissements publics de santé comme ceux de Diourbel, Le Dantec Dakar, l’hôpital de Pikine, de Kaffrine et de Tambacounda font aussi partie des structures épinglées par l’Inspection générale d’Etat.

Les manquement des DAGE mis à nu dans le rapport 2017
Manquements récurrents dans la gouvernance de l’administration centrale et des administrations décentralisées de l’Etat. Tout comme en 2016, l’Inspection Générale d’Etat, dans son rapport de 2017, a noté encore des manquements récurrents dans la gouvernance de l’administration centrale et des administrations décentralisées de l’Etat. Le rapport 2017 accorde une large place aux Directions de l’Administration générale et de l’Equipement (DAGE) qui, au sein des ministères, sont les acteurs-clés, de la commande publique ainsi que de la gestion des ressources humaines et des matières et du processus budgétaire, a tenu à rappeler le Vérificateur général François Collin.

Le rapport s’intéresse aux autres directions nationales, aux différentes entités comme la protection civile, la sécurité alimentaire, le cadre de vie, l’environnement, l’organisation d’événements religieux ou diplomatiques comme le 15ème sommet de l’Organisation de la Francophonie, l’édition 2016 du pèlerinage à La Mecque. Les DAGE des ministères l’Intérieur, des Infrastructures, Transports terrestres et du Désenclavement, de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur, de la Culture et de l’Environnement et du Développement durable ont fait l’objet de vérifications durant la période couverte par le rapport de l’IGE. Des enquêtes ont été aussi menées dans sur un programme d’acquisitions de véhicules à l’ANACIM, des Manufactures sénégalaises des arts décoratifs (MSAD), du programme de gestion des déchets solides urbains de Dakar… Il ressort de la mission de l’IGE, la persistance au sein des administrations centrales et décentralisées, d’anomalies dans leur gestion administrative tout comme dans leur gestion financière.

Selon les limiers de François Collin, au titre des manquements récurrents, figure la violation de textes législatifs et réglementaires précisément ceux afférents à la gestion des ressources humaines, à la commande publique, à la comptabilité des deniers et matières. Ainsi, le rapport de l’IGE met en exergue plusieurs cas de contournement par les DAGE et autres services ainsi que par les services décentralisés des dispositions légales qui régissent le recrutement, le détachement, la rémunération et l’admission à la retraite des agents de l’Etat qu’ils soient fonctionnaires ou non fonctionnaires.

Les dérives dans l’organisation du Pèlerinage 2016 et du 15e Sommet de la Francophonie
Toutefois, selon les IGE, dans la période revue susmentionnée, les dérives les plus significatives en matière de gestion ont été relevées au cours dans l’organisation d’événements ou l’exécution de certains programmes. Le rapport a mis le focus sur l’organisation et la préparation du 15ème sommet de la Francophonie et le pèlerinage 2016 à La Mecque. Il en est aussi du programme de gestion des déchets solides urbains de la Région de Dakar et du programme de renforcement et consolidation des acquis du ministère de l’Environnement. « Dans tous les cas, les règles et principes de la commande publique et ceux de la finance publique ont été bafoués, tant l’obligation de mise en concurrence, l’efficience et la performance ont été perdues de vue. Au total, les différents manquements relevés confirment une fois de plus l’impérieuse nécessité d’améliorer le système de contrôle interne et le dispositif de contrôle externe des administrations au triple plan de l’effectivité, de l’exhaustivité et de la qualité » souligne l’IGE.

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