Réaménagement du calendrier scolaire 2017-2018 L’ÉCOLE, DANS TOUS SES ÉTATS !

05 - Juin - 2018

C’est l’Union syndicale pour une Education de qualité (Useq) qui avait jusqu’ici tiré la sonnette d’alarme sur le plan du réaménagement de l’année scolaire finissante qui ne permet guère d’assurer aux élèves notamment des classes intermédiaires, les minimas indispensables en termes de quantum horaire et surtout d’enseignements-apprentissages. A l’issue des négociations entre gouvernement et syndicats d’enseignants sanctionnées par la signature d’un nouveau protocole signé, le calendrier scolaire 2017-2018 a été en effet réaménagé pour permettre l’organisation des examens (Cfee, Entrée en sixième, Bfem, Bac…) entre le 26 juin et le 02 juillet 2018. Seul bémol, le réaménagement n’a été opéré que pour deux semaines alors qu’on avance une perte de plus de 460 heures dans le quantum horaire (Cf sortie d’El Cantara Sarr du Siens dans notre édition de ce lundi). Suffisant pour que les syndicats d’enseignants ruent dans les brancards et dégagent toutes leurs responsabilités des conséquences de la décision du ministère de l’Education nationale et de son premier responsable Serigne Mbaye Thiam. A contrario, les parents d’élèves essaient de sauver les meubles en plaidant pour un réaménagement du calendrier certes au pis-aller mais propre à sauver une année chaotique et à préserver l’école d’une année blanche.

OUMAR WALY ZOUMAROU, SELS/O «C’est un saupoudrage»
L e réaménagement du calendrier scolaire de deux semaines est un saupoudrage. C’est un faire semblant. Serigne Mbaye Thiam veut croire aux gens qu’il est en train de travailler. On ne peut pas perdre 4 mois de cours, à l’issue des grèves, et vouloir rattraper ce temps perdu en 2 semaines. C’est impossible. Il fallait songer à prendre des mesures d’accompagnement, s’il fallait maintenir le calendrier tel quel. On a perdu 4 mois à l’issue de cette crise avant que le gouvernement prenne la décision de sauver l’année. Il aurait pu, pour rattraper le temps perdu, demander des heures supplémentaires. Ce qui veut dire aller au-delà du 31 juillet. On ne peut pas repousser les examens de 2 semaines et nous faire croire que nous sommes en train de sauver l’année. Deux semaines sont insuffisantes pour rattraper le temps perdu. Les résultats nous donneront raison. Les enfants n’ont rien appris. On a comme l’impression que le système appartient à l’actuel ministre. Il gère en véritable totalitaire. Il impose ses décisions aux acteurs et fait semblant, dans ses communiqués, qu’il a eu à se concerter avec les partenaires.
SAOUROU SENE, SG SAEMSS «Nous ne sommes pas convaincus par le calendrier réaménagé»
Nous avions participé à une rencontre entre acteurs portant sur le réaménagement du calendrier scolaire, après la signature du protocole. Ma première intervention était articulée sur le bilan de la situation exacte des heures perdues. L’inspecteur d’académie de Dakar a parlé au nom de tous les inspecteurs, pour dire que la situation n’était pas aussi catastrophique. Il a parlé de 25 à 26 jours de grève. Ils n’ont pas parlé en termes d’heures, mais en termes de jours de grève. Il a avancé que la situation était moins alarmante que la grève de 2016. Du moment que les inspecteurs présents, tout comme les parents d’élèves censés mesurer ce que les enfants ont fait ou pas, semblaient s’accorder sur ce réaménagement, je ne peux que m’accorder sur ça. Cependant, demain, que personne ne nous impute la responsabilité des mauvais résultats. Le calendrier devait être correctement réaménagé. J’ai lu l’intervention de Cantara Sarr, Sg du Siens, qui montrait en réalité l’impact du quantum horaire. Nous avons avisé le ministère. Je ne suis pas convaincu du volume horaire perdu que vous avez indiqué. Avant mon arrivée, Souleymane Diallo leur a fait savoir que le réaménagement n’était pas bon, que ce n’est pas la réalité
ABDOULAYE NDOYE, SG CUSEMS «Nous n’avons pas été associés au réaménagement »
S ur la question du réaménagement du calendrier, nous n’avons pas été associés. Nous avions signalé au Premier ministre que les enseignants ne doivent aucune heure au gouvernement. Les heures non effectuées ont été ponctionnées. Sur le cas des ponctions, nous avons émis des réserves. Nous n’avons aucune responsabilité. Nous pensons que c’est du sabotage, de l’arbitraire pour faire mal. Par conséquent, si demain les gens veulent aller audelà du 31 juillet 2018, il faut que l’Etat en tire les conséquences, car nous ne devons aucune heure à l’Etat. Si on constate des résultats catastrophiques, il ne faut que les gens disent que c’est à cause de la grève. Il fallait prendre le temps et discuter pour dégager des mesures d’accompagnement. On ne peut pas ponctionner les salaires des enseignants et leur dire d’aller au-delà du 31 juillet 2018. Le gouvernement, notamment le ministère de l’Education nationale, sera tenu pour responsable s’il y a perturbation. Nous avons fait ce que nous devions faire. Les gens ont décrié ce réaménagement. Les parents d’élèves doivent se lever pour dire que ce réaménagement ne peut pas combler le déficit d’heures. Nous pouvons dire sans risque de se tromper que le réaménagement ne peut pas combler le nombre d’heures perdues. Les gens doivent comprendre que le réaménagement n’est pas pertinent. Nous attendons toujours la réaction du Premier ministre qui avait promis de nous revenir sur les ponctions
BAKARY BADIANE, PRESIDENT DE LA FENAPEES «Nous avons choisi une année anormale à la place d’une année blanche»
Nous avons tous déploré la situation que nous vivons depuis quelques années. Les élèves n’en profitent pas sur les grèves répétitives. La preuve : ces enseignants ont obtenu satisfaction, les élèves ont perdu. Il fallait choisir une année anormale à la place d’une année blanche. Nous avons opté pour une année anormale, sans compter que le privé a normalement travaillé. Nous avons été associés au travail fait par les inspecteurs d’académie et les enseignants. Une proposition a été faite que nous avons acceptée. Ce ne sera pas une année normale, mais au moins nous pourrons éviter une année blanche. Nous avons accepté le réaménagement, sachant que le temps perdu ne se rattrape jamais. Nous ne pouvons pas rattraper ce vice. Il faut naturellement que les enseignants acceptent et fassent des sacrifices. C’est tout. Nous allons attendre de voir ce que cela va donner. Nous allons sauver les examens. Il est difficile de sauver l’école. Il faut que tout change, notamment faire en sorte qu’il n’y ait plus jamais de grèves. Ce qui veut dire chacun doit respecter ses engagements
ABDOULAYE FANE, PRESIDENT DE L’UNAPEES «Le principe du réaménagement a été accepté par tous»
Nous avons participé à une série de rencontres sur le réaménagement scolaire. A la dernière rencontre tenue au ministère, le principe du réaménagement a été accepté par tous. Il faut noter cependant que le quantum horaire a été largement grugé. Comme on le dit souvent entre deux maux, il faut choisir le moindre parce que forcement il y aura des examens qui doivent se tenir dans les meilleures conditions. Il faudrait prendre en compte le facteur pluie surtout dans certaines localités du pays où elles sont précoces. Beaucoup d’établissements sont en abris provisoires. Nous avions été mis au courant que le ministère a demandé aux inspecteurs d’académie de s’organiser pour faire en sorte que les examens et concours puissent se dérouler dans les meilleures conditions. Si nous ne tenons pas les examens, nous allons tout droit vers une année blanche. Ce qui est impensable. Nous demandons à tous d’aller vers le sauvetage de l’année
Focus sur le calendrier des examens
Dans une lettre circulaire n°00077 en date du 17 mai 2018, relative au réaménagement du calendrier des évaluations de l’année scolaire 2017/2018, le ministère de l’Education nationale a réaménagé le calendrier scolaire sur la base des conclusions de l’évaluation technique menée par les services déconcentrés. Les épreuves des examens du Certificat de fin d’études élémentaires (Cfee) et du Concours d’entrée en 6ème se tiendront à partir du 26 juin 2018. Le Brevet de fin d’études moyennes (Bfem) est prévu à partir du 24 juillet 2018, pendant que le Baccalauréat démarrera une semaine avant, notamment à partir du 17 juillet. La date du 02 juillet est retenue pour le démarrage du baccalauréat de l’enseignement technique

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