Réforme de l’administration, une oeuvre qui nécessite l’implication des gouverneurs (Grand Serigne)
Réforme de l’administration, une oeuvre qui nécessite l’implication des gouverneurs (Grand Serigne)
La réforme de l’administration sénégalaise nécessite l’implication des gouverneurs et des anciens gouverneurs, a estimé jeudi le Grand Serigne de Dakar, Abdoulaye Makhtar Diop.
"Il est essentiel pour réformer l’administration d’impliquer les gouverneurs et les anciens gouverneurs, ils sont la mémoire de cette société’’, a justifié l’ancien ministre des Sports sous Abdou Diouf.
‘’L’administration a une âme, une mémoire et cette mémoire est immatérielle, elle se transmet non pas à travers des supports, mais à travers l’expérience pratique’’, a ajouté Abdoulaye Makhtar Diop, par ailleurs député à l’Assemblée nationale.
Selon le chef de la communauté lébou, la plupart ‘’des obstacles’’ rencontrées dans l’application des reformes réside, non pas chez le fonctionnaire mais plutôt dans ce qu’on appelle les ronds de cuir dans l’administration’’.
Ayant occupé également le poste de ministre de la Modernisation de l’Etat, de 1998 à 2000, Abdoulaye Makhtar a expliqué que ‘’les difficultés d’aller vers un renouveau de l’administration sénégalaise sont le résultat d’un ‘’décalage entre les textes’’.
Selon lui, ‘’les réformes politiques, avant d’être transformées en loi, doivent être soumises à l’administration. Les réformes doivent être précédées d’une action pédagogique’’.
Le Grand Serigne de Dakar estime que c’est une incohérence ‘’de parler de la territorialisation des politiques publiques, des pôles de développement sans associer à la discussion, les gouverneurs régionaux’’.
Il a toutefois salué ‘’l’idée de la création de pôles de développement", car permettant "de solutionner le découpage des régions’’. Néanmoins, il a appelé à ’’revoir la composition des pôles, qui constitue une question de fond’’.
Parlant de la Couverture maladie universelle (CMU), il a déclaré qu’elle "ne concerne qu’une classe de Sénégalais".
‘’Au-delà de cette couche sociale, il y a une classe intermédiaire qui n’est pas touchée par la CMU et il faudrait penser à aller vers l’assurance maladie pour les agents de l’Etat, et même instaurer dans l’administration une assurance retraite pour les générations futures’’, a-t-il suggéré.
Le Grand Serigne est sorti de l’Ecole nationale d’administration (ENA) avec un diplôme de droit. Il a aussi reçu une formation en économie publique, en finance publique et en administration.