Remaniement ministériel :Pour renforcer la qualité de l’administration et la gestion de l’Etat ou pur calcule politique.

05 - Septembre - 2017

Plus on avance, plus ce qui semblait être une rumeur persistante se confirme, oui le gouvernement a démissionné et un autre sera reconstitué.
Nous n’allons pas, cette fois-ci nous pencher sur le pourquoi, le coup étant déjà parti, alors nous nous prononçons sur l’équipage qui accompagnera le voyage présidentiel.
Il s’agit donc d’un diagnostic tendant à savoir quel genre de gouvernement nous sera encore servi par le tout puissant président.
Par Oumar Cheikh LY
Le remaniement ministériel est une réalité. A seulement une vingtaine de mois de l'élection présidentielle de 2019 le président Macky Sall décide de changer « sa garde-robe ».
Le remaniement ministériel du gouvernement, un Enième du genre, fait couler beaucoup d’encre déjà depuis plusieurs heures voire des jours. Certains milieux se sont donnés à cœur joie pour pratiquer leur sport favori : spéculation, supputation et surenchère.
Les partis politiques, pour leur part, sont allés chacun de sa conception du remaniement, la presse se fait dans l’analyse et les politologues « expliquent »
En effet, ce nouveau gouvernement qui sera mis en place dans les heures à venir (jours peut être) permettra de revoir et de corriger certains ministres ou ministères en panne d’inspirations (les mauvais élèves) pour réparer les manquements quasi constatés ; ou bien s’agirait -il d’un gouvernement qui va, soit récompenser les ministres victorieux des élections législatifs ou s’agit-il encore de mettre en place une équipe qui sera chargée de gagner les jougs électorales (présidentielles) à venir qui hantent déjà la conscience d’une frange des hommes politiques de notre pays ? Est-ce un compromis ou une compromission ?
La question du rapport entre pouvoir, Etat, politique et morale est au cœur de la pensée de Machiavel : qu’est-ce qu’un bon chef d’état ? Quelles qualités font un bon politique ? Comment doit-il gérer la vie politique ?
Répondre à ces questions serait une excellente embrocation pour nos gouvernés, mais hélas, j’ai l’impression que ce sera plutôt une tâche difficile si on sait que tout est politique dans notre petit Sunugal Ndiaye. D’autant plus que chez nous gouverner obéit plus à une certaines ”fortuna”, (en latin, signifie la chance, le destin) comme l’avait théorisé Machiavel.
Pour rappel le Sénégal, ce grand pays (politiquement et diplomatiquement parlant) impose ou devrait imposer de rester intègre. Donc la conscience devrait être le vrai régulateur dans notre système politico-administratif (car qu’on l’aime ou pas il s'agit toujours d’un système qui part de quelques esquisses pour devenir une sorte de modélisation paramétrable). Je veux dire que renoncer à son droit de penser même erronément et à choisir au profit d'une élite comme prétends d'autres systèmes n'est pas en soi une garantie ni de prospérité ni de justice. A l’image du Kenya qui aujourd’hui s’est illustré des plus belles manières avec un président du conseil constitutionnel qui, pourtant n’a fait que son travail, est applaudi par la communauté internationale. Oui par ce qu’en Afrique un Conseil Constitutionnel "si sage avec ce genre de sages" est rarissime voir exceptionnel ; celui-ci a tout simplement invalidé les élections présidentielles jugées frauduleuses et non transparentes.
Cette parenthèse fermée pour revenir au cas « pas exceptionnel du Kenya » mais plus général de notre cher continent, il est à noter l’efferfescence des changements de gouvernement.
La constante de ces changements est que, malheureusement les gouvernements africains sont souvent ceux du chef. Et à l’arrivée c’est le gouvernement du peuple, par le peuple et non pour le peuple. Au chef de l’Etat Son Excellence Macky Sall nous souhaitons, d’avoir la clairvoyance dans le choix des hommes qui vont gouverner notre destinée. S’il y’a parmi eux, qui ont brillé par leurs résultats professionnels, nous sénégalais, leurs souhaitons les bienvenues. Pour paraphraser Kant nous répétons à sa suite que l’action politique ne peut être jugé que sur sa réalité et non sur ses potentialités ou les intentions qui la fondent.
Si on sait que cet ajustement du dispositif gouvernemental devrait être le dernier avant la présidentielle cela peut créer des suspicions, mais son expérience d’ancien opposant, permettra surement au chef de l’Etat de comprendre que l’on ne compte pas que sur les « politiques » dans ce pays pour gagner son ticket d’entrer au palais de l’avenue de Roume. Les mêmes causes produisant les mêmes effets, nous espérons que ce gouvernement se tiendra sur la palissade de bonnes causes. En attendant la présentation de la nouvelle composition de l’équipe gouvernementale après le remaniement opéré, nous rappelons que le peuple a faim,« les sénégalais sont fatigués ». Pour le moment, privés de PM, de gouvernement, nous allons vivre le suspens avec humour, si et seulement si cela ne dure pas.

Oumar Cheikh LY
Expert Juriste spécialiste du foncier
SONED-Afrique
oumarly_sn@yahoo.fr

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