Répression de la manif du Front de résistance nationale : LA POLICE FREINE L’OPPOSITION – Des leaders malmenés

05 - Septembre - 2018

Pour avoir bravé l’interdiction préfectorale, les leaders de l’opposition, réunis sous le Front de résistance nationale (Frn), ont subi hier la loi des Forces de l’ordre. Malmenés, ils ont été conduits au Commissariat central dans une atmosphère empestée par les gaz lacrymogènes.
Le Front de résistance nationale (Frn) voulait tenir hier un sit-in à la place Washington, mais l’occasion n’a pas été donnée aux leaders de l’opposition d’exprimer leurs sentiments sur la situation du pays. C’est finalement au Rond-point Sandaga que Mamadou Diop Decroix et ses camarades ont tenté de braver l’interdiction préfectorale. Car, toutes les voies qui mènent au ministère de l’Intérieur ont été barricadées par les policiers armés de gaz lacrymogènes et de boucliers. Seules les personnes qui sortaient de la ville pouvaient circuler tranquillement. Pour celles qui cherchaient à accéder à la place Washington, il fallait montrer patte blanche pour se voir laisser passer.
Face à un tel dispositif sécuritaire mis en place par les policiers, les leaders de l’opposition ont tenté de jouer à cache-cache avec les Forces de l’ordre. Dans un premier temps, ils ont envoyé des gens peu connus pour étudier l’emplacement des policiers. Et c’est finalement au-delà de 15 heures qu’ils avaient fixé pour la tenue de ce sit-in qu’ils ont fait leur apparition.
Le député Déthié Fall était le premier à se présenter devant les limiers en compagnie de quelques-uns de ses camarades. Mais dès que les policiers l’ont reconnu, ils l’ont vite maîtrisé en le conduisant manu militari dans un véhicule qu’ils avaient stationné aux alentours du Rond-point Sandaga.

Après le vice-président de Rewmi, c’était au tour de Oumar Sarr, le coordonnateur du Pds, de subir aussi le même traitement. Derrière lui, s’amenait fièrement Thierno Alassane Sall vers le Rond-point Sandaga. Mais le temps ne lui a pas été donné d’accéder à ce niveau. Car les policiers, qui avaient fini de décharger deux camionnettes de Gmi, sont venus à sa rencontre pour l’arrêter avant de le mettre dans un petit véhicule qui a pris la direction du Commissariat central.
A la vue d’une camionnette de la police qui prenait la direction du Rond-Point Sandaga et du traitement qui a été réservé à ses camarades de l’opposition, Mamadou Lamine Mansaly ne s’est pas fait prier pour s’éclipser de la circulation. Ayant pris ses jambes à son coup, l’ancien Pca de la Sirn s’est engouffré dans l’immeuble Tamsir Mboup pour y trouver refuge. Les tirs de lacrymogènes ont obligé certains marchands à baisser les rideaux.
Quelques minutes après, c’est Mamadou Diop Decroix, qui pourtant venait d’être épargné par les policiers, qui est revenu en invitant ses camarades de l’opposition à le suivre pour défier l’autorité policière. Casquette rouge bien vissée sur la tête, habillé d’un Jean de couleur marron assorti d’une veste, le leader d’And-Jëf/Pads, aux allures d’un meneur de troupes, s’avance vers les policiers en compagnie de trois de ses camarades. Mais il sera aussi vite stoppé dans son élan. Ce qu’il ne veut pas entendre de cette oreille. Il tentera d’opposer une résistance, en vain. Un policier le tient par la main. Il se débat et crie fort : «Laisse-moi.» Mais le policier a fait fi de cette résistance. D’autres parmi ses frères d’armes viennent à son secours. Diop Decroix se débat et tombe par terre. Les Gmi se saisissent de lui et le portent pour l’amener vers une des camionnettes avant de le conduire dans un véhicule 4X4 de couleur noire.
En voyant leur tête de proue arrêtée, des jeunes ont manifesté leur courroux. Pour les décourager, les policiers ont usé de gaz lacrymogènes afin de les disperser. Après un repli tactique, ils se sont mis à jeter des pierres et à casser des pots de fleurs de certains commerçants. Pour arrêter ce saccage, les éléments du Gmi, fortement armés, ont fait un jalonnement pour les disperser.
Le leader de Agir, qui a pris part aussi à la manifestation, n’a pas été épargné. Thierno Bocum a été arrêté et conduit, à l’instar des autres opposants, à la police. Les têtes de l’opposition arrêtées, il n’y avait plus de résistance. La tâche était devenue facile pour les policiers qui jetaient, de temps en temps, des lacrymogènes pour essayer de disperser les badauds et les journalistes qui cherchaient encore de quoi écrire.
Mais il y a lieu de souligner l’absence à ce combat de l’opposition de leaders comme Idrissa Seck et Abdoul Mbaye. Les deux anciens Premiers ministres sous Wade et Macky Sall ont encore brillé par leur absence. Certai­nement l’odeur des gaz lacrymogènes qui empestait l’air à Sandaga ne leur a fait pas du bien.

Autres actualités

13 - Novembre - 2019

Les errements de l'ARMP

En cette veille de la première Assemblée générale du Réseau africain de la commande publique (Racop) qui réunira, du 14 au 17 novembre à Dakar, 53...

13 - Novembre - 2019

Abdoul Mbaye ne lâche pas Macky Sall: C'est à lui de "solliciter le pardon de ses adversaires martyrisés"

Après sa sortie mardi sur la panne de l’avion présidentiel, l’ancien Premier ministre Abdoul Mbaye est revenu ce mercredi avec un autre sujet qui vise directement chef...

13 - Novembre - 2019

Macky va liquider ou restructurer 24 agences

L'année 2020 ne sera pas heureuse pour les travailleurs de 24 agences. Lesquelles risquent d'être dissoutes sur l'autel de la rationalisation des dépenses de l'État....

13 - Novembre - 2019

Conseil municipal des Parcelles: ça a chauffé entre Moussa Sy et ses détracteurs

La rencontre différée, pour plusieurs raisons, entre Moussa Sy et «ses» conseillers qui l’accusent de détournement de fonds d’un montant de 200...

12 - Novembre - 2019

Macky Sall assoit ses bases politiques

Le slogan «Gagner ensemble, gouverner ensemble» semble ne pas être une vaine formule pour l’actuel locataire du palais présidentiel. Par la dernière...