Restitution des biens culturels africains : Hamady Bocoum appelle à ne pas "essentialiser" la question

13 - Décembre - 2019

Le directeur du Musée des civilisations Noires (MCN), Pr Hamady Bocoum, a relevé vendredi la "complexité" de la restitution des biens culturels africains détenus par les musées français, appelant toutefois à ne pas commettre l’erreur consistant à "essentialiser" cette période dans l’histoire africaine.

"Il s’agit d’une question très complexe, (…) mais l’erreur pour nous serait d’essentialiser cette période dans l’histoire africaine, elle est certes importante, elle a beaucoup changé le cours de l’histoire de l’Afrique, mais l’essentialiser c’est oublier tout ce qu’il y a en amont et tout ce qu’il y a en aval, c’est-à-dire les créateurs contemporains", a-t-il dit.

Il s’exprimait en conférence de presse à l’occasion de la célébration du premier anniversaire du MCN.

En novembre 2018, le ministre d’alors de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, avait exprimé le souhait que "toutes les œuvres identifiées comme étant celles du Sénégal", soient restituées par la France, quelques jours après la publication d’un rapport sur le patrimoine africain commandé par le président français, Emmanuel Macron.

"Est ce qu’on va tout abandonner pour nous concentrer sur la restitution, non, on le fera quand on le pensera nécessaire, une commission sera créée à cet effet (…)", a-t-il insisté, répondant à une interpellation du public.

Selon lui, il y a des "objets qui ont des valeurs symboliques fortes" que les Etat, les pays, les communautés ’’vont réclamer". "Mais une fois rendus, il ne faudra pas nous demander ce que nous allons en faire, car ces objets n’étaient pas dans des Musées quand ils nous ont été pris", a martelé le directeur du MCN, par ailleurs historien.

"On peut décider qu’ils sont souillés et les brûler, on peut décider qu’ils doivent retourner dans la forêt sacrée", a ironisé M. Bocoum.

Il est revenu sur les chiffres liés aux entrées dans le Musée qu’il estime à 100 mille depuis son inauguration le 6 décembre 2018. Un chiffre qui selon lui ne prend pas en compte certains événements (70 événements au total) qui polarisent énormément de monde.

"Il faudrait qu’on revoit notre système d’évaluation de l’entrée du public (…). Nous sommes en train de travailler sur l’architecture numérique du Musée, maintenant il reste l’insertion dans les circuits officiels de visites", a-t-il expliqué avant d’ajouter que la "fréquentation du Musée est assez honorable pour ce que l’on connait en Afrique.

Trois rencontres scientifiques et trois expositions vont accompagner ce premier anniversaire du MCN jusqu’au 21 décembre.

Le vernissage des expositions "Prête-moi ton rêve" et "l’Ecole de Dakar" ont eu lieu aujourd’hui, le vernissage du troisième exposition intitulé "Fent Bokk" aura lieu samedi.

Autres actualités

19 - Octobre - 2019

Journées cinématographiques de Carthage : deux films sénégalais en compétition officielle

Le long métrage ‘’Atlantique’’, de la Sénégalaise Mati Diop, et le documentaire ‘’5 Etoiles’’, de sa compatriote Mame Woury...

16 - Octobre - 2019

Abdoulaye Diop appelle à "exploiter la puissance de notre patrimoine culturel matériel et immatériel"

Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a invité mardi à Toubacouta (Fatick) les acteurs étatiques et non-étatiques à exploiter "la...

12 - Octobre - 2019

Gestion de la SODAV: le ministre de la Culture tacle sévèrement Ngoné Ndour et le DG

En visite dans les locaux de la Société sénégalaise des droits d'auteurs et droits voisins (Sodav), le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a...

11 - Octobre - 2019

Iba Der Thiam : "Ecrire sur l’histoire des confréries n’est pas facile"

L’écriture de l’histoire des confréries musulmanes sénégalaises n’est pas facile à cause de la "concurrence" qui existe entre elles, a...

06 - Octobre - 2019

Matam disposera très prochainement d’un studio d’enregistrement (ministre)

Le ministre de la culture et de la communication, Abdoulaye Diop, s’est engagé samedi, à Matam, à mettre sur place un studio d’enregistrement pour tous les jeunes...