RETRAITE EN CASCADE DES ENSEIGNANTS DU SUPERIEUR LA SAIGNEE DES UNIVERSITES PUBLIQUES

16 - Août - 2017

Des milliers de nouveaux bacheliers frappent aux portes des universités publiques sénégalaises chaque année. Un effectif pléthorique dans les institutions d’enseignement supérieur du Sénégal qui cache mal l’insuffisance de l’effectif du personnel enseignant et de recherche (Per). La série de recrutement initiée par l’Etat est insuffisante, pendant ce temps-là les universités publiques se vident de ses enseignants. Ils partent en cascade en retraite, risquant de plonger les universités au bord du naufrage. L’étude commanditée par le syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes) au niveau du Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes-Ifan), fait état d’un départ de près de 500 enseignants d’ici 2025.

Pas de tâtonnement sur la question de la retraite. Le syndicat autonome de l’enseignement supérieur (Saes)s’inscrit dans une démarche scientifique. Malick Fall et ses camarades ont commandité une étude au niveau du Laboratoire de recherche sur les transformations économiques et sociales (Lartes-Ifan). Elle porte sur l’argumentaire pour un relèvement de l’âge de la retraite à 70 ans et à 85% du salaire net dans l’enseignement supérieur. Ce rapport est une réponse constructive de l’un des points de revendications du Saes: la retraite. Les militants du Saes ne comptent pas y aller par quatre chemins, car les universités publiques sénégalaises se vident de ses enseignants. Près de 500 enseignants, 481 précisément, partiront à la retraite en 2025. Le laboratoire du professeur Abdou Salam Fall a suivi l’évolution des âges des enseignants chercheurs en indiquant que la retraite prend des proportions inquiétantes. Dans une perspective proche, en 2017 et 2018, le nombre de retraités à l’âge de 65 ans sera respectivement 75 et 107.
Entre 2011 et 2016, l’Ubg a enregistré 17 départs à la retraite. A l’Ucad, 83 enseignants-chercheurs sont admis à faire valoir leurs droits à la retraite en 2016 dont la moitié (50,6%) constitue des professeurs de rang magistral (professeurs, directeurs de recherche, maîtres de conférences et chargés de recherche).
D’après les statistiques, «les départs à la retraite à 65 ans du corps professoral augmentent le déficit d’encadrement. Les professeurs de rang magistral se font de plus en plus rares au sein de l’Ucad».
Ce manque à gagner considérable étant donné la perte du capital expérience qu’il pourrait occasionner fait que les universités sont loin de la norme établie par l’Unesco qui retient un enseignant-chercheur pour 30 étudiants.
2086 ENSEIGNANTS PERMANENTS POUR DES MILLIERS D’ETUDIANTS
Ce document fait état de 2086 enseignants-chercheurs permanents dans les universités publiques dont 1772 hommes et 314 femmes. Si les effectifs professoraux sont insuffisants alors que le nombre d’étudiants ne cesse d’augmenter, il n’en demeure pas moins que les autorités et les universités font des efforts de recrutement du personnel enseignant.
L’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (Ucad) a recruté de 2011 à 2016, 411 enseignants.
L’effectif du corps des enseignants-chercheurs de l’Ucad est passé de 1239 en 2012 à 1509 en 2016, soit un taux d’accroissement de près de 14% face à un accroissement du nombre de bacheliers.
L’université de Thiès et l’université de Gaston Berger de Saint Louis enregistrent respectivement 174 et 146 enseignants-chercheurs sur la période 2011 et 2016. Pendant ce temps-là, l’université Alioune Diop de Bambey et l’université Assane Seck de Ziguinchor recrutent de 2011 à 2016, respectivement 43 et 73 enseignants-chercheurs. L’université virtuelle du Sénégal (Uvs) a le plus faible effectif, avec seulement 11 enseignants-chercheurs.
En dépit de ces efforts de recrutement, les universités publiques présentent une moyenne d’âge de près de 50 ans, à quelques années d’une retraite. Selon les données recueillies au Rectorat, l’âge moyen d’un enseignant-chercheur de l’Ucad est de 49 ans dont 48 ans pour les professeurs de rang B et 58 ans chez ceux de rang A. encore, faudra-t-il, noter que sur un effectif total de 1220 enseignants-chercheurs, 68% sont de rang B et 32% de rang A. Ce qui fait que, signale le Saes, l’encadrement au doctorat, et aux masters dans une certaine mesure, repose fortement sur la tranche d’âge la plus avancée, notamment 55 à 65 ans.
«Les enseignants-chercheurs de rang A dirigent des étudiants en master ou en doctorat au moment où intervient leur départ à la retraite. Les contrats annuels dont ils peuvent bénéficier ne suffisent pas pour leur implication durable dans l’encadrement», souligne le Saes dans son document soumis aux autorités.
PROLONGER L’AGE DE LA RETRAITE JUSQU’A 70 ANS
Le relèvement de l’âge de la retraite constitue l’alternative pour les camarades de Malick Fall, secrétaire général du Saes et Cie. Selon eux, cette prolongation jusqu’à 70 ans comblerait cette précarité de statut et le déficit d’encadrement. Dans le cas d’espèce, le Saes prend la situation du Pr Babacar (Buuba) Diop comme exemple. Il a relevé que l’ancien médiateur de l’Ucad qui, au départ de la retraite, a à sa charge 15 étudiants inscrits en thèse sous sa direction en civilisations anciennes dont la plupart sont en première et deuxième année de thèse. Pour Saes, «une telle situation n’est pas spécifique à ce collègue. De nombreux autres professeurs sont dans les conditions similaires d’encadrement».
Cette mesure du relèvement de l’âge de la retraite permettra de garder 129 enseignants supplémentaires dans les universités du Sénégal»

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