Retraite politique: Le Pds peut-il s’affranchir de Wade ?

25 - Octobre - 2018

Le débat posé par le Khalife général des Tidianes et repris par certains intellectuels de la trempe de Penda Mbow, même si elle flirte aujourd’hui avec le régime, mérite une attention particulière de la part de tous les Sénégalais.

Il se pose en des termes simples sur la forme et compliqués dans le fond : Le parti démocratique sénégalais (Pds) peut-il s’affranchir de Abdoulaye Wade ?

Evidemment, personne n’étant éternel, le parti va, un jour, devoir fonctionner sans Wade. Nous souhaitons que cette échéance soit longtemps repoussée par le Seigneur.

Néanmoins, au regard de son âge avancé, l’équation de son retrait est posée avec acuité. Car, semble-t-il, les Libéraux continuent à être scotchés à un vieillard qui a actuellement besoin de repos.

Malheureusement, Wade, c’est le Pds et le Pds, c’est Wade. Son fils Karim l’avait-il si bien compris au point de devoir créer la ‘’Génération du concret’’ ?

Tout indique en effet que le fils, dès le début de son entrée dans la scène politique, a voulu s’affranchir de son père. Il a voulu lui laisser son label et voler de ses propres ailes.

Aujourd’hui, les ennuis de Karim avec la Justice ont retardé considérablement la retraite politique de Wade. Le projet de revanche, ou mieux, de vengeance contre Macky Sall est en route. Wade semble livrer sa dernière bataille, celle qui devra lui permettre de mettre définitivement sur selle son fils.

C’est dire que le Pape du Sopi n’a aucune envie d’aller à la retraite politique.

Mais, les libéraux, eux, qu’est-ce qu’ils en pensent ?

Malheureusement, Madické Niang a été le dernier a apporté une réponse radicale de démarcation comme l’ont fait avant lui Fada, Jules Ndéné, Aïda Mbodj, Farba, Pape Diop, Baldé, etc.

Il ne serait pas juste de dire, tout de go, que c’est la présence de Wade qui les a fait fuir. Rien ne dit en effet qu’ils seraient là encore si ce dernier était parti. Ils ont prétexté pour la plupart le projet de dévolution monarchique, mais là aussi, rien ne dit qu’ils auraient accepté de se liguer derrière un autre. Les critiques contre Omar Sarr le coordonnateur en disent long.

Qu’à cela ne tienne, Wade, au lendemain de sa défaite, n’était pas fondé à continuer à diriger le navire libéral. Penda Mbow a au moins raison sur un pont : Il a un destin africain, mondial. Il devait rejoindre le groupe de sages dont le contient a besoin pour ses grandes orientations.

Au lieu de cela, Wade est resté aux commandes, surtout lorsqu’il a senti que Macky allait s’en prendre à son fils. Plus que la politique, c’est une question d’honneur. Il ne pouvait pas abandonner Karim à son sort. Il se devait d’être là, comme tout père. Et comme la machine du Pds est le seul appareil de combat en sa possession, il en use et en abuse, parfois.

Tout ceci pour dire quoi ?

Eh bien, nous restons convaincus que Macky est aussi responsable que Wade par rapport à ce qui se passe dans ce parti.

En déclarant la guerre au fils, le père s’est senti personnellement visé. Il se défend, à sa manière. Ce faisant, contrairement à ce qu’avancent certains, il ne peut pas abandonner présentement la politique. C’est sa seule arme. Et tant que le sort de Karim ne sera pas clarifié, il en sera ainsi. Il faudra compter avec Wade dans toutes les batailles.

En conséquence, ceux qui sont partis portent la responsabilité historique d’avoir abandonné un navire qui prend eau et de devoir laisser ‘’seul’’ son capitaine à qui ils doivent tout.

Ceux qui émettent des réflexions sur Wade ‘’oublient’’ le sort réservé à son fils et les menaces qui pèsent sur ses biens. On l’a attaqué, il est préoccupé à se défendre. Il n’a pas le temps aux ‘’civilités’’ politiques.

Si Macky avait voulu que Wade entre davantage dans la postérité, il l’aurait laissé tranquille. Or, cela n’a pas été le cas.

Alors, laissons à Wade le droit de se battre…pour sa défense.

Autres actualités

09 - Octobre - 2019

Rapprochement Macky Sall/Abdoulaye Wade : Ces chefs d’Etat, facilitateurs

Après Alpha Condé et François Hollande, les facilitateurs du «Protocole» de Conakry, d’autres chefs d’Etat ont joué leur partition dans le...

09 - Octobre - 2019

Khalifa Sall à Kaolack : « On n’a pas tendu l’autre joue, mais on a oublié… »

Lors de sa visite à Kaolack, Khalifa Sall a tenu à remercier les Kaolackois pour leurs prières. « Nous rendons grâce à Dieu pour sa miséricorde et...

09 - Octobre - 2019

Me Assane Dioma Ndiaye : "Il faut aux avocats des arguments juridiques pour défendre les dossiers plutôt que de mobiliser l'opinion publique seulement"

La sortie de l'Ordre des avocats pour mettre en garde les avocats des différentes parties dans l'affaire dite des 94 milliards, ne laisse pas indifférent l'avocat Me Assane Dioma...

08 - Octobre - 2019

Nomination du Dg de l'Ipres : Macky Sall recule…

La nomination du nouveau Directeur général de l'Ipres, Amadou Lamine Dieng, par décret présidentiel, suscite une vague de contestations tous azimuts. Face...

08 - Octobre - 2019

Nomination du DG de l’Ipres par décret: Mademba Sock désapprouve la décision de Macky Sall

Le secrétaire général de l’Union nationale des syndicats autonomes du Sénégal (Unsas), Mademba Sock a désapprouvé la décision du...