Retrouvailles d’avec Wade, libération Khalifa Sall : La stratégie de Macky

02 - Octobre - 2019

Le paysage politique sénégalais risque de connaitre une nouvelle recomposition suite aux retrouvailles Abdoulaye Wade/Macky Sall, et à la libération de Khalifa Sall par grâce présidentielle.

Car, aux yeux de l’ancien Président, les retrouvailles riment avec le retour de son fils et son amnistie. Et sur ces deux exigences, Wade ne va pas transiger. Au point d’ailleurs qu’une source généralement bien informée nous renseignait, avant-hier, que Karim sera bientôt de retour au Sénégal et qu’il sera amnistié.
Donc, dans la perspective du retour du fils de Wade et de la remise sur orbite politique de Khalifa Sall, le jeu politique va connaitre un second souffle.
Karim qui, dès son retour, va se hisser à la tête du Parti démocratique sénégalais (Pds), aura sa carte à jouer car le souhait de Macky est justement de créer les conditions d’une alliance avec ses ex-frères libéraux. Et dans cette optique, certains alliés classiques de Benno pourraient en pâtir de cette nouvelle alliance, du fait justement des relations exécrables qu’ils entretenaient avec Wade-père.
Si ce dernier renoue avec Macky, les Niass et autres dinosaures de Benno pourraient avoir des difficultés à continuer le compagnonnage.
En tout état de cause, leurs appréhensions n’arrêteront nullement Macky dont l’objectif est d’avoir, en 2024, un successeur suffisamment sûr pour non seulement détrôner Ousmane Sonko et Idrissa Seck, mais aussi le rassurer par rapport à certains de ses proches mêlés à certaines affaires.
Et justement du côté de l’opposition, le retour de Khalifa Sall va semer un certain désordre. S’il est rétabli dans ses droits, il va travailler à asseoir les conditions d’une vaste coalition autour de sa personne. Et qui, de facto, mettra fin à son compagnonnage d’avec Idrissa Seck, même si personne ne se faisait des illusions sur sa pérennité.
Néanmoins, si la loi ne lui permettrait de se présenter en 2024, il devra alors choisir un allié de taille.
Mais, pour le moment, Macky joue sur deux tableaux : Jeter Khalifa Sall dans l’opposition et essayer de casser cette sorte d’hégémonie confortable dont bénéficient Sonko et Idy, et se rapprocher de Wade pour bénéficier de l’alliance avec le Pds.
Ce faisant, il sera sûr d’avoir un libéral comme successeur, mieux, quelqu’un qui lui est proche et qui ne va pas s’acharner sur ses proches.
Il pourra ainsi faire l’économie du troisième mandat en s’inspirant de la stratégie d’Aziz en Mauritanie.
Un scénario qui va l’obliger à devoir amnistier aussi bien Karim que Khalifa. Ses anciens adversaires sont devenus, par la force des choses, ses ‘’alliés’’ directement ou indirectement.
C’est la seule alternative qu’il a s’il veut qu’Abdoulaye Wade lui accorde sa bénédiction et que Khalifa Sall ‘’l’aide’’ indirectement à davantage affaiblir l’opposition.
Macky est dans des calculs très sophistiqués. Car, il ne souhaiterait pas un troisième mandat, mais veut protéger ses proches une fois loin du pouvoir.
Comme quoi, en Afrique, il est parfois aussi difficile d’accéder au pouvoir que de le quitter.

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