">

Roman : Ndèye Marie Aïda Ndiéguène porte un regard critique sur les sociétés humaines

22 - Août - 2016

Roman : Ndèye Marie Aïda Ndiéguène porte un regard critique sur les sociétés humaines

« Un lion en cage » est le premier et tout nouveau roman de la jeune écrivaine Ndèye Marie Aïda Ndiéguène. Parue aux Editions l’Harmattan Sénégal, cette œuvre porte un regard critique sur les sociétés humaines faisant rimer le bonheur à un idéal de succès et de fortune.

Sous la plume de Ndèye Marie Aïda Ndiéguène, chaque bout de paragraphe laisse charrier une certaine dose d’émotion. Son premier roman, « Un lion en cage », écrit dans un français fluide et accessible, se lit d’un trait. Dans cette œuvre, qui vient de paraître aux Editions l’Harmattan Sénégal, il s’agit d’une histoire comme il en existe des millions. Adama, le personnage principal du roman, a quitté son village d’origine avec une tête débordante de rêves. Ce fils « de la pauvreté » est venu en ville à la recherche d’un lendemain meilleur fait de succès et de fortune.
Mais à Adhara, sa ville d’accueil, tout ne passe pas comme prévu. Les soucis se succèdent. Le jeune homme est confronté à d’innombrables obstacles dans son existence quotidienne. Travaillant dans un chantier de construction d’immeubles, il est victime d’un accident au même titre que son ami Djibril et est transporté aux services de santé de l’hôpital d’Adhara.

Il s’en sort vivant contrairement à son ami qui est décédé sur le coup. A sa sortie d’hôpital, Adama va poursuivre son parton en justice et sortira vainqueur de ce procès. A l’aide des dommages et intérêts qui lui seront payés, il se rend à l’Eldorado pour tenter de construire une nouvelle vie et d’entamer un nouveau départ. Mais dans cet Eldorado qui n’était que chimère, Adama a amassé beaucoup d’argent. Toutefois, malgré cette fortune, il n’est pas heureux parce qu’ayant perdu âme, foi et humanité. Ainsi, après des années d’absence, il revient au pays natal « malade, affaibli et honteux ». Plongé dans la déchéance et le remords, il va décéder quelque temps après.

Ce florilège de Ndèye Marie Aïda Ndiéguène est accompagné d’un message fort. Il montre comment dans les sociétés humaines, la quête d’un idéal de succès et de fortune peut mener à la déchéance. L’homme est un lion et la cage cette société qui nous impose ses normes et ses conduites qu’on ne peut guère outrepasser.

Et comme veut le montrer la jeune romancière, la vie n’est pas idéale et sa finalité non plus n’est pas forcement belle. Pour Ndèye Marie Aïda Ndiéguène, l’homme est désir, et le désir mène à l’envie et l’envie est le chemin des mirages, l’oubli de la grâce, elle est même orgueil, car c’est l’acte de rendre petit ce que Dieu a décrété grand. « Le salut de l’équilibre, c’est de marcher loin de cette chute où l’ambition et l’échec se perdent dans les flots de la jalousie et de la rancœur », écrit-elle.

Message fort
« Un lion en cage » n’est pas un conte de fées. Le personnage principal du roman, Adama, se bat contre la société mais également son destin. Toutefois, ce combat semble perdu d’avance car Adama va mourir, presque dans l’anonymat, à la fin du roman. Dans cette fable, l’auteur porte un regard critique sur les sociétés humaines.

« Tous les hommes, en dehors de leurs origines et environnement, sont confrontés aux mêmes réalités. On nous fait miroiter le bonheur, le succès. Au fond, on se met en tête qu’on doit forcément arriver à ce but dans la vie. Ce faisant, l’on peut emprunter parfois des chemins qui ne sont pas en adéquation avec la société rien que pour atteindre un but dicté par cette même société », avance Ndèye Marie, pour qui toutes les destinées humaines ne sont pas forcément idylliques.

Quand, dans ce live, cette romancière de 21 ans fait une alternance entre poésie et séquences romanesques, c’est pour elle une manière de traduire un côté double de sa personnalité mêlant à la fois sensibilité et rigueur de la vie. L’auteur veut inviter les lecteurs à s’abreuver à la sensibilité de ces poèmes et en même temps saisir la dureté de la société.

Ndèye Marie Aïda Ndiéguène est née dans un environnement familial favorable à l’éclosion littéraire. D’un père journaliste et d’une mère professeur de français, cette jeune romancière a commencé très tôt à se familiariser avec les livres. Etudiante en Mathématiques, la lauréate 2016 du Prix « La Parole aux étudiants » projette déjà d’écrire un autre roman.

Autres actualités

21 - Septembre - 2017

Film "Frontières" : Apolline Traoré sensibilise sur le droit de circuler librement

La réalisatrice burkinabé Apolline Traoré, dont le film "Frontières" a ouvert, mercredi, la 4e édition du festival "Ciné droit libre" à...

16 - Septembre - 2017

Décès du comédien El Haj Ba : Le "ministre Maal" de la série "Idoles" n'est plus

Sinesaloum info a le regret de vous annoncer le décès du comédien El Haj Ba, ce samedi vers 7 heures du matin à Guédiawaye. L’enterrement aura lieu...

15 - Septembre - 2017

Les difficultés rencontrées dans la gestion du patrimoine historique urbain mises en exergue

La gestion du paysage historique urbain au Sénégal se trouve confrontée à difficultés liées notamment à la disparation de certains...

13 - Septembre - 2017

Le Japon décerne le prix « nobel des arts » à You… By Amadou on septembre 12, 2017

Le chanteur Youssou Ndour est le lauréat 2017 du Praemium Imperiale, l’équivalent japonais du Nobel des arts. L’annonce a été faite ce mardi à New...

12 - Septembre - 2017

Abdou Latif Coulibaly : ’’Nous devons arriver à développer notre identité propre’’

Le nouveau ministre de la Culture, Abdou Latif Coulibaly, a fait part de son ambition de développer ’’une identité propre au Sénégal’’ par le...