Sa coalition arrive second aux législatives: Khalifa Sall « blanchi » par les électeurs

01 - Août - 2017

Le maire de Dakar Khalifa Sall a été porté par ses pairs comme Idrissa Seck, Malick Gackou, à la tête de la coalition Mankoo Taxawu Senegaal pour les législatives qui viennent de se tenir ce dimanche alors qu’il est en prison.

Comme Hama Amadou au Niger, il a battu campagne depuis la cellule de la prison de Rebeuss, fait inédit dans notre histoire politique et qui mérite que l’on s’y attarde d’autant plus que sa coalition est arrivée en seconde position, après Benno Bokk Yakaar.

La réalité c’est que s’il a réussi à ébranler le pouvoir dans de nombreuses localités du pays, c’est que plusieurs Sénégalais lui font confiance. Démonstration ne pouvait pas être plus grande en votant pour lui et massivement comme à Dakar, la capitale.

C’est dire que ces électeurs n’ont pas perçu en lui le prévaricateur des deniers publics que l’accusation a bien voulu coller à son image.

En effet, Khalifa Sall était censé être celui qui a dilapidé la caisse d’avance à hauteur de trente millions par mois, c’est-à-dire d’un million par jour. Il a été arrêté pour cela et même si son procès n’est pas encore ouvert, les nombreuses demandes de liberté provisoire déposées par ses avocats ont été rejetées malgré son statut de tête de liste d’une importante coalition.

Aujourd’hui, on peut alors dire qu’il a été blanchi par les électeurs qui, loin de partager l’avis de l’Accusation, ont préféré faire de lui un de leurs représentants au niveau de l’Assemblée nationale.

C’est alors un échec politique pour le régime qui, en l’incarcérant, a voulu faire d’une pierre deux coups : Neutraliser un adversaire politique potentiel et le discréditer aux yeux de l’opinion. Ces objectifs loin d’avoir été atteints, même si le Maire aurait préféré être liber pour battre campagne, le pouvoir a visiblement échoué dans sa stratégie politique d’en finir avec Khalifa Sall.

Car, les liens très forts entre le pouvoir politique et le Parquet souvent source de tous les maux de notre Justice, incitent à la poursuite sélective d’adversaires politiques de la part des régimes politiques.

Leader au plan national

Au contraire, ce dernier semble avoir bénéficié d’une aura politique plus importante. Naguère peu connu dans les autres régions, le natif de Grand-Yoff avait du mal à s’imposer comme leader à envergure nationale. Eh bien, ce n’est plus le cas maintenant. Khalifa est désormais une personnalité politique connue de tous et il s’impose aujourd’hui comme un sérieux adversaire du Président Sall pour 2019.

C’est dire que les règlements de compte politiques par Justice interposée sont très contre-productifs. Karim a subi le même sort pour se retrouver avec une meilleure image politique aux yeux d’une opinion publique très portée à soutenir ceux qu’elle estime être victime d’injustice.

Investi comme tête de liste de Mankoo, Khalifa Sall sera député dès la proclamation définitive des résultats et la Justice doit lui permettre de participer à la prochaine installation du Bureau de l’Assemblée nationale.

Présumé innocent, il jouit encore de tous ses droits, même si le Juge garde, ici, de puissantes prérogatives quant à sa mise en liberté provisoire.

Mais, tout indique que la Justice va suivre la voie tracée par les citoyens en desserrant l’étau autour de sa personne.

Son incarcération a manifestement des relents politiques auxquels il a répondu par un engagement audacieux qui a porté ses fruits.

En conséquence, sa situation doit faire jurisprudence en matière politique. Rien ne sert en effet à incarcérer des opposants en procédant à des poursuites sélectives.

Le pouvoir politique doit laisser à la Justice la plénitude de sa compétence, toutes proportions gardées, et éviter de l’instrumentaliser. Non seulement cela est contre-productif, mais c’est l’effet contraire qui se produit.

Le Maire de Dakar semble ainsi réhabilité par ses concitoyens au nom desquels la Justice est rendue. Celle-ci aura ainsi du mal à convaincre de la nécessité de le maintenir en prison.

Autres actualités

25 - Septembre - 2019

Entre avance relative et report des questions brulantes

Nécessité de faire la synthèse des travaux de la commission cellulaire du dialogue politique, depuis le début des rencontres ; report des points en suspens à...

24 - Septembre - 2019

Les «Droits-de-l’hommiste» apprécient diversement

La sortie du ministre porte-parole de la présidence, Abdou Latif Coulibaly, sur l’article 80 et le délit d’offense au chef de l’Etat, considéré comme...

24 - Septembre - 2019

Élargissement de l’assiette fiscale:l’économise Demba Moussa Dembélé n’est pas du même avis que le FMI

L’économiste Demba Moussa Dembélé n’est pas du même avis que le Fonds monétaire international (Fmi) qui, lors de sa conférence de presse hier,...

24 - Septembre - 2019

New York : Des Sénégalais vilipendent Macky Sall devant le siège des Nations Unies

Pour dénoncer les manquements à la démocratie, la cherté de la vie, la « dictature de Macky », et le Franc CFA, des Sénégalais de la diaspora...

23 - Septembre - 2019

Inondations, prix des denrées, contrats pétroliers: Boubacar Camara estime qu'il y a trop de mensonges dans ce pays

Le responsable de "Jengou Ngir jerinn Sénégal", Boubacar Camara n'a pas été du tout tendre avec le régime en place. Répondant aux questions des...