Sata Koba Barki Bleu Bleu: sa mère A. Diop et son frère D. Mboup en Prison

27 - Juillet - 2017

Elle a cassé internet. Au mois de juin 2017, une vidéo montrant une fillette à très bas âge dans une posture scandaleuse a été diffusée sur Youtube et dans plusieurs réseaux sociaux.
Le film est rapidement devenu viral. En moins d’une semaine, il enregistre plus de 120.000 vues. L’opinion nationale s’était largement émue et beaucoup de voix s’étaient élevées pour condamner ceux qui ont filmé et diffusé la vidéo de cette victime inconsciente.
La vidéo montrait une fillette dans une gestuelle obscène, entourée de personnes adultes qui riaient aux éclats, pendant que celle-ci injuriait en langue Wolof. Dans ses propos, elle utilisait des mots orduriers, ponctués d’insultes. La violence des termes et l’ignominie du comportement ont soulevé l’indignation des populations. La Cellule d’appui à la protection de l’enfance (CAPE) avait alors décidé de porter plainte contre les auteurs de la vidéo.
Plusieurs parlementaires, dont Mme Hélène Tine s’étaient joints à la requête. Le député Cheikhou Oumar Sy à l’avant-garde du combat pour la protection de l’enfant, demandait au Procureur de la République de s’autosaisir. Le magistrat ne se fit pas prier. Aussitôt, il confie l’enquête à la Section de recherches de la Gendarmerie nationale. Les « experts » de la Plateforme numérique de lutte contre la cybercriminalité de la Gendarmerie décodent rapidement la signature numérique du fichier vidéo et s’emploient à localiser la zone à partir de laquelle les images ont été postées. La recherche fut payante et les premières indications désignaient le quartier de l’Unité 5 des Parcelles Assainies. Le reste n’était plus qu’un travail de renseignement et de surveillance.
Ainsi, la fillette a rapidement été identifiée sous le nom de S. Mboup, âgée de 5 ans. Les gendarmes ont alors effectué une descente matinale au domicile familial pour procéder à l’interpellation de sa mère A. Diop et de son frère D. Mboup, soupçonnés d’avoir participé à la réalisation de la vidéo mise en cause. Après deux jours de dénégation et réfutation des accusations qui portent sur eux, les deux mis en cause ont été confondus grâce à la présence du numéro de téléphone identifié comme appartenant à l’un des organisateurs du fameux « tanebëre » parrainé par la fillette.
Après avoir nié connaître cette personne, la mère de la jeune S. Mboup s’est résolue à admettre qu’il s’agissait de son fils cadet B. Mboup. Cet aveu conforte les enquêteurs dans leurs convictions car ils avaient déjà ciblé une personne qui apparaissait en arrière fond d’une autre vidéo de la fillette, publiée sur Internet, dont le prénom correspondait exactement à celui de la personne désormais connue.
Par une manœuvre détournée, B. Mboup est facilement localisé et interpellé par la Section de recherches. Sentant l’étau se resserrer autour d’eux, la famille Mboup essaie de se décharger sur deux jeunes voisins B.Dioum. et K. Fall, présents le fameux jour où la fillette se donnait en spectacle, filmée par les adultes autour d’elle.
Malheureusement, cette stratégie de la terre brûlée se retourne contre elle. La victime expiatoire B. Dioum, d’un calme olympien, après avoir admis être témoin des faits, démontre avec force détails que ce sont bien les membres de la famille et K. Fall qui ont, non seulement encouragé et accompagné la fillette dans ses délires, mais ce sont eux qui l’ont filmée et envoyé la vidéo dans les réseaux sociaux.
K. Fall, interpellé à Mbour et ramené à Dakar reconnait sa forfaiture lors de la confrontation et confirme les déclarations du sieur Dioum.
Le témoignage du voisin est alors soumis à la vérité scientifique par l’analyse des téléphones saisis sur les mis en cause. Le résultat est implacable. L’expertise technique démontre, en effet, que ce sont bien les téléphones des frères B. et D. Mboup qui ont filmé les images incriminées et ont procédé à leur diffusion sur les réseaux sociaux et sur Internet.
Mieux, en dépit des déclarations postées sur Youtube par ce fameux oncle qui s’excusait pour le compte de la fillette dont il prétendait que la mère était malade hospitalisée au moment des faits, l’enquête a montré que A. Diop était bel et bien présente au moment où S. Mboup proférait, devant la caméra, ces insultes indignes.
Une vidéo de danse obscène de sa mère
Une autre vidéo inédite, filmée sous un autre angle et extrait d’un téléphone saisi, montre d’ailleurs la dame, s’esclaffer de rire, jusqu’à tomber de son lit, lorsque la fille a prononcé les injures. D’ailleurs, la mère de S. Mboup a conclu cette pénible prestation, par des chants et des
battements de mains pour accompagner sa fille dans des pas de danse sensuels. Après quatre jours de garde vue, A. Diop, B. Mboup, D. Mboup et K. Fall ont été déférés devant le Procureur de la République, ce mercredi 26 juillet et placés sous mandat de dépôt, pour association de malfaiteurs et publication d’images contraires aux mœurs, par moyens de communication électroniques faits prévus et réprimés par l’article 431.60 de la Loi n° 2016-29 du 08 novembre 2016.

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