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Second renvoi du procès de Khalifa Sall: Ce qui explique l’attitude de la défense

04 - Janvier - 2018

Le procès de Khalifa Sall a été renvoyé au 23 janvier prochain à la demande des avocats de la défense. Un second renvoi à la demande de cette même défense qui, aux yeux de l’accusation, se joue d’elle. Le Procureur de la République Serigne Bassirou Gueye n’a pas hésité à parler de « cavalcade judiciaire ». Il n’est pas loin de penser que la défense fait du dilatoire pour retarder le procès car, après le premier renvoi, les choses sérieuses devraient commencer à partir de ce mardi.

Ce qui est sûr, c’est que le tribunal a donné suite à la requête de la défense pour ne pas se voir taxer d’essayer de violer un droit sacré, celui dont bénéficie tout prévenu.

Évidemment, on peut logiquement penser que la défense aurait dû être prête à la date fixée. Les avocats ne sauraient parler de méconnaissance de la date encore moins de non-maîtrise du dossier.

Mais, ce dont il faut se rendre compte, c’est que l’Accusation incarnée ici par le Procureur, a pris tout son temps pour bien se préparer afin de mettre tous les atouts de son côté avant de fixer la date du procès.

Mieux, toutes les demandes des avocats tout au long de la procédure ont été rejetées. En conséquence, il n’est pas exclu de la part de ses avocats, de rendre la pièce de sa monnaie à l’Accusation. Il s’agit ici, pour les avocats, d’user et même d’abuser s’il le faut de leur droit, celui de ne pas se conformer au calendrier du Procureur afin de peaufiner les stratégies les meilleures pour la défense de leur client.

Il semble en effet qu’il y ait eu une précipitation de dernière minute dans cette affaire. Dès que les conseils du Maire ont parlé de dépôt de caution, le juge d’instruction a renvoyé l’affaire à qui de droit pour jugement. Or, voilà 09 mois que les choses traînent et que les proches de Khalifa Sall réclamaient ce procès à défaut de sa libération.

Donc, l’attitude des avocats de Khalifa Sall semble ici être dictée par le souci de ne pas céder à une précipitation imposée par l’adversaire et de bien scruter le dossier.

Ils prennent leur temps eux aussi. Il en est ainsi pour la plupart des batailles judiciaires. Il ne suffit pas toujours d’avoir raison, il faut savoir jouer des procédures, les utiliser au maximum en sa faveur, dresser des pièges et éviter ceux des autres.

Et ce n’est pas fini. Le 23 janvier, les avocats vont poursuivre dans cette voie en mettant le turbo sur la violation des actes de procédure et le non-respect des droits de leur client.

Il faudra beaucoup de temps pour ne pas dire d’audiences, pour aborder les questions de fond. Et pourtant c’est là où le Procureur attend Khalifa Sall.
Mais les avocats feront tout pour retarder cela.

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