Sénégal, les promesses du gaz et du pétrole

18 - Juillet - 2017

Cairn Energy a, encore annoncé, la semaine dernière, la découverte d'importants gisements d'or noir au Sénégal. Et, selon les experts, un milliard cinq cent millions de barils de pétrole et de gaz pourraient être produits par le pays. L’exploitation prochaine du pétrole et du gaz est une aubaine. En pleine mutation économique et sociale, le Sénégal compte énormément sur la manne financière qui sera générée à partir des hydrocarbures.

En octobre 2014, les autorités sénégalaises annoncent la première découverte d’un gisement de pétrole au large de Sangomar. Une autre découverte de pétrole sera confirmée en novembre 2014. Ce sont les compagnies Cairn Energy, First Australian Resources, Conoco Philips et Petrosen (la société nationale des pétroles du Sénégal), qui ont trouvé ces gisements. Puis, quelque temps plus tard, des gisements de gaz, qui placeraient le Sénégal à la 7e place mondiale, seront localisés au large du pays par Kosmos Energy, associé avec Timis Corporation. Le Sénégal va rouler sur le gaz et le pétrole.

C’est une manne inespérée pour un pays qui était classé, en 2016, 177e sur 188 dans l’Indice de développement humain du Programme des Nations Unies pour le développement (Pnud). L’écosystème économique et social du pays veut bénéficier de ce pactole pour faire entrer le pays dans une nouvelle ère de prospérité. Les autorités ont mis en place un comité d’orientation stratégique du pétrole et du gaz (Cos-Petrogaz) et ainsi démentir la croyance, en Afrique, qui veut le pétrole soit synonyme de malédiction. Un institut national du pétrole et du gaz sera même installé au sein de l’Université du futur africain (Ufa), en construction dans la nouvelle ville de Diamniadio. Le pays adhère, en outre, à l’Initiative pour la transparence dans les industries extractives (Itie).

Le secteur de l’énergie sera d’abord le principal bénéficiaire de ses découvertes d’hydrocarbures. Le Sénégal est souvent confronté à des coupures de courant. Des délestages qui plombent d’importants secteurs de l’économie locale et attisent la colère des populations. Les problèmes de l’électricité au Sénégal sont principalement causés par la vétusté des installations électriques et par la mauvaise qualité du combustible utilisé par la Senelec (la société nationale d’électricité). Même si des avancées significatives sont à noter – le Sénégal est passé de 900 heures de délestages en 2011 à 66 heures en 2016 -, les coupures ne sont pas une fatalité. L’exploration du pétrole et du gaz pourra permettre dans un premier temps l’approvisionnement en hydrocarbure et la construction de centrales thermique à gaz.

Déjà, le pays n’a pas attendu le jackpot du gaz et du pétrole pour construire la plus grande centrale solaire électrique d’Afrique de l’Ouest, d’une capacité de 20 mégawatts et qui alimente en électricité 9000 familles sénégalaises. Et selon l’Irena (Agence internationale pour l’énergie renouvelable), le Sénégal fait partie des pays de l’Afrique de l’Ouest qui ont le plus fort potentiel dans l’éolien, une autre source d’électricité que le pays pourra développer en utilisant l’argent du gaz et du pétrole.

Avec plus de 14 millions d’habitants, le pays compte faire le saut de l’essor économique et du bien-être social. Le Sénégal a une croissance démographique forte - 2,7% et une population majoritairement jeune. L’investissement dans le capital humain reste la priorité. Dans le Plan Sénégal émergent (Pse). Ce programme est le référentiel actuel de la politique économique et social du pays. Il se vise à bâtir un « Sénégal émergent en 2035 avec une société solidaire dans un État de droit ». Le Pse veut réaliser huit réformes prioritaires : la santé, l’éducation, la mobilité urbaine notamment à Dakar, l’autosuffisance en riz, la construction du nouvel aéroport de Diass, la relance du tourisme, le tourisme, le redémarrage de la compagnie aérienne Sénégal Airlines. La découverte des hydrocarbures est une opportunité qui s’offre aux autorités locales. Ces derniers pourront mettre en branle le Pse en comptant sur les revenus considérables tirés de la production du pétrole et du gaz.

Le Sénégal va aussi bénéficier du pétrole et du gaz avec le recrutement prioritaire des nationaux dans les compagnies exploitantes, comme le prévoit le code pétrolier du pays. Le pays sera aussi appelé à diversifier son économie. Les ressources pétrolière et gazières vont aussi profiter à d’autres secteurs, tels que l’agriculture, la pêche, le tourisme, les secteurs de la technologie et de l’innovation, la culture, etc. Les prix du pétrole sont fluctuants et instables, le pays ne doit pas entièrement s’adosser sur les hydrocarbures et être dépendant des prix du marché. L’enjeu est bâtir une économie solide et autonome, garanties par différents acteurs.

A ce titre, le président de la République du Sénégal a rappelé qu’« une nouvelle source de revenus ne veut pas dire qu’on doit délaisser les autres activités économiques comme le commerce, l’agriculture, etc. Car une économie ne peut pas se fonder sur une seule rente. Il nous faut prévoir une clé de répartition de ces ressources pour assurer une bonne utilisation ». Le sous-sol du Sénégal est prospère. Mais, attention à la malédiction du pétrole !

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