Sénégal – Mauritanie : Pourquoi Macky danse avec le « diable »

06 - Octobre - 2017

La sécurité des sénégalais en Mauritanie est la préoccupation qui pousse l’Etat sénégalais à épouser des choix du Président de la Mauritanien Mohamed Ould Abdel Aziz. Et cela va jusqu’à l’interdiction de l’exercice de certains droits fondamentaux de l’homme.

La dernière exemple en date est la double annulation (lundi 2 et jeudi 5 octobre) de la conférence de presse de droits de l’hommiste mauritaniens et sénégalais, accompagnés de l’opposant mauritanien Biram Dah Abeid.

Seydi Gassame, directeur d’Amnesty International au Sénégal, a expliqué le pourquoi de ces annulations. « Je dois avouer qu’à nous-mêmes également l’Etat du Sénégal nous a exprimé ses préoccupations. Surtout que les bruits entre les deux pays ont tous des répercussions sur les populations. Il y a eu des actes de représailles, soit contre des pêcheurs, soit contre des Sénégalais qui seraient en situation plus ou moins irrégulière en Mauritanie ».

Mohamed Abdel Aziz lui, ne rate pas d’occasion pour montrer sa capacité de nuisance vis-à-vis de des sénégalais établis en Mauritanie. Pas plus tard que le 29 septembre dernier, 13 pêcheurs sénégalais ont été inquiétés puis expulsés par la Police Mauritanienne.

La réaction de l’Agence mauritanienne de l’information a également été incendiaire, hier jeudi 5 octobre. L’Ami a désagréablement réagi au traitement effectué par l’Agence de presse sénégalaise sur un communiqué des militants du droit de l’homme mauritaniens et sénégalais. L’Agence mauritanienne s’est demandé comment une institution officielle comme l’Aps peut-il publier un communiqué « haineux, mensonger, diffamatoire et hostile à la Mauritanie ». L’Aps a aussitôt retiré le texte en question, au détriment des organisations de droits de l’homme.

Quant à Macky Sall, il ne dispose pas de moyens aussi persuasifs que ceux d’Aziz, pour entrer dans son jeu. En cela, Assane Samb du journal Rewmi a rappelé que « les relations de bon voisinage nous imposent des initiatives communes, des patrouilles militaires mixtes, le partage de certaines ressources minières découvertes çà et là ».

Mais au rythme où vont les choses, avec Aziz qui mène la danse, ce sont les prémices d’une situation chaotique qui s’annoncent. L’Etat sénégalais devrait se ressaisir et faire de telle sorte que notre démocratie ne soit assujettie au rythme de ce « diable » de dictature qui perdure en Mauritanienne.

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