Sénégal : un président en sursis

23 - Avril - 2018

« Macky Sall le sait mieux que quiconque : la somme des colères finira par le perdre »
Pour Macky Sall, le 19 Avril 2018 sonne comme un avertissement sans frais. Il a fallu
déployer des dizaines de milliers de policiers sur tous les artères de la capitale, mobiliser le scorps de la République, faire entendre les bruits de bottes, et placer l’espace d’une journée, Dakar en quasi état de siège, pour pouvoir voter la loi relative au parrainage citoyen. Un enfantement dans la douleur. Une loi au forceps pour un régime au bilan « élogieux », en totale perdition.
Les images de pneus calcinés, de dizaines d’opposants arrêtés manu militari, de scènes de guérilla dans certains quartiers de la capitale (violents affrontements entre jeunes et forces de l’ordre à Médina) ont inondé la toile, et considérablement abîmé l’image du Sénégal au niveau international. Malgré le déploiement démesuré des forces de l’ordre placées en alerte maximale dans tout le pays, la contestation s’est propagée dans plusieurs localités du Sénégal (Thiès, Saint Louis, Mbacké, Touba, Kaolack…). Des chefs religieux, à la société civile, en passant par l’Eglise, la loi sur le parrainage fait l’objet d’une réprobation unanime.
L’exaspération de nos concitoyens est à son comble. Une colère sourde est perceptible dans le pays ; l’immense majorité des sénégalais ayant l’impression d’avoir confié les rênes du pays à un irresponsable. Ces événements démontrent une chose : la réélection de Macky Sall au 1 er tour du scrutin présidentiel en 2019, relève du fantasme. A moins d’une fraude massive et industrielle, ou d’une intervention des DJINNS (anges du malheur) dans le processus électoral, on ne voit pas ce qui pourrait sauver Macky Sall d’une débâcle en Février 2019.
L’adoption de la loi sur le parrainage vient fermer une longue séquence marquée par une rupture du pacte de confiance entre Macky Sall et le peuple. Une rupture ponctuée par des violations systématiques de la Constitution (Cour d’exception « CREI », atteinte aux libertés individuelles et collectives, multiplication des arrestations arbitraires), de multiples reniements (gigantesque WAKH WAKHEET sur la réduction du mandat, rétention des cartes d’électeurs de millions de sénégalais lors du scrutin faussé du 30 juillet 2017), et le recours à la ruse pour duper le peuple (énième tripatouillage de la Constitution, pour se frayer un boulevard en 2019).
Il n’y a plus de doute : aujourd’hui, Macky Sall n’a ni les moyens politiques, ni la capacité de garantir l’unité et la stabilité sociale du Sénégal, condition sine qua non pour impulser le développement du pays. Obnubilé par sa réélection, foulant au pied les dispositions de la Charte fondamentale (un chiffon à sa disposition), Macky Sall s’enferre dans une gestion patrimoniale du pouvoir, porte atteinte à l’équilibre des institutions et à l’exercice des libertés,s’immisce continuellement dans le fonctionnement de la justice, multiplie les dérives et engage le Sénégal, dans une voie synonyme d’impasse. Esseulé, entouré d’un carré de partisans jusqu’au-boutiste, Macky Sall enchaîne les coups de boutoir contre la Démocratie sénégalaise. Face à la situation extrêmement grave que traverse le Sénégal, le statu qu'on est plus tenable. Parce que le pays est entre des mains inexpertes (l’irrationalité au pouvoir), le silence complice est dévastateur. Restaurer l’Etat de Droit au Sénégal est un impératif.
Pour sauver la République sénégalaise à terre, du fait des agissements d’un homme qui a failli aux obligations liées à sa charge et dont l’honneur n’est point une vertu, c’est un devoir,et au-delà une obligation pour chaque citoyen sénégalais d’œuvrer pour fermer la parenthèse d’un régime déviant, en février 2019. A ce titre, Il convient d’assurer la jonction de toutes les forces vives, de mettre en place des stratégies pour déjouer la fraude à venir,2 et de rétablir les contrepouvoirs (la démocratie ne doit plus être un jouet entre les mains d’un saltimbanque).
L’équation est simple : c’est le sort de la Démocratie sénégalaise qui est en jeu.

Autres actualités

22 - Mai - 2019

L’AIBD se targue d’un taux de satisfaction de l’ordre de "85%" auprès des usagers

La société LAS, gestionnaire de l’aéroport international Dakar Blaise Diagne (AIBD) affirme avoir enregistré jusqu’à 85% de satisfaction...

21 - Mai - 2019

Dialogue national: Les cas Khalifa et Karim risquent de plomber les débats

Les préparatifs vont bon train en vue des concertations nationales prévues le 28 mai prochain. De bonnes perspectives se dégagent avec la concession faite par les uns et les...

21 - Mai - 2019

Oumar Youm, ministre des Infrastructures : «Les travaux du Ter prennent fin le 14 juin»

«Les travaux du Train express régional (Ter) avancent très bien. Nous avons retenu la date contractuelle du 14 juin 2019 pour la fin des travaux. » C’est...

21 - Mai - 2019

Assemblée nationale: Quand Moustapha Niasse s’opposait à l’abolition de la peine de mort

L’actuel président de l’Assemblée nationale du Sénégal Moustapha Niasse était farouchement opposé à l’abolition de la peine de...

21 - Mai - 2019

De Senghor à Wade, passant par Abdou Diouf, aucun dialogue n’a réussi, révèle Ibrahima Sène

Du président Léopold Sédar Senghor à Abdoulaye Wade, passant par Abdou Diouf, aucun dialogue politique n’a été une réussite, a...