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Serigne Mbaye Thiam sur la marche de l’opposition : «Quand on accepte de passer outre, il faut subir d’inhaler des grenades lacrymogènes…»

17 - Octobre - 2016

Serigne Mbaye Thiam sur la marche de l’opposition : «Quand on accepte de passer outre, il faut subir d’inhaler des grenades lacrymogènes…»

La violente répression de la marche de l’opposition a suscité une réaction de Serigne Mbaye Thiam, ministre de l’Éducation nationale. Le responsable socialiste fait la leçon aux leaders de « Mankoo wattu Senegaal ».

La réunion du Comité national de l’Initiative francophone pour la formation à distance des maîtres (Ifadem), avant-hier, a servi de tribune au ministre de l’Éducation nationale, pour se prononcer sur la marche de l’opposition. « Je pense que, raisonnablement, on ne peut pas parler de recul démocratique, l’opposition n’a pas été à mon sens raisonnable et réaliste.

Il n’y a pas eu de problème d’interdiction de la marche. Le préfet a été clair, la marche a été autorisée, elle n’était pas interdite. Quand on est responsable, à ce moment là, c’est de s’en tenir à l’itinéraire que l’autorité administrative a arrêté », indique Serigne Mbaye Thiam. Se voulant plus clair, il ajoute : « Je parle de cela en connaissance de cause, parce qu’avant 2012, on ne fuyait pas nos responsabilités. Le 23 juin, on était là. Après, on était là. A chaque fois que le ministre de l’Intérieur ou le préfet demandait de changer l’itinéraire, on changeait l’itinéraire. Et chaque fois, qu’on pensait qu’il y avait interdiction de marche, on est passé outre.

Et quand on passe outre, il faut accepter de subir les conséquences. Moi-même j’ai eu à inhaler beaucoup de gaz lacrymogène avant d’être là ». A son avis, « quand on accepte de passer outre, il faut subir d’inhaler des grenades lacrymogènes, et les matraques électriques qui vous touchent ». « Je pense que le gouvernement, l’Etat, doit concilier le droit à la marche à la liberté des autres citoyens. Parce que faire une marche à la place de l’Indépendance gênerait beaucoup de Sénégalais. Donc, on concilie les deux.

Ce n’est pas le droit à la marche qui est remis en cause, c’est les conditions de le faire, de concilier le droit à la marche à la liberté de déplacement des autres », indique également Serigne Mbaye Thiam. Le responsable socialiste estime: « Une marche bien encadrée dans certains endroits porterait plus préjudice aux Sénégalais qui, eux, préfèrent ne pas aller à la marche ».

Pour lui, « il ne s’agit pas de dire que les forces de l’ordre ne peuvent pas encadrer une marche ». « Une marche à la place de l’Indépendance gênerait beaucoup plus la mobilité des Sénégalais que ce trajet indiqué par le préfet. C’est comme cela qu’il faut le prendre.

Eux, ils ont détalé. Le 23 juin, on était à la place Soweto, on n’a pas bougé. Moi, je l’ai quittée pour être évacué à l’hôpital Principal. Donc, il faut accepter de subir les conséquences, si on défie l’autorité. Mais, je pense qu’ils n’ont pas été raisonnables. Ce n’était pas un problème qui mérite qu’on en arrive là », affirme M. Thiam.

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