Seul contre tous en 2019: On se bouscule pour affronter Macky

01 - Août - 2018

C‘est bizarre ce qui se passe dans le landerneau politique sénégalais. Ni le parrainage ni la caution ne dissuadent ces hommes politiques ou de la Société civile, prêts à en découdre avec Macky en 2019.

La réalité est que l’on se bouscule pour l’affronter, comme dans ces combats de lutte où les champions sont la cible de tous.

Contrairement à ce que l’on pouvait penser, les candidats risquent d’être nombreux en 2019. Ceux qui se sont déjà fait remarquer font une vingtaine et la liste est loin d’être clause. Bien sûr, à l’heure actuelle, il s’agit de simples déclarations de candidature. Mais, que voulez-vous, il faut bien commencer par là. Et ceux qui se prononcent sont en général très sérieux.

On peut alors se demander ce qui les motive réellement, pour la plupart. La réponse coule de source si l’on se limite à penser qu’ils tentent leurs chances d’accéder au pouvoir.

Mais, ce n’est pas tout. Pour ce qui concerne le ‘’Sénégal de Macky’’, nombre de candidats sont mus par un désir de régler quelques comptes personnels. Abdoul Mbaye, Sonko, Khalifa Sall et bien d’autres comme Karim Wade, ne me démentiront pas.

En dehors de certains rares candidats potentiels comme Pape Diop, presque tous nourrissent une dent contre le Président. Pour certains d’ailleurs, la simple déclaration de candidature serait une provocation. Alioune Badara Cissé est dans ce registre. Des supputations sont en cours sur sa possible descente dans l’arène. Ce serait une façon d’entrer dans le camp des opposants. Pour un Médiateur de la République, ce serait une première.

Mais, que voulez-vous, la politique sous nos cieux est tellement prise au sérieux qu’elle a fini par être un métier, un mode de vie, d’être, de paraitre, en somme d’existence.

Macky a lui-même montré la voie, en démontrant à tous que tout un chacun a sa chance d’être élu. Mieux, il a réussi à neutraliser ses adversaires d’hier en mettant en branle certains mécanismes institutionnels comme la Justice et même l’Assemblée nationale.

Par la politique, il a réussi à prendre sa revanche sur le clan des Wade, et de quelle manière.

A partir de ce moment, tous ceux qui ont des comptes personnels à rendre avec le tout puissant Chef d’Etat en exercice, pensent qu’ils doivent être candidats.

Conséquence, nous n’avons pas forcément des candidats seulement désireux de révolutionner les choses à tous les niveaux en appliquant des programmes alternatifs crédibles, mais des frustrés parfois très amers.

A la politique comme à la guerre…

On se lance aujourd’hui en politique comme on engage une guerre. Donc, la passion engendrée ne doit étonner personne. C’est avec détermination que les uns et les autres vont s’affronter dans un combat sans merci. C’est conscient de tout cela que Macky ne veut rien lâcher à ses adversaires. Il se sent à la limite traqué par une bande de politiques décidés à lui faire payer certains comportements en public ou en privé.

C’est pourquoi, le Sénégal ne saurait continuer à s’assurer une certaine stabilité sans la réactivation de mécanismes puissants de régulation.

Les soupapes de sureté qui ont jusqu’ici maintenu l’ordre ne peuvent s’estomper à s’inscrivant, comme on le voit de plus en plus, dans une logique partisane de soutien ou d’opposition.

Chacun choisit son camp, et à la longue, il y n’aura plus d’arbitre, de ‘’service d’ordre’’. C’est cela qui nous inquiète. Souvent, on est avec Macky ou contre lui. Rares sont ceux qui parviennent à observer une certaine neutralité. Nombre d’arbitres sont devenus des joueurs. Certains ne s’en cachent même pas.

Nous restons pourtant convaincus que tout le monde ne peut pas être dans l’arène politique ou aux alentours. Certains n’y ont pas leur place, même si la loi et la citoyenneté le permettent. Ils doivent rester au-dessus de la mêlée au risque de snober la politique et ses acteurs. Au nom de l’intérêt supérieur du Sénégal.

Malheureusement, la politisation de la Société civile, de la religion et d’autres secteurs naguère ‘’propres’’, contribue à faire du Sénégal un pays africain comme les autres, à l’image du Togo, du Gabon, de la Rdc et bien d’autres comme la Guinée-Bissau, du fait justement des contradictions et impasses qui y règnent.

Notre pays a été longtemps une exception, parce que certains d’entre nous avaient toujours justement choisi de se faire inviter par les hommes politiques et de cracher dans leurs soupes, pour paraphraser un célèbre journaliste.

Autres actualités

20 - Octobre - 2019

Dernier mandat de Macky annoncé par Sory Kaba: l’Apr Fatick entre dans une colère noire

La succession de Macky et son "départ forcé" du Palais en 2024 sont les sujets qui fâchent au sein de l'Alliance pour la République (Apr). Le Directeur des...

20 - Octobre - 2019

Après sa libération,l’ancien maire de Dakar va décliner son orientation ce lundi

Khalifa Ababacar Sall va ainsi renouer avec l’exercice de la prise de parole publique. Cette première sortie officielle, prévue ce lundi 21 octobre 2019 intervient tout juste...

20 - Octobre - 2019

Seydi Gassama choqué par l’imbroglio autour du cas Karim Wade, demande la révision de son procès

Le Directeur d’Amnesty international, section Afrique de l’Ouest et du Centre est très abattu par les réactions divergentes des autorités...

19 - Octobre - 2019

Imbroglio autour de la « réhabilitation » de Karim Wade: le représentant de l’Etat qui s’exprime sur la vidéo a été convoqué

Le Directeur des Droits de l’Homme au ministère de la Justice va peut-être payer de son poste ses propos tenus devant le Comité des droits de l’Homme des Nations...

19 - Octobre - 2019

Cour suprême : Khalifa Sall encore débouté

L'ex-maire de Dakar avait déposé, le 4 juin dernier, un recours à la Cour suprême. Ce, aux fins d'annulation de l'arrêté du bureau de l'Assemblée...