Seydi Gassama dénonce la persistance des cas de tortures, l’exploitation des enfants et les interdictions de manifester

11 - Décembre - 2018

Au Sénégal, le respect de certains droits fondamentaux, comme les droits politiques, civils et civiques, reste une grande problématique. C’est l’atteinte à la vie de l’homme dans les commissariats de police et les brigades de gendarmerie, la mendicité des enfants et les cas d’interdiction de manifester, a listé Seydi Gassama du Comité sénégalais des droits de l’homme qui se félicite tout de même des progrès en droits sociaux notamment le droit à la santé avec les initiatives de gratuité pour les enfants de moins de cinq ans et la césarienne.

Au Sénégal, les lieux de privation de liberté deviennent pour certains détenus des lieux … de la mort. Des personnes envoyées à la geôle saines et sauves en sortent parfois…inertes. On y rend l’âme pour aller directement se reposer aux cimetières. Des personnes y attrapent le froid, -torturées-, du fait des conditions inhumaines de détention. Elles subissent des actes criminels qui leur ôtent la vie.

Ce, le temps d’une détention provisoire ou d’un jugement en attendant de purger leurs peines suite à des actes commis. Qu’ils soient volontaires ou accidentels. Ce n’est plus un secret de Polichinelle ! Des personnes interpellées sont souvent torturées dans ces lieux dits de privation de liberté. On continue ainsi d’assister à des cas de décès de personnes en détention.

Chaque année, ce sont trois (3) à cinq (5) personnes qui décèdent dans les commissariats de police et dans les brigades de gendarmerie du fait d’actes de tortures sur des personnes interpelées, regrette Seydi Gassama du Comité sénégalais des droits de l’homme qui trouve inacceptable le fait que « l’Etat ne fasse pas des efforts qu’il doit faire pour prévenir et faire cesser ou, en tout cas, punir les auteurs de ces actes criminels qui emportent la vie des sénégalais ».

Pour cela dira-t-il, le plus grand problème lié au respect des droits de l’homme reste l’atteinte à la vie de l’homme. « L’un des droits qui est au sens de la déclaration des droits de l’homme un droit qui ne peut être ôté à une personne que suite à une décision judiciaire là où existe la peine de mort », a-t-il expliqué. C’est également le même constat avec le droit de manifester qui, dit-il, « constitue un droit fondamental qui permet aux citoyens de se faire entendre par les dirigeants.

Ce qui leur permet de savoir ce qui ne va pas dans ce pays. Malheureusement aujourd’hui, l’exercice de ce droit dépend des bonnes volontés, des préfets et des ministres de l’intérieur.

Ce qui est regrettable dans un Etat de droit ». Ce n’est pas tout ! Ce droit de l’hommiste cite également la question de la mendicité des enfants. Le président de la Section sénégalaise d’Amnesty internationale pense que le Sénégal est le seul pays où tous les matins, des dizaines de milliers d’enfants mendient, de l’aube au crépuscule, pour nourrir des maitres coraniques.

Ce qui, de son avis, « doit cesser immédiatement ». Toutefois, Seydi Gassama reconnait que le tableau n’est pas si sombre que cela. Il note quand même des progrès en ce qui concerne les droits économiques et sociaux notamment le droit à la santé avec des « initiatives hardies et extrêmement encourageantes » comme la couverture maladie universelle avec l’accès des enfant de moins de cinq ans à la gratuité des soins et à la césarienne pour les femmes. Des initiatives de gratuité qui permettent aux citoyens d’accéder aux soins de santé.

« Même s’il y a des choses à faire », souligne-t-il. En attendant de recentrer les efforts sur ces défis à relever, le Sénégal a été promu le 03 décembre dernier à Genève, à la présidence du Conseil des Droits de l’homme du fait de « l’action du chef de l’Etat Macky Sall pour la promotion et la protection des droits de l’homme pour l’enracinement des valeurs démocratiques et la lutte contre l’impunité dans le cadre d’un état de droit respectueux de la règle de droit », nous dit-on.

Autres actualités

16 - Novembre - 2018

Arrêt de la Crei – Décision du comité des droits de l’Homme des Nations-Unies sur l’affaire Karim WADE KARIM PRESSE LE MACKY

Les avocats de Karim Wade sont formels : la décision du Comité des droits de l’homme des Nations Unies retire toute valeur et toute portée à l’arrêt...

15 - Novembre - 2018

Déclarations de Macky Sall : Gakou parle d’ingérence flagrante du Président dans la Justice

C’est en passe de devenir la mode. Les candidats à la candidature à la prochaine élection présidentielle compilent leurs projets de société dans un...

15 - Novembre - 2018

Macky ouvre les hostilités :La Société civile au banc des accusés

Pour paraphraser l’italien Antonio Gamsci de Toscane d’Italie qui, selon certains, a inventé le concept, la Société civile est cette frange de la population non...

15 - Novembre - 2018

La Raddho soutient Seydi Gassama

Les Organisations de droits humains prennent la défense du directeur exécutif de la section sénégalaise d’Amnesty international qui a été...

15 - Novembre - 2018

Tensions de trésorerie : Les non-dits de Amadou Ba

Le gouvernement invoque des mesures sociales pour justifier les pertes des recettes financières qui ont commencé à inquiéter même ses partenaires. Pourtant, la...