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Sit-in de l’opposition, caisse d’avance… Hélène Tine lâche les coups !

12 - Mars - 2018

Je crois que nous tournons en rond depuis que je suis entrée en politique, c’est-à-dire depuis 1999. C’est les mêmes acteurs qui étaient hier sous les fenêtres du Ministre de l’Intérieur qui sont aujourd’hui au pouvoir. Et ceux qui cherchent à aller sur la place Washington pour parler au Ministre de l’Intérieur étaient hier au pouvoir il y a quelques années. Et quand on prend le pouvoir, on n’oublie les engagements qu’on avait pris. On n’oublie les promesses qu’on avait tenues et on essaye de dire non aux avancées démocratiques.

Alors qu’on ne peut pas arrêter la mer avec ses bras. Dans cette affaire, je trouve que c’est malheureux et c’est une image catastrophique de la démocratie sénégalaise que nous renvoyons au monde entier. Un sit-in, c’est quelque chose qui devait être banal dans notre pays après tout ce que nous avons eu à faire. Je me rappelle, nous avions marché jusqu’au Ministère de l’Intérieur avec les journalistes. Le régime de Wade s’était attaqué aux journalistes et nous avions marché jusqu’au Ministère de l’Intérieur.

En tant des politiques, nous avions marché pour réclamer des avancées démocratiques jusqu’à Sandaga et nous avions permis aux leaders de l’époque de Benno Siggil Sénégal d’aller devant le ministère pour donner au ministre un mémorandum. Pourquoi on refuse d’avancer ? Un sit-in c’est banal et je ne peux pas accepter que les dispositions de la constitution sénégalaise, que le droit de marcher soient réprimés dans notre pays.

Les moyens qu’on a utilisés pour réprimer ces Sénégalais-là qui sont de surcroit des hommes politiques qui ont occupé des postes de responsabilité. On n’a pas le droit de nous donner en spectacle au moment où le peuple souffre. Je dis que c’est regrettable et je condamne fermement cette répression aveugle sur des hommes politiques.

L’interdiction du préfet

Une interdiction préfectorale ne peut pas être au-dessus de la loi. Par ailleurs, on attend le Premier ministre sur d’autres fronts que de se prononcer sur toutes les broutilles de la République. La dernière fois, c’était sur le contenu du rapport d’Amnesty international. Aujourd’hui c’est une marche. Bon Dieu, est-ce qu’on a un gouvernement pour que le Premier ministre se prononce et que la primature devienne le mur de lamentation des syndicats.

Mais où on va ? Je dis que dans cette affaire, le pouvoir n’a pas raison. Je suis formelle, les dispositions de la constitution doivent être respectées. On ne doit pas interdire un acquis qui relève de la constitution dans ce pays-là. Ce n’est pas possible. Objectivement, on peut trouver des situations qui font qu’on ne doit pas laisser les gens occuper cette place-là, discuter avec eux et de choisir un autre jour.

On ne peut pas leur dire ne marcher pas. Vous venez dialoguer ou on vous mate. C’est ça et c’est inadmissible. Je pense que l’opposition a une bonne raison de manifester parce que la sortie du Ministre de l’Intérieur est scandaleuse. Ça montre l’état d’esprit de nos gouvernants qui sont devenus tellement partisans. Aly Ngouille Ndiaye pouvait le penser, il pouvait le faire, mais il ne devait pas le dire haut et fort.

Ça, c’est un aveu de taille. C’est pourquoi nous devons exiger une gestion non partisane du processus électoral. Elle peut toujours rester au Ministre de l’Intérieur et j’ai toujours dit que j’ai des problèmes pour récuser le Ministre de l’Intérieur globalement parce que sur le plan sécuritaire, le Sénégal est quand même aujourd’hui à l’abri.

Et on prie le bon Dieu de nous mettre toujours à l’abri. Et ça relève du Ministre de l’Intérieur. On n’a qu’à lui confier la sécurité et donner les élections à d’autres. Les hommes politiques doivent savoir que nous sommes minoritaires dans ce pays. On ne doit pas prendre les Sénégalais en otage.

Journée mondiale de la femme

On ne sent pas le leadership de la femme sur la scène politique. Il fut un moment où on sentait les femmes, mais aujourd’hui, je constate que nous sommes que des faire-valoir. La parité est en marche mais j’ai comme l’impression qu’on s’est contenté de la parité pour dire que quand on fera des listes on sera bien positionné.

La parité y a contribué, mais il faut qu’il y ait un leadership féminin fort. Parce que nous avons quelque chose à apporter à ce pays. J’ai l’impression que c’est les femmes qui pourraient aujourd’hui apporter les changements attendus. Nous sommes des mères, nous sommes des sœurs et Dieu a fait que nous sommes sensibles aux questions que vivent les gens.

C’est la femme qui est cœur de toutes les souffrances que porte l’humanité. La journée de la femme devait être un moment de bilan, mais pas un moment de fête. Maintenant, c’est le folklore et cela sort de la poche des femmes qui, sur le plan économique, ne sont pas bien assises. Il faut qu’on revienne au 8 mars parce que les femmes qui ont fait le 8 mars étaient des femmes ouvrières. Elles n’avaient que leur blouse de travail. Au Sénégal, le Ministère de la Femme n’est qu’une succursale de l’Apr.

Affaire dite Khalifa Sall

Je voudrais dire que c’est une affaire rocambolesque, inimaginable, ahurissante. Je pense que Khalifa Sall est quand même le maire de Dakar, élu à deux reprises et ayant la confiance des citoyens dakarois. Il a été élu aussi député. Il ne devait pas faire un an d’emprisonnement.

C’est inacceptable dans un pays comme le Sénégal. Je rappelle que quand Macky Sall est venu au pouvoir, il avait fait une liste de 25 personnes qu’on accusait avoir détourné des milliards. On ne les a pas emprisonnés et pourquoi on a emprisonné Khalifa Sall ? Cette traque des biens mal acquis est partie sur des bases qui n’ont pas été étudiées clairement. On a mis en avant des considérations beaucoup plus politiciennes que des considérations de transparence et de bonne gouvernance.

Il fallait voir tout cela avant d’emprisonner les gens. La prison ne doit pas être utilisée pour des gens, quelle que soit leur appartenance. C’est malheureux, et ce qui est arrivé aujourd’hui à Aïda Ndiongue montre que l’affaire Khalifa est une tentative de neutraliser un adversaire politique.

J’ai écouté les différentes parties au procès et la partie civile et le procureur ne m’ont pas convaincue. Khalifa Sall a géré 50 milliards chaque année, jamais il n’a été poursuivi pour détournement. Aujourd’hui on le poursuit pour des fonds qui ont permis à aider les Dakarois. Si le droit est dit, il sera libéré le 30 mars prochain.

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