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Situation de BBY à Dakar : ce que Macky n’a pas dit

04 - Juillet - 2017

La presse d’hier rapporte les propos aigres-doux du Président Sall contre ses partisans dans la bataille de Dakar. Il a même menacé de se débarrasser de tous ses ministres et Dg si jamais Dakar était perdu face à « quelqu’un qui n’est pas libre de ses mouvements ».

Nos confrères de L’As rapportent que le Président a regretté le fait qu’il n’a nullement senti les choses bouger avec l’absence d’installation des comités électoraux.

Mais, le Président n’a pas tout dit. Ou alors la presse n’a pas tout rapporté.

Sur les non-dits de Macky, il faudrait se référer à la réponse d’Amadou Bâ, la tête de liste de Dakar, celui sur qui repose la responsabilité de diriger les troupes. « Diouf Sarr et moi n’avons aucun problème. Nous travaillons la main dans la main. Nous nous sommes quittés très tard hier ».

Le Ministre vient de faire l’aveu du malaise qui dérange en haut lieu. C’est connu, quand un Sénégalais dit qu’il n’a pas de problème, c’est qu’il y en a vraiment un. Car, c’est un secret de polichinelle, Abdoulaye Diouf Sarr a très mal pris le fait que ce soit Amadou Bâ qui ait été choisi à sa place alors qu’il a été le seul à Dakar à avoir gagné sa localité.

Et même si le Ministre a tenté de faire du dépassement, tous ses partisans n’entendent pas faire de même. Or, le Président Sall est loin d’ignorer cet état de fait. Si entre les mastodontes il y a des malentendus à peine dissimulés, les troupes auront du mal à gagner les batailles.

Ce que Macky a voulu alors dire, c’est de taire les divergences individuelles et d’aller vers l’essentiel, à savoir assoir les conditions de la victoire. Le Président, Coordonnateur de la coalition au pouvoir, sait que les investitures ont fait beaucoup de mal et qu’Amadou Bâ à lui seul ne saurait nullement gagner Dakar si les autres ne s’engagent pas dans la mesure de leurs potentiels politiques.

Diouf Sarr appartient par alliance à la famille Layène et son père a été l’un des premiers à avoir écrit un livre sur le Mahdi. Macky connaissant les accointances de cette communauté avec Khalifa Sall et Bamba Fall, compte beaucoup sur le Ministre des Collectivités territoriales, par ailleurs Maire de Yoff, pour sauver les meubles.

Il sait par ailleurs qu’Amadou Bâ a de réelles potentialités, mais malheureusement limitées dans les Parcelles assainies, son quartier qui est encore entre les mains du Maire Moussa Sy de l’opposition.

L’appel de Macky est qu’Amadou politise beaucoup plus sa démarche de chantre du social et s’érige aussi en rassembleur des partisans et alliés dans la capitale.

Il souhaite, par ricochet, voir Diouf Sarr et Cie savoir raison garder.

L’aveu à peine voilé de Macky

Le temps presse et c’est loin d’être gagné d’avance. Car, même si la coalition avait mis toutes les chances de son côté, Macky reconnait craindre Khalifa Sall et sa coalition. Et pour cause !

Non seulement il y a un malaise au niveau de BBY, mais Khalifa est un adversaire coriace. Il a gagné Dakar à deux reprises, y a instauré une forme d’hégémonie surtout dans son quartier de Grand-Yoff et ses alliés Bamba Fall et Barthélémy Dias ont des Mairies où ils peuvent assurer la victoire sans trop de difficultés, surtout pour ce qui concerne le Maire de la Médina.

Il s’y ajoute le fait que l’incarcération de Khalifa Sall a eu le mérite de faire oublier l’Affaire Karim Wade, mais il a pu engranger un capital-sympathie avec la victimisation ambiante qui lui a été profitable. La stratégie consistant à le neutraliser politiquement par l’activation du levier de la Justice est contre-productive. Elle a eu l’effet contraire d’accélérer son ascension politique et de le hisser au fronton du leadership de l’opposition au lieu de lui porter l’estocade.

Il a ainsi réussi à avoir des dinosaures politiques comme Idrissa et Seck et Malick Gackou autour de lui et n’a nullement besoin d’être sur le terrain pour faire mal.

Le simple fait qu’il soit un candidat en prison suffit à le requinquer de nature à lui permettre d’être opérationnel sans bouger.

Avec Khalifa Sall à Grand-Yoff, Bamba Fall à la Médina, Bathélémy Dias à Mermoz-Sacré Cœur, Moussa Sy aux Parcelles, Malick Gackou à Guédiawaye, la coalition Mankoo Taxawu senegaal a des atouts non-négligeables.

Alors, il faudrait un génie politique sans précédent pour renverser cette donne, étant entendu que le Grand Serigne Dakar est déjà dans la course pour apporter son soutien au Président.

Comme quoi, rien n’est jamais perdu à l’avance en matière électorale et c’est cette vérité qui donne encore de l’espoir au Président Sall dont les informations en sa possession sur Dakar sont loin d’être ce qu’il espérait.

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