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SOUS-REPRESENTATIVITE DES JEUNES, DES FEMMES ET CIE AU GOUVERNEMENT ET DANS LA NOUVELLE ASSEMBLEE NATIONALE MACKY RATE DEJA SON «DEFI DE 2018»

16 - Septembre - 2017

Choisis par le chef de l’Etat comme les priorités de l’année 2018, les jeunes, les femmes et les personnes vivant avec un handicap continuent pourtant de briller par leur sous-représentativité au niveau de certains postes de décisions politiques. Dans le nouveau gouvernement tout comme au niveau des structures de la nouvelle Assemblée nationale, leur pourcentage au niveau des effectifs semble en total déphasage avec cette décision du chef de l’Etat.

Alors qu’il présidait, le mercredi 13 septembre 2017 dernier, la deuxième réunion du Conseil des ministres avec le nouveau gouvernement, le président de la République, Macky Sall, avait annoncé aux nouveaux membres de l’équipe gouvernementale «sa décision de faire de l’exercice 2018, une année sociale dédiée aux jeunes, aux femmes, aux enfants, aux personnes âgées et celles vivant avec un handicap.» Dans la foulée de cette annonce, le Chef de l’Etat avait demandé au Premier ministre de lui soumettre, «dans les meilleurs délais, un programme d’urgence pour l’emploi et la promotion de l’entreprenariat rapide des jeunes, en veillant particulièrement au renforcement, dans le budget 2018, des dotations en faveur de l’emploi, et à l’intégration systématique de la dimension emploi et entreprenariat dans les politiques et programmes d’investissement à mettre en œuvre dans tous les départements ministériels».

Cette décision du chef de l’Etat à l’endroit de ces couches de la population longtemps considérées comme les grands oubliés des politiques publiques avait suscité une lueur d’espoir chez les Sénégalais. Seulement à l’épreuve de la réalité, on voit bien un grand écart entre cette annonce et les actes posés par le chef de l’Etat.

D’abord au niveau du gouvernement. Même si des efforts ont été notés concernant la présence des femmes à la table du Conseil des ministres avec un effectif de 8 portefeuilles ministériels (Dionne II) contre 6 sous le gouvernement précédent (Dionne I), le quota des femmes reste toujours largement infime par rapport à celui des hommes. En effet, elle ne représente que 20% des 39 ministres avec un portefeuille. S’agissant des jeunes, ils n’ont qu’un représentant dans le gouvernement en la personne du nouveau ministre de la Jeunesse, de l’Emploi et la Construction Citoyenne, Pape Gorgui Ndong tandis que les personnes vivant avec un handicap se retrouvent sans représentant au niveau de la table du Conseil des ministres. Santhi Sène Hagne et Cie apprécieront.
Cette situation est d’autant plus paradoxale que le pouvoir de nomination à ce niveau relève des prérogatives discrétionnaires du chef de l’Etat.

Toutefois, il faut dire que cet écart dans la parole du président de la République et ses actes n’est pas une particularité du gouvernement puisque, au niveau de l’Assemblée nationale, on observe une situation beaucoup plus alarmante. Pour cause, la plupart des souches visées par la décision annoncée par le chef de l’Etat lors de la deuxième réunion du Conseil des ministres ont été laissées en rade lors de la formation du bureau de l’Assemblée nationale, notamment concernant l’élection des 8 vice-présidents. Plus représentatives que les autres couches visées par le chef de l’Etat au niveau des vice-présidents, les femmes continuent de subir le diktat des hommes en dépit de l’application de la loi sur la parité.

Sur les 8 vice-présidents de l’Assemblée nationale élus lors de cette première session, elles n’étaient que 3 femmes. Cette situation avait même fini par faire sortir de sa réserve l’honorable député Awa Guèye, élue deuxième vice-présidente de l’Assemblée nationale pour dénoncer le «non-respect» de la parité à ce niveau des huit vice-présidents. «Le 7ème et le 8ème sont des hommes, c’est quelque chose que nous déplorons bien que nous comprenions pourquoi parce que qu’avec les coalitions, il est très difficile de faire des agencements».

Contrairement à la situation dans le gouvernement, les jeunes, déjà très peu représentés dans cette treizième législature avec un effectif de 4 députés sur les 165 qui composent cette nouvelle Assemblée nationale, soit 2.42%, n’ont aucun représentant parmi les 8 vice-présidents élus de même que les personnes vivant avec un handicap. En attendant la publication de la liste des présidents de commission, les seuls jeunes promus sont casés au niveau des secrétaires élus tandis que les personnes vivant avec un handicap continuent de briller par leur absence au niveau des nouveaux postes politiques suite au remaniement gouvernemental.

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