Soutien à Macky: Le Ps n’avait pas le choix

31 - Juillet - 2018

Beaucoup s’étonnent, curieusement, que le Parti socialiste (Ps) ait annoncé qu’il soutient la candidature de Macky Sall en 2019. Pourtant, cela va de soi et coule même de source. Le Ps, dirigé par Tanor, celui-là qui est officiel, ne pouvait pas faire autrement.

Le parti est dans un compagnonnage dans le cadre de Benno Bokk Yakaar (Bby), assume des responsabilités à différents niveaux et partage le passif et l’actif du régime de Macky Sall.

Ce compagnonnage lui a valu la décision historique d’exclure une liste de cadres de haut niveau, qui ne partageaient pas cette vision. Alors, comment le Ps pouvait-il alors, dans ces conditions, faire cavalier seul, proposer un candidat et battre campagne ? Ce serait pour dire quoi ?

En réalité, le Bureau politique n’avait même pas besoin de faire cette sortie. Depuis de longs mois, cette question de la candidature du parti a divisé militants et cadres. Ceux qui, comme Khalifa Sall, Aïssata Tall Sall, Idrissa Diallo, Aminata Diallo, Bamba Fall et bien d’autres, qui pensaient que leur parti ne pouvait pas manquer de candidat, ont été exclus et aujourd’hui traqués dans le cadres de diverses procédures judiciaires.

Le choix de Tanor de soutenir Macky en 2019 date de bien longtemps. Cela lui a permet de bénéficier d’une institution aussi discutable que le Haut conseil des collectivités territoriales (Hcct). Il y bénéficie d’une caisse noire et d’avantages multiples, même si Macky a toujours engraissé ses souteneurs.

D’autres personnalités comme Serigne Mbaye Thiam et Aminata Mbengue Ndiaye dirigent des départements ministériels et j’en passe. C’est le prix de la course. Dans ces conditions, comment ne pas continuer un compagnonnage aussi bénéfique pour la classe dirigeante d’un parti dont les dures années d’opposition a plongé dans une situation de santé financière peu certaine.

Il fallait être réaliste et accepter la main-tendue de Macky qui n’a jamais douté du soutien de Tanor et Cie.

Le Ps est dans Bby et entend y rester tant que Macky sera au pouvoir.

Que pèse le parti ?

Bien sûr, on peut se demander alors, à l’état actuel des choses, que pèse le parti ?

Un parti qui n’a jamais cessé de dégringoler en termes d’électeurs depuis la perte du pouvoir en 2000. Un parti qui a subi une forme de scission avec le départ de pans importants de sa structure. Khalifa Sall, Aïssata et Barthélémy et les autres pêchent dans les eaux de ce parti. Les décisions prises par Tanor ne plaisent pas à tous. Des grincements de dents existent dans cette formation au-delà même de l’Affaire Khalifa Sall. Nombre de militants auraient préféré avoir un candidat comme cela a toujours été le cas.

Aujourd’hui, par la force des choses, le destin du Ps et de l’Apr est intimement lié. Conscient de ne pas facilement revenir au pouvoir, Tanor a trouvé l’occasion d’être au pouvoir, remorqué par Macky qui l’a hissé à un niveau inespéré. Il a fait alors le choix de rester dans la coalition au moins jusqu’en 2024, si Bby remporte la présidentielle.

Mais, à partir de ce moment, il faudra une nouvelle race de dirigeants capables de porter du neuf à un parti qui a manifestement besoin de second souffle.

Depuis l’arrivée de Tanor, ceux qui ne sont pas d’accord avec lui ont dû débarrasser le plancher. Bien avant 2000, la date de la défaite, les Niass, Djibô Kâ, Abdourahim Agne et consorts ont quitté le navire Ps, justement du fait de désaccords avec l’aura dont bénéficiait Tanor.

Bien après la défaite, d’autres départs comme celui de Robert Sagna ont été enregistrés. Cela fait trop pour une formation politique. Les séquelles sont là, bien visibles pour le premier parti du Sénégal qui a bénéficié d’un legs unique en termes idéologiques et logistiques.

Sa responsabilité était pourtant grande de porter tout haut le flambeau socialiste hérité de Léopold Sédar Senghor, au lieu de soutenir des libéraux peu préoccupés par l’avenir du parti. L’Apr n’hésite pas, à chaque fois que de besoin, de puiser dans le fief du Ps et de le proclamer tout haut.

Sérieusement, le parti est menacé d’extension comme ces vieux empires de notre histoire, dépassés par l’arrivée du colonialisme et du modernisme.

Malheureusement, l’Afp et bien d’autres formations politiques classiques sont menacés du même déclin.

Autres actualités

05 - Novembre - 2019

Quinze organisations de la société civile exigent la tenue des Locales le 28 juin 2020

Quinze (15) organisations de la société civile dont l’ONG 3D et et le Forum civil ont exigé du gouvernement sénégalais, la tenue des élections...

05 - Novembre - 2019

Dialogue politique en marche, dialogue national en panne

Restons avec Moundiaye Cissé qui a dit ses quatre vérités au régime de Macky Sall. Selon lui, le plus cocasse dans le dialogue politique c’est qu’il doit...

05 - Novembre - 2019

Audition sur l’affaire Pétrotim: "C’est l’Etat qui veut rendre assez compliqué le dossier", estime Birahim Seck

Le coordonnateur du Forum civil, Biram Seck, a été auditionné ce jeudi, par le doyen des juges, Samba Sall, dans l’affaire Pétrotim. À sa sortie, il a...

05 - Novembre - 2019

Abdoul Mbaye après son audition :«Le doyen des juges a tout ce qu'il lui faut»

La Justice a entre ses mains toute les informations pour trancher dans l'affaire Petro Tim. Tel est l’avis d’Abdoul Mbaye qui a fait face au doyen des juges ce mardi. «Je suis...

04 - Novembre - 2019

Macky fidélise les «Tanoristes»

Le président Macky Sall est déterminé à consolider les bases de son compagnonnage avec le Parti socialiste au sein de la coalition majoritaire et subséquemment...