Soutien de la direction du Ps au candidat Macky Sall en 2019 UNE DECISION A PLUSIEURS ENJEUX

02 - Août - 2018

La Direction du Parti socialiste (Ps) a pris la décision de ne pas présenter un candidat (socialiste) pour la présidentielle de 2019 et de se ranger derrière le président Macky Sall, candidat de la coalition Bennoo bokk yaakaar (Bby) pour un second mandat. Ce choix des verts de Colobane met fin à la longue rivalité sur la scène politique sénégalaise entre l’Alliance pour la République (Apr) et le Ps, qui a commencé depuis 2009.

Ousmane Tanor Dieng, Secrétaire général du Parti socialiste (Ps) et compagnie sont finalement passés à l’action, après plusieurs mois, voire années de jeu de yoyo sur fond de guéguerre et de rivalité entre responsables socialistes et «apéristes» autour du leadership de leurs formations respectives. Rivalité qui, rappelons-le, a bien commencé en 2009 alors que les deux partis politiques étaient membres de la coalition Bennoo Siggil Senegaal. Le Ps a finalement décidé, 9 ans après, de se ranger derrière le candidat de l’Apr, le président sortant Macky Sall, qui cherche un second mandat. En effet, réunis le samedi 28 juillet dernier, en Bureau politique, élargi aux Secrétaires généraux de coordination, aux élus nationaux et aux maires, les socialistes ont validé, à l’unanimité, la position du Secrétariat exécutif national de porter la candidature du président Macky Sall à la prochaine élection présidentielle du 24 février 2019.
UNE RIVALITE PS-APR DATANT DEPUIS 2009
Il faut dire que cette décision du Bureau politique, qui est l’instance dirigeante de la formation créée par feu le président-poète, Léopold Sedar Senghor, met un terme définitif au débat sur la candidature socialiste pour la prochaine présidentielle mais également à la rivalité Ps-Apr qui, rappelons-le, a bien commencé en 2009 alors que les deux formations politiques étaient membres de la coalition Bennoo Siggil Senegaal. Pour rappel, à l’époque, l’ex porte-parole du Ps, Me Aïssata Tall Sall, dans une sortie dans les colonnes du quotidien Walfadri, avait qualifié l’Apr «de virus qui gangrène la coalition Bennoo». Elle a fait cette sortie suite au refus catégorique des partisans de l’actuel chef de l’Etat de se conformer au principe d’une candidature unique de l’opposition réunie au sein de la coalition Benno Siggil Sénégal.
En réponse à cette sortie de l’actuel leader du mouvement «Osez l’avenir», l’actuel ministre d’Etat, Mbaye Ndiaye, en sa qualité de directeur des structures de l’Apr, avait répliqué sévèrement en précisant, à l’endroit de la responsable socialiste que «le Ps est un parti paternaliste, adepte de la pensée unique, qui n’accepte pas la critique. Aïssata Tall Sall doit savoir que la coalition n’est pas une propriété du Ps, et par conséquent, ce parti ne saurait définir les conditions et les règles dans Bennoo. Les adversaires des socialistes sont le peuple, qui l’a chassé du pouvoir en 2000 et le Pds qui continue de débaucher ses membres et qui a fini par le disloquer.» Ensuite, «ce n’est pas en dix ans qu’un parti politique qui a été rejeté, comme le Ps l’a été, va retrouver le pouvoir. En 2012, ce sera Macky Sall ou personne d’autre. Il est le métis culturel dont le Sénégal a besoin pour faire l’alternance de l’alternance» avait renchéri Mbaye Ndiaye.
L’ACTE III DE LA DECENTRALISATION QUI COMPLIQUE L’ELECTION DU MAIRE DE DAKAR
En 2013, cette rivalité entre les deux formations politiques prend une nouvelle tournure avec le lancement de l’Acte III de la Décentralisation qui a quasiment dépouillé la Ville de Dakar de sa substance et rendant l’élection d’un maire à Dakar plus compliqué, par la suppression de la liste de Dakar et l’introduction d’un nouveau mode d’élection du maire de la capitale par les élus venant des différentes communes d’arrondissements érigées en communes de plein exercice. Ceci dans le but de déloger, sans doute, Khalifa Sall, Secrétaire à la vie politique du Ps, au poste de maire de la Ville depuis 2009. A la suite de la réélection du responsable socialiste à la tête de la municipalité de la capitale, grâce à sa coalition Taxawu Dakar, la tension entre Apr et Ps n’a de cesse continué de grimper en perspective de la prochaine présidentielle.
L’APPAT DU HCCT POUR FAIRE RENTRER LE PS DEFINITIVEMENT DANS LES RANGS
Ainsi, de 2014 à la veille du référendum du 20 mars, il ne s’est pas passé un jour sans que l’on note des attaques par presse interposée entre responsables socialistes et aperistes. Mais, depuis la décision du chef de l’Etat de ne pas se conformer à son engagement de réduire la durée de son mandat présidentiel de 7 à 5 ans, suite à un avis défavorable du Conseil constitutionnel qu’il a avait consulté au préalable sur la faisabilité, et d’organiser un referendum sur ses nouvelles réformes constitutionnelles prévoyant la création d’un Haut conseil des collectivités territoriales, la «tension» s’est calmée un peu entre responsables des deux formations. Ou du moins entre les responsables de l’Apr et les militants socialistes proches du Secrétaire général, Ousmane Tanor Dieng. Dans la mesure où ce sont les partisans de Khalifa Sall qui prendront la relève dans la bataille de positionnement au sujet de la candidature du Ps en 2019.
VERS UN AVENIR INCERTAIN POUR LE PS
Il faut souligner que cette décision augure également des lendemains incertains pour le Ps, après un règne sans partage à la tête du Sénégal pendant quarante ans. En effet, avec la boulimie affichée par les responsables du parti du président de la République, Macky Sall, qui ne cachent plus leur intention de prendre le contrôle de toutes les collectivités territoriales, y compris celles sous l’emprise de leurs alliés, dont la formation d’Ousmane Tanor Dieng sortie fragilisée des locales de 2014, le Ps risque gros lors des échéances électorales qui vont suivre, notamment les prochaines élections municipales et départementales.

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