Spectacle de Korité au théâtre Sorano : L’Ensemble lyrique national enchante le public

28 - Juin - 2017

Spectacle de Korité au théâtre Sorano : L’Ensemble lyrique national enchante le public

L’Ensemble lyrique national demeure une « pourvoyeuse » de délices. En une soirée de communion avec un public venu nombreux célébrer avec lui des vertus et les héros nationaux, il a, le jour de la fête de Korité, enchanté sur la scène de ses exploits, le Théâtre national Daniel Sorano. Plus qu’un spectacle, il s’est agi d’une fusion culturelle, d’un éloge à « l’éclectisme musical ».
Le chant est mémoire. En plus d’envahir les esprits, il est un témoignage d’admiration, de reconnaissance. De désapprobation aussi. Il est, sous les cieux où on transmet la valeur essentielle par l’oralité, un moyen de préservation du patrimoine culturel. L’Ensemble lyrique traditionnel a fait plus que cela sur la scène de ses prouesses. Il a montré toute la diversité des expressions culturelles des différentes communautés. Les artistes ont exalté des valeurs et offert un voyage de rythmes et de sens devant un public nombreux et chaleureux, quelquefois frénétique, qui a fait preuve de générosité. Quelques bonnes âmes les ont, en effet, gratifiés de billets de banque. Ce n’est point-là une munificence encombrante de leur part. C’est un trait de culture reproduit dans le « temple » chargé de le consigner. Le « louangeur » et le bienfaiteur sont dans une action de grâce, de reconnaissance. Même les balafons, les instruments de percussion, le xalam, la flûte…s’y plient allégrement. Ils fusionnent pour concourir à cette harmonie musicale donnant à admirer une merveille.
Quand la majestueuse Ndeye Fatou Ndiaye, qui a empli la scène de son élégance et que sa voix nette a résonné dans une salle bien remplie comme lors des grands soirs du Théâtre national Daniel Sorano, des applaudissements ont fusé. Le spectacle est un vrai enchantement pour les yeux et les oreilles.
Fureur poétique
La chanteuse revisite le destin peu commun et atroce de Diery Dior Ndella Fall pour célébrer les vertus qui grandissent les peuples et pour rappeler, sereine et sans rancœur, l’inhumanité de celui-là qui était censé apporter la civilisation. Plus que des notes, ce sont des émotions qui ont été distillées. Dans cet univers de significations, le verbe galvanise. La voix transporte le public pour atteindre des rivages où on savoure les délices et se recueille. Comme, au début de la fête, cette minute de silence à la mémoire des valeureux hommes de la culture récemment disparus.
Tout est, ici, une marque « mémorielle » servant de repère à l’aventure collective. Maty Thiam Dogo ne fait pas autre chose quand, dans une fureur à la fois poétique et lugubre car évoquant la témérité et l’anéantissement, chante les vaillantes femmes du Walo, figures du refus ; comme s’y est employée, ensuite, la cantatrice Fatou Badji pour louer une autre personnalité féminine digne d’éloges, héroïne de la résistance, la dame de Cabrousse, Aline Sitoé Diatta. Et le généreux public a de quoi exulter. On rehausse sa fierté dans une cadence parfois infernale. Les sièges contiennent mal les pas les plus lestes face à la furie du « sabar » et les « exhortations des autres agitateurs ». Ouzin Mbaye qui a gratifié l’assistance d’un « Ndawrabine » frénétique n’en est pas moins incitateur. Les corps agiles qui l’accompagnent offrent également un régal. A El Hadji Oumar Tall, héros ici et ailleurs, même les instruments ont rendu hommage. Une voix caverneuse et complice a fait l’éloge d’une œuvre utile qui lui survit et a exalté sa haute lignée. Et il y a de ces voix que le temps n’éraille point et n’altère jamais. Celle de la doyenne Athia Wélé continue d’enchanter. Elle est demeurée retentissante, plus captivante que le son de la flûte.
Yandé Gningue est venue rappeler son illustre devancière, Yandé Codou Sène. Et comme aimait à le faire la défunte cantatrice sérère, elle s’est répandue en éloges sur le poète-président, Léopold Sédar Senghor. Marie Ngoné Ndione, splendide dans sa tenue, quant à elle, a montré ce pourquoi elle est la directrice de l’Ensemble lyrique national. Sa prestation bien accueillie est un triomphe d’apothéose. « En êtes-vous satisfaits ? », a-t-elle demandé au public à la fin de ce spectacle remarquable. L’ovation en l’honneur des artistes est, en de pareilles circonstances, la réponse la plus éloquente. Et ils y ont eu droit.

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