« Sunu Expo 2 » à la Galerie nationale : Plus d’une centaine de clichés immortalisent la beauté du Sénégal

05 - Novembre - 2016

« Sunu Expo 2 » à la Galerie nationale : Plus d’une centaine de clichés immortalisent la beauté du Sénégal

La Galerie nationale d’art accueille, du 3 au 13 novembre prochain, l’exposition photographique « Sunu expo 2 » (notre expo 2). Cette deuxième édition réunit les œuvres d’une quarantaine de jeunes qui partagent la passion de la photographie dans le cadre du collectif « Sunu naatal ». « Sunu expo 2 » présente d’impressionnants clichés sur Dakar et les autres régions du Sénégal.

En dehors de quelques amateurs d’âge mûr, c’est un public majoritairement jeune qui a pris part, jeudi soir, à l’exposition « Sunu expo photo 2 ». Entre les belles images des femmes débarquant des pirogues de sel sur les bords du lac Rose, le pont Faidherbe de Saint-Louis enveloppé d’un épais brouillard, la langue de Barbarie à l’écosystème fragile, la parade des Forces armées sénégalaises, les baobabs séculaires de Joal Fadiouth …, cette exposition est une invitation à un voyage unique à travers le Sénégal.

Pour sa deuxième édition, après une première en 2015, « Sunu expo photo » a choisi de partager avec le public de la Galerie nationale d’art, le fruit de 16 mois de randonnées entre Dakar et les autres régions du Sénégal. Le résultat est impressionnant au vu de la qualité des 150 œuvres photographiques présentées sur différents formats et trônant majestueusement sur les cimaises de la galerie. Les images prises à Dakar, Thiès, Saint-Louis, Somone, Lac Rose, Joal, Mbour, Rufisque, Technopole, Mamelle, Sandaga, Guédiawaye, Plateau, Corniche, redonnent plus d’éclat à ces endroits occupant une place privilégiée sur le plan historique, touristique, économique et stratégique. « Sunu expo photo 2 » met l’accent sur le patrimoine architectural de la capitale sénégalaise. Les bâtis centenaires du marché Kermel avec ses étals au lot de produits exotiques ont particulièrement attiré l’attention des photographes.

L’exposition, c’est aussi une capture de Dakar en mouvement, les activités autour de la mer, Thiès avec son chemin de fer, l’immaculée plage de Somone, la horde de pirogues le long de la Langue de Barbie, etc. « Sunu Nataal » présente cette année des œuvres de la quasi-totalité de ses membres sous différents formats afin d’offrir une large palette de création.

Le collectif « Sunu Nataal » a été créé en 2010 par des professionnels et des amateurs unis par une passion commune, celle des images avec comme objectif de valoriser la photographie artistique et de montrer une belle image du Sénégal.

Une conquête par l’image
L’association est née donc pour répondre à une nécessité d’avoir un regard propre sur « notre pays ». C’est en quelque sorte, une conquête par l’image de « notre » patrimoine urbain, culturel, jadis détenu par des étrangers. Cela, en apprenant à « prendre, dompter, dominer ce qui nous appartient par l’image ».

Ainsi, à côté de la touche artistique, le travail du collectif « Sunu Nataal » permet de faire la promotion de la destination Sénégal et du tourisme d’une manière générale. Il donne une vision immaculée de « nos » villes et régions, un regard rompant avec les préjugés et les stéréotypés nourris depuis des siècles par l’Occident vis-à-vis de l’Afrique. « Sunu Nataal » se veut ainsi protecteur et défenseur de l’image du pays à travers le monde. « Dans un monde d’informations et d’images, de l’art et de la culture, chacun doit apporter sa contribution. A notre niveau, nous voulons contribuer, par l’image, à la valorisation de notre pays, à travers l’Internet par une production autonome de très belles images du Sénégal », explique Tidiane Seck, président d’honneur du collectif. Pour y arriver, les photographes comptent faire un zoom sur les merveilles qui font la beauté du « Pays de la Téranga ».

Formation et insertion professionnelle
A côté de la volonté d’œuvrer pour la valorisation du patrimoine national, les randonnées organisées régulièrement tous les premiers samedi de chaque mois, à la recherche d’images pour immortaliser ou écrire l’histoire par la magie de la photographie, ont permis à l’association d’assurer la formation de ses membres. Mais ce n’est pas tout, « Sunu Nataal » ouvre par la même occasion les portes de l’emploi ou de l’auto-emploi à ces jeunes photographes. « L’Association donne de la visibilité à ses membres. On y apprend énormément parce que c’est une plateforme ouverte. Grâce à la première exposition en 2015, beaucoup de nos membres sont devenus professionnels. Aujourd’hui, ils ont gagné à se faire connaître et vivent de cette activité. Je pense que c’est ce qui fait d’un artiste un professionnel ; ce qui n’est pas évident en 2015 où chacun à un appareil photo », avance Swaodo Wade, présidente de l’Association « Sunu Nataal ».

A cela, s’ajoute, explique Bamba Diop, membre du collectif, les ateliers de formation et d’information, les séminaires et conférences sur des thèmes comme le droit d’auteur. « Aujourd’hui, du fait de ces ateliers de formation, nous avons un groupe qui est déjà bien formé et qui est en train de faire des choses magnifiques. Aussi, il y a des gens qui ont commencé avec nous et qui, auparavant, n’étaient pas intéressés par la photographie, mais actuellement, ils ont amélioré leur travail. Certains ont même créé leur propre studio. Tandis que d’autres travaillent pour l’image de certaines grandes entreprises », informe-t-il. Il arrive également, poursuit M. Diop, qu’une partie des membres gagnent des marchés pour la décoration de certaines entreprises, des bureaux et des maisons de luxe.

Tidiane SeckL’Association compte actuellement autour de 180 membres tous réunis et connectés par la magie des réseaux sociaux. Pour beaucoup, elle a été un coup de grâce vers la concrétisation d’un vieux rêve. « Le collectif m’a permis d’avoir beaucoup d’audace sur le côté artistique. Je me suis rendu compte que la photographie, ce n’était pas seulement de l’événementiel. Le plus important pour moi, c’est d’avoir intégré l’exposition. J’ai toujours rêvé d’exposer », confie Daouda Timéra.

Ibra Khalil abonde dans le même sens. Selon lui, « Sunu Nataal » lui a permis de beaucoup progresser dans le domaine de la photographie et d’aller prendre des images jusque dans les régions du pays. Mais également d’avoir des demandes de couverture de certains d’évènements.

Malgré l’écueil lié au manque de moyens, l’association compte compléter en 2017 le tour du pays ainsi que la création d’une base de données d’images haute définition sur le Sénégal. Ces images seront accessibles au public et téléchargeable gratuitement sur le site du collectif.

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