Tanor ou Khalifa ? Le cœur des Socialiste balance

16 - Mars - 2017

Tanor ou Khalifa ? Le cœur des Socialiste balance

Les militants et autres responsables socialistes de moindre calibre sont dans le désarroi, suite à l’épisode judiciaire qui vient de clôturer de façon dramatique le long feuilleton politique opposant pro-Khalifa Sall et pro-Tanor Dieng. Nombre de socialistes ont déjà choisi leurs camps. Certains surfent pour le Maire de Dakar tandis que d’autres ne jurent que par Tanor. A leur niveau, les choses sont claires.
Mais, il y a un troisième groupe dont les rangs grossissent, celui de ceux que l’on peut qualifier d’indécis. Il s’agit de militants ou de responsables dans les sections qui hésitent à choisir l’un des camps. Ou pour être précis, il s’agit de ceux qui doutent de la bonne foi de leur secrétaire général, surtout de la justesse de ses choix. Leurs cœurs balancent et ils ne savent pas à quel « califat » se vouer.
A vrai dire, les choses se sont surtout corsées le lendemain de la détention du Maire de Dakar par le doyen des juges pour des chefs d’inculpation qui tournent autour du détournement de deniers publics. L’emprisonnement de Khalifa a exaspéré nombre de socialistes qui ont tout de suite pensé à Tanor et au fait qu’il a, avec l’appui des autorités étatiques, cherché la meilleure manière de neutraliser un adversaire.
Ironie de l’histoire, c’est dans le contexte de l’embastillement de son ancien bras droit, de surcroit Maire de Dakar, qu’Ousmane Tanor Dieng a ouvert les travaux de la première session du Hcct, chargé surtout de redorer le blason des collectivités locales. Et comme il a refusé de parler directement de l’Affaire Khalifa Sall, dans l’imagerie collective, « il est dans le coup ».
Or, comme cela a été prouvé à maintes reprises, la victimisation fonctionne encore en politique au Sénégal. C’est pourquoi il n’est pas exagéré de dire que le Maire de Dakar est en train d’engranger un capital sympathie qui fait qu’il n’est pas exclu que des Socialistes, jusque-là indécis ou fidèles à Tanor, se soient rangés dans son camp. Mieux, nombre de Sénégalais et de leaders de partis n’hésitent plus à miser sur lui, au point de proposer qu’il soit tête de liste de l’opposition à l’occasion des prochaines législatives.
En vérité, ce qui se passe dans la maison socialiste a plongé les militants dans un profond désarroi. Ils voient leur parti partir en lambeaux, ses chances de survie s’amenuiser par des querelles internes sans précédent dans son histoire. Or, dans ce conflit qui est aussi d’alternance générationnelle, il y a ceux qui incarnent l’avenir, la restructuration, la prospective, et ceux qui incarnent l’immobilisme, le conservatisme et la quête des opportunités.
Du coup, le parti de Senghor, à travers la mobilisation de ceux qui se sont rebellés, entame la bataille de sa survie et de sa mutation dans un paysage politique fait de nouveaux loups, de bébés aux dents longues qui ont tendance à classer les anciennes formations politiques dans le casier de l’histoire. La carte politique du Sénégal est en train de se redessiner et ceux des partis politiques qui ne le comprennent pas seront bientôt dépassés.
Le Ps semble, à ce niveau, avoir acquis la limite maximale de sa capacité à être une force alternative avec un projet de société qui lui soit propre et autour duquel il fédère l’ensemble de ses militants. Le parti n’a plus de vision, il a perdu ses repères, sa doctrine, son dynamisme. C’est un bateau qui prend de l’eau pendant que le capitaine et son équipage se disputent, se battent à mort pour contrôler le gouvernail.
Si donc Khalifa est condamné et rendu inéligible comme cela semble être dans les calculs de ses adversaires, le Ps aura fini de perdre son amour propre. Car, il n’aura pas de candidat en 2019 et 2024 lui offrira peu de perspectives car les autres partis ont fini de parachever leur mutation et d’assoir leur ancrage.
Après avoir eu raison de Moustapha Niasse, Djibô Kâ, Robert Sagna et bien d’autres, Tanor va gouverner, « seul », son parti et va le léguer, un jour, complétement méconnaissable. Mais, entendons-nous bien, OTD est loin d’être le seul, de nos jours, à savoir que les partis politiques ne servent que les desseins politiques de ceux qui les dirigent et qui, souvent, les ont créés pour cela.

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