Tarif de l’Autoroute Diamniadio-Mbour : UN PÉAGE CHER PAYÉ : - Macky veut bouder l’inauguration

10 - Août - 2016

Tarif de l’Autoroute Diamniadio-Mbour : UN PÉAGE CHER PAYÉ : - Macky veut bouder l’inauguration

PEAGE Cherté du tarif Dakar-Diamniadio-Mbour

Senac coince l’Etat et écrase les usagers

Un contrat léonin accorde au concessionnaire de l’autoroute à péage, la latitude de fixer des tarifs de péage jugés exorbitants, sans possibilité pour l’Etat de lui faire revenir à la raison. Les négociations n’ayant pas avancé, Macky Sall aurait décidé de bouder l’ouverture au trafic du tronçon qui va de Diamniadio à l’aéroport de Diass et à Mbour. Pour manifester son mécontentement.

Dans une dizaine de jours environ, le second tronçon de l’autoroute à péage, qui va de Diamniadio à Mbour, devrait être ouvert au public. La société Senac, qui en est le concessionnaire, ne s’est pas gênée pour l’annoncer par affiches sur la partie du péage qu’elle exploite déjà. Mais si tout le Sénégal reconnaît la valeur de cet ouvrage et se félicite d’en voir enfin le bout, ils ne sont pas si nombreux, ceux qui pensent qu’il mettra fin au calvaire des usagers de la route. Le problème ne se situe pas au niveau des questions techniques, mais porte plutôt sur la tarification. Des autorités de l’Etat, ainsi que des techniciens qui ont suivi de près les étapes de la négociation et de la réalisation de l’ouvrage, font savoir qu’il y a beaucoup de chances que les prix de l’autoroute à péage Dakar-Diamniadio-Diass-Mbour, soient parmi les plus onéreux dans le monde. Si l’on sait qu’à l’heure actuelle, un véhicule particulier qui veut se rendre à Diamniadio doit débourser 1 400 francs Cfa pour près de 40 kms, on peut se demander à quelle sauce la société dirigée par Gerard Senac, et qui est la filiale sénégalaise de la française Eiffage, va croquer les Sénégalais pour les 35 km restants. Cette question est si cruciale qu’il se dit au palais de la République, que le Président Macky Sall a voulu manifester son mécontentement en boudant la cérémonie officielle d’ouverture du péage, à laquelle il a été convié. Le chef de l’Etat aurait tenté également de faire revenir la compagnie française à des meilleurs… tarifs, en vain. Ses collaborateurs disent qu’il ne veut pas, par sa présence à cette cérémonie, accréditer l’impression qu’il est de ceux qui approuvent ces prix de Senac-Eiffage. Les tarifs du péage avaient fait l’objet d’études avant même l’ouverture de l’infrastructure. Au niveau du ministère des Infrastructures, des techniciens affirment que lesdites études semblent avoir sous-estimé le taux de fréquentation du péage, et ainsi, considéré que le péage ne pouvait se rentabiliser qu’à plus ou moins long terme. Or, disent les mêmes voix aujourd’hui, les gens se sont rendu compte que l’engouement du trafic a faussé tous les calculs, et permis au concessionnaire de pouvoir rentrer dans ses fonds beaucoup plus vite que prévu. Malheureusement, le contrat qui lui a été accordé sur la base d’une basse estimation du trafic, lui accorde des privilèges que même les pouvoirs publics estiment aujourd’hui être léonins. Ainsi, pour rentabiliser le péage, l’Etat s’était engagé, par contrat, à ne pas refaire le tronçon de la Route nationale 1 dit Route de Rufisque, qui à certains niveaux, fait parallèle à l’autoroute. L’idée étant que la dégradation de cette voie devait pousser tous les usagers à se diriger vers le péage. De plus, dans le contrat, l’Etat ne devrait commencer à recouvrer d’impôt sur les bénéfices qu’au bout de quinze ans d’exploitation, seuil de rentabilité prévu par les études. Cela sert d’ailleurs d’argument aujourd’hui au concessionnaire, pour ne pas accorder de baisse de tarifs. Senac demande à l’Etat, si on la presse de revenir sur les tarifs, de renoncer à ses recettes fiscales… qui ne commenceront à être perçues que dans une dizaine d’années. Le prétexte étant pour le concessionnaire, que c’est sur la base des impôts à venir, ainsi que d’autres paramètres, que le tarif du péage a été calculé. Le refus par l’Etat de cet argument, serait à la base du blocage actuel. A l’état actuel, l’Etat ne touche que la Tva sur le ticket. Le seul levier qui resterait aux pouvoirs publics, serait au­jour­d’hui, de jouer sur l’envie de Ei­f­fage Sénégal d’obtenir la con­ces­sion de la future autoroute Ila Tou­ba, et de lui demander de faire aussi d’autres concessions sur les ouvrages qui lui ont déjà été concédés. Malheureusement, Le Quoti­dien n’a pu interroger M. Gerard Senac, le Dg d’Eiffage Sénégal. Ce dernier serait en convalescence en France, même si ses services espèrent le voir revenir avant la date de l’inauguration.

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