Taux de croissance en 2020: l’agriculture sauve le Sénégal d’une récéssion

14 - Décembre - 2020

Les rideaux sont tombés, ce samedi, sur le marathon budgétaire avec l’adoption du budget du ministère des Finances et du Budget, à huis clos. Abdoulaye Daouda Diallo a balayé les perspectives d’une récession économique en 2020. Grâce aux performances de l’agriculture, dit-il, le taux de croissance pourrait tourner autour de 0,8, voire 1%.

Alité depuis quelques jours et absent de l’hémicycle, le ministre des Finances et du Budget, Abdoulaye Daouda Diallo, est revenu ce samedi à l’Assemblée nationale pour défendre son projet de budget 2021 dont le montant est arrêté à 241.858.512.619 francs Cfa en crédits de paiement contre 283.077.786.820 francs Cfa en autorisations d’engagement. Un budget adopté à la majorité des députés présents lors d’un vote sans débats suite à la pandémie de Covid-19 qui a fait irruption à l’hémicycle et terrassé un député, en l’occurrence Marie-Louise Diouf. Devant la Commission des finances et du contrôle budgétaire le 21 novembre dernier, l’argentier de l’Etat était revenu sur le bilan de l’année en cours, avant de décliner les grandes orientations de l’année budgétaire 2021.

Un surplus de 92,5 milliards en 2019 reporté sur la gestion 2020

Ainsi, de l’avis de Abdoulaye Daouda Diallo, le Sénégal a affiché une santé économique et financière au terme de la gestion 2019 et même un surplus de financement de 92,5 milliards francs Cfa a été reporté sur la gestion 2020. Un élan cependant freiné par la pandémie de Covid-19 qui a impacté l’exécution du budget 2020 en cours. Pour autant, il est d’avis que notre pays a connu une activité intense conduisant le Sénégal à renouer avec sa trajectoire. Il en veut pour preuve l’amélioration des performances enregistrées dans la mobilisation des ressources budgétaires, la mobilisation satisfaisante des tirages sur ressources extérieures, l’octroi de parts de marchés importantes aux artisans locaux, la révision du mécanisme de soutien aux entreprises, la résilience du secteur bancaire…

L’implication des élus locaux principal problème du foncier

Revenant sur les nombreux contentieux fonciers dans plusieurs localités du pays, notamment dans le département de Rufisque, certains parlementaires ont souhaité un audit exhaustif du foncier afin de trouver des solutions pertinentes et pérennes à cette problématique. Certains ont ainsi préconisé de modifier la législation afin d’exclure les chefs d’exécutifs locaux du processus d’attribution du foncier, car, selon eux, l’implication de ces derniers serait le principal problème du foncier. D’autres, par contre, considèrent que ce serait un recul démocratique manifeste que d’écarter les maires dans le cadre de la gestion du foncier, compte tenu du rôle éminemment important qu’ils y jouent.

L’agriculture sauve le Sénégal d’une récession économique

Suite aux différentes interpellations des parlementaires, Abdoulaye Daouda Diallo a d’emblée annoncé la belle perspective pour l’année 2020. A l’en croire, après la dernière visite des partenaires, il a été relevé dans leurs déclarations que le Sénégal va échapper à la récession. «Avec les performances enregistrées dans le secteur agricole, le taux de croissance nationale tournerait autour de 0,8 voire 1% et peut-être même plus. Ce qui fera ainsi du Sénégal une exception en Afrique, le plaçant également parmi les 3 ou 4 pays, dans le monde, qui auront des taux de croissance positifs», s’est réjoui le ministre des Finances et du Budget.

Des dispositions prises pour permettre à la Css de commercialiser sa production

S’agissant de la problématique des Dipa, le ministre a précisé que des dispositions ont été prises pour accompagner la Compagnie sucrière sénégalaise (Css) à commercialiser sa production. Il a aussi fait noter que le gouvernement est conscient de la nécessité de protéger le tissu industriel.

Seul 39% du budget sera déconcentré en janvier 2021

Réagissant à l’interpellation sur la déconcentration de l’ordonnancement, Abdoulaye Daouda Diallo fait remarquer que l’Etat est prudent en la matière et c’est pourquoi «des dépenses particulièrement sensibles continuent d’être ordonnancées au niveau du ministère des Finances et du Budget. Il en sera ainsi des dépenses de personnel et des charges communes ainsi que des dépenses d’investissement sur ressources extérieures. Seul un pourcentage de 39% du Budget sera déconcentré au 1er janvier 2021», a indiqué le ministre qui soutient que la déconcentration sera progressive et prudente. Conséquence : Le ministère des Finances et du Budget va accompagner tous les ministères concernés par la déconcentration pour effectuer cette tâche qu’ils ne connaissaient pas auparavant. Mieux, le ministre chargé des Finances va continuer d’être le régulateur principal du budget et l’unique ordonnateur des recettes.

Système de gestion automatisé du foncier

En ce qui concerne la problématique du foncier, le ministre des Finances rappelle qu’un décret a été pris par le chef de l’Etat pour encadrer le processus de gestion foncière en impliquant les autorités administratives, tout en veillant à ne pas entrer dans les fonctions des élus. Ainsi, avec le Programme de modernisation de la gestion foncière (Promogef) qui, dit-il, est en train d’être développé au niveau des Impôts et Domaines, le Sénégal va vers un meilleur encadrement du foncier. Et il s’agira, à l’en croire, d’un système de gestion automatisé du foncier, avec la digitalisation des procédures foncières.

Restructuration de La Poste

Abordant la restructuration de La Poste, le ministre des Finances a indiqué que le processus a été enclenché et qu’il espère son achèvement très bientôt. S’agissant des lois de règlement, Abdoulaye Daouda Diallo annonce que ses projets de lois de règlement pour les exercices 2018 et 2019 – retardés par la pandémie – sont disponibles et seront bientôt soumis à l’appréciation du président de la République pour pouvoir être déposés au niveau de l’Assemblée nationale, pour examen.

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