Tension budgétaire : L’ALERTE DU FMI – Le chef de mission : «Le Trésor fait face à des liquidités relativement limitées»

02 - Novembre - 2018

La hausse du prix du baril de pétrole, un manque à gagner en recettes fiscales de 115 milliards de francs Cfa sur les trois derniers mois de l’année et de trop fortes subventions accordées à la Société nationale La Poste ont mis à nu les problèmes de trésorerie du Sénégal. Selon le Fonds monétaire international (Fmi), pour atteindre l’objectif budgétaire que s’est fixé le gouvernement, il y a besoin de resserrer les dépenses sur les trois derniers mois de l’année.

Les autorités du gouvernement ont férocement nié toute forme de tension dans les caisses de l’Etat. Mais la dernière revue de l’Instrument de soutien à la politique économique (Ispe) du Fonds monétaire international (Fmi) confirme «qu’il y a effectivement une tension budgétaire». A l’issue de la 7e revue de l’Ispe qui a séjourné à Dakar du 18 au 31 octobre 2018, le chef de mission, M. Michel Lazare, a fait face à la presse. Selon M. Lazare, cette tension relève en grande partie de la moins- value sur les recettes attendues. Le chef de mission du Fmi qui chiffre ce manque à gagner à 115 milliards de francs Cfa sur les trois derniers mois de l’année expose les conséquences de cette situation. «Le Trésor fait face à des liquidités relativement limitées, ce qui peut amener à différer un certain nombre de paiements», souligne M. Lazare. Il en est ainsi de ceux du secteur de l’énergie et aussi d’autres fournisseurs de l’Etat.
Il y a quelques jours, le secrétaire général de la Confédération des travailleurs du Sénégal/Force du changement (Cnts/Fc), Cheikh Diop, attirait l’attention sur la lourde ardoise du Fonds de soutien à l’énergie (Fse) vis-à-vis de certains partenaires. «Le Fse doit un cumul de 140 milliards de francs cfa aux importateurs, 100 milliards de francs Cfa à la Société africaine de raffinage (Sar) et près de 40 milliards à Total et aux autres importateurs», indiquait le syndicaliste dans la presse. Cette moins-value découle ainsi de la compression des impôts dans la structure des prix du carburant au détail. Selon M. Lazare, ces tensions ont poussé l’Etat à faire des coupes sur les dépenses prévues.
«Sur 2018, ce que nous constatons, c’est que les recettes jusqu’à fin septembre sont sensiblement inférieures à ce qui était attendu dans la Loi de finances rectificative (Lfr)», souligne le chef de mission. «Il y a aussi que certaines des mesures prises par le gouvernement dans le cadre de la Lfr ont eu un rendement inférieur à ce qui était espéré. Et ça pèse sur les rentrées fiscales», indique M. Lazare. Aujourd’hui, il semble bien que la situation ne soit pas encore revenue à la normale. Et le non-respect de certains engagements financiers du gouvernement vient conforter cette option.
Face à cette situation, le Fmi recommande deux mesures fortes acceptées par l’Etat. Il s’agit, indique M. Lazare, «de limiter de manière permanente le financement de Sn La Poste par le Trésor et de cesser d’utiliser diverses lettres budgétaires qui engagent l’Administration centrale pour ce qui est des dépenses au-delà de l’exercice en cours ou des dépenses exécutées en dehors du budget». En effet, selon le Fmi, le financement élevé de cette société nationale a contribué à une situation budgétaire très difficile qui a abouti à «une accumulation d’obligations non remplies envers le secteur de l’énergie et à des impayés vis-à-vis de fournisseurs et d’autres opérateurs économiques».
Plus de 6% pour la 5e année consécutive
Au terme de sa mission, le Fmi conclut que «la croissance devrait se situer au-dessus de 6% en 2018 pour la cinquième année consécutive, tandis que l’inflation reste faible».
Selon le Fmi, si le projet de loi de finances 2019 cadre avec l’objectif de déficit budgétaire de 3% du Produit intérieur brut (Pib), fixé à l’échelle de l’Uemoa, l’atteinte de cet objectif reste un défi étant donné la faiblesse récente des recettes et l’incidence négative de la persistance des prix mondiaux élevés du pétrole sur les finances publiques. «Pour atteindre l’objectif budgétaire que s’est fixé le gouvernement, il y a besoin de resserrer les dépenses sur les trois derniers mois de l’année», souligne le chef de mission du Fmi.

Autres actualités

09 - Avril - 2020

Sénégalais décédés du Covid-19 : Les instructions d'Amadou Ba aux missions diplomatiques et consulaires

Ce jeudi, le ministre des Affaires étrangères et des Sénégalais de l’Extérieur Amadou Ba n’a pas donné le nombre de Sénégalais...

09 - Avril - 2020

Le coronavirus pourrait provoquer une chute de 13% à 32% du commerce des marchandises

Le commerce mondial des marchandises pourrait reculer de 13% à 32% en 2020 à cause de la pandémie de coronavirus, déclare l’Organisation mondiale du commerce...

09 - Avril - 2020

La colère de Macky contre les hôteliers

Le chef de l'État est dans tous ses états. La raison : le refus des propriétaires d'hôtels de louer leurs réceptifs à l'État pour confiner les cas...

08 - Avril - 2020

Sept nouveaux cas de coronavirus

Le ministère de la Santé et de l’Action sociale a annoncé mercredi sept nouveaux cas de coronavirus, dont cinq causés par la transmission communautaire. On...

08 - Avril - 2020

20 Cas Communautaires au Sénégal: la minuterie des bombes ambulantes activée !

Le Sénégal a enregistré ce mercredi le plus grand nombre de cas issus de la transmission communautaire en une journée: cinq (5). Ce qui porte le nombre de ses malades...