Un étude relève une baisse des superficies cultivées en arachide et en mil
Une étude intitulée "Evaluation de la contribution économique et sociale des équidés de trait" fait ressortir une baisse de 75% des superficies cultivées en arachide et de 44% pour le mil du fait de l’absence de la force de traction des équidés attelés au matériel agricole.
L’absence de la force de traction des équidés attelés au matériel agricole tels que les charrettes, les semoirs, les houes et autres équipements agricoles se traduirait par une baisse des superficies cultivées en arachide de 75% et de 44 % pour le mil, relève l’étude dont copie est parvenue à l’APS.
Le travail commandité par l’ONG anglaise "Brooks" fait noter que "la réduction des superficies emblavées va se traduire par une diminution des quantités d’arachide, de céréales ou de niébé produites par les ménages".
Une baisse qui aurait comme conséquence la fragilisation de la sécurité alimentaire des ménages et de leur bien-être et par extrapolation, dans la production agricole nationale.
Selon le document, le pourcentage de ménages cultivant l’arachide baisserait de 10 points et ceux faisant le mil de 16 points, alors que les cultures de diversification comme le niébé seraient abandonnées par la plupart des ménages en absence de force de traction du fait qu’ils vont se concentrer sur l’arachide et le mil.
Les effets sur les productions se traduisent par une réduction des quantités produites qui seraient de 78 % pour l’arachide, 45% pour le mil et 46% pour le maïs, a-t-on relevé dans cette étude qui précise que les pertes de revenus consécutives à ces baisses de productions attendues pour les différentes cultures se chiffreraient à quelques 945 000 FCFA soit les deux tiers des revenus annuels moyens des ménages.
Les équidés permettent également aux ménages de se procurer des revenus à travers des services de transport rémunérés. En outre, ils fournissent des services non rémunérés (transport familial, prêt aux voisins, etc.) pour améliorer les conditions de vie des ménages et les liens sociaux dans la communauté. L’estimation de la valeur de ces services donne pour le transport rémunéré, un revenu moyen annuel de 243 000 FCFA et pour les services non rémunérés, une valeur de 395 000 FCFA par an.
Dans les conditions actuelles du bassin arachidier, il est inconcevable que les productions agricoles se fassent sans l’utilisation de la force de traction des équidés. Aussi, les programmes d’appui à l’accès au matériel agricole devraient considérer des mesures et actions envers les équidés sans lesquels le matériel fourni ne pourrait être opérationnel.
Les équidés de trait contribuent au bien-être des familles et des communautés et ceci est illustrée par les services non-rémunérés qu’ils fournissent à travers la force de traction pour la production agricole, le transport des membres de la famille et les prêts aux voisins pour des services de transport et de travaux agricoles ce qui raffermit et renforce la cohésion sociale dans la communauté.
"Au regard de la contribution de la force de traction fournie par les équidés dans la production agricole et dans le bien-être des ménages ruraux, une prise en compte des équidés dans les programmes d’équipements agricoles devrait être considérée puisque sans leur force de traction, le matériel fourni ne pourrait être opérationnel", ont fait noter les auteurs de cette étude.
En milieu pastoral, l’apport des équidés, singulièrement des ânes, dans l’élevage est affirmé et reconnu par les populations. La force de traction des ânes contribue à la facilitation des déplacements lors des transhumances par le transport des personnes, des bagages et des jeunes animaux qui ne supporteraient pas la marche sur les longues distances mais également à l’approvisionnement en eau des campements pour les besoins des humains, des petits ruminants et des veaux.
Les charrettes asines avec des citernes de grande capacité (1000 L) qui sont aujourd’hui de plus en plus utilisées, permettent aux éleveurs de camper au niveau des zones où les pâturages sont les plus fournis et d’y emmener l’eau pour abreuver un nombre plus important d’animaux. Cette pratique réduit les distances à parcourir par les animaux à la recherche de fourrage et ainsi d’économiser de l’énergie pour d’autres fonctions productives comme la reproduction ou la croissance.