Un fermier de Guinguinéo raconte son succés

08 - Novembre - 2018

A Gagnick, commune rurale située dans le département de Guinguinéo (centre), un producteur privé du nom de Fodé Ndao s’illustre dans une ferme agricole de 2 ha sans appui de l’Etat mais avec la ferme volonté de prouver que même dans le Sénégal des profondeurs, il est possible de faire fortune par le travail de la terre.
M. Ndao, qui produit des fruits et légumes dans sa ferme, a reçu ce mercredi la visite du gouverneur de Kaolack Al Hassan Sall, dans le cadre d’une tournée économique de trois jours démarrée mardi par le chef de l’exécutif régional, pour s’enquérir de l’état d’avancement des projets financés par l’Etat et ceux développés par des privés.

Natif de Gagnick, Fodé avait quitté son village pour faire fortune en ville avant de revenir au bercail il y a vingtaine d’années avec la ferme volonté de se réaliser en cultivant la terre.

"Il y a 20 ans, je suis revenu dans mon village natal avec la ferme volonté d’exploiter la terre. Je n’avais que 140.000 francs de budget que le frère du marabout qui revenait de l’étranger m’avait prêtés", confie-t-il.

"Au début, j’ai voulu associer les habitants de ma localité à ce projet, mais après plusieurs tentatives, j’ai dû constater avec regret que la plupart d’entre eux ne croyaient pas à sa réussite. Alors j’ai dû cheminer tout seul et aujourd’hui je suis fier de tout ce que j’ai accompli", dit-il, ajoutant que "dans notre pays, malheureusement, les gens ont tendance à attendre tout de l’Etat et cela je ne peux pas le comprendre".

"Mon défi était de prouver que le développement et la réussite sont possibles au sein de nos villages sans avoir besoin de migrer vers l’étranger, juste en exploitant nos terres", estime Fodé convaincu qu’’la population doit exploiter la terre qui est à leur possession et à leur disponibilité sans attendre tout de l’Etat’’.

Dans sa ferme, Fodé produit diverses variétés de fruits et légumes, des agrumes, pamplemousses, aux mangues et bananes, que les groupements de femmes de Gagnick et des villages environnants viennent acheter tous les mardis pour alimenter les marchés locaux.

Pour l’envol de son business, qui inclut un volet élevage, Fodé sollicite l’appui des pouvoirs pour une solution à une contrainte majeure à laquelle son activité se trouve confrontée : la profondeur de la nappe phréatique située à 45 m ou plus.

Il dit aussi attendre l’appui des pouvoirs publics pour juguler les fréquentes attaques de mouches blanches dont sa ferme fait l’objet.

Fodé Ndao a aussi évoqué d’autres entraves à son activité liées par exemple à la présence des termites et à l’absence de main-d’œuvre, à cause de l’exode rural, sans compter d’autres difficultés pour l’écoulement des produits.

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