Un historien sénégalais revient sur les impacts culturels de la traite esclavagiste

19 - Avril - 2019

L’historien sénégalais Ibrahima Thioub, a relevé jeudi à Dakar les impacts culturels encore "plus forts’’ de la traite esclavagiste sur les sociétés africaines contemporaines.

"Les sociétés africaines vivent presque au quotidien ces conséquences sans s’en rendre compte’’, a dit le Professeur Thioub qui a rappelé le caractère universel de l’esclavage.

"C’est comme une culture de destruction massive de biens de consommation voire de prestige", a-t-il souligné.

Le recteur de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar (UCAD) présentait une leçon inaugurale sur le thème "Les impacts des traites esclavagistes sur les sociétés africaines", en présence du nouveau ministre de la Culture, Abdoulaye Diop.

Il inaugure ainsi une série de conférences prévue au Musée des civilisations noires sur le thème "Caravane et caravelle".

Pr Thioub, spécialiste de l’esclavage, a estimé qu’il ne faut pas chercher loin en regardant les lutteurs sénégalais parés de gris-gris, faisant remarquer que "c’est un très long héritage tiré de ce passé esclavagiste".

"Il y’ avait ce règne de la peur qui a amené les sociétés africaines à investir dans l’imaginaire", a-t-il rappelé.

Il a relevé que l’interdiction de sortir pendant la mi-journée et au coucher du soleil répandue dans la société sénégalaise d’aujourd’hui est aussi un héritage de la chasse aux esclaves.

Les impacts des traites esclavagistes sur les sociétés africaines sont aussi politiques et économiques, a poursuivi Ibrahima Thioub, le fondateur du Centre Africain de Recherches sur les Traites et l’Esclavage (CARTE)

Sur le plan économique, a fait savoir Pr Thioub, "nous ne sommes pas une société de production, c’est un handicap qui nous poursuit et qui est à chercher dans ce passé esclavagiste. Nous n’avons pas cette culture de production".

"L’impact politique de la traite a introduit les armes et la violence", fait valoir le recteur de l’UCAD, spécialiste également de l’histoire moderne et contemporaine.

L’historien qui a insisté sur la différence entre esclavage et traite des esclaves, a par ailleurs noté les conséquences sur le plan démographique de ce passé esclavagiste.

Le ministre de la Culture et de la Communication, Abdoulaye Diop, a indiqué que cette leçon inaugurale du professeur Ibrahima Thioub participe à l’option du MCN d’explorer toutes les questions qui articulent l’histoire du monde noire des origines à nos contemporanéités actuelles.

Autres actualités

23 - Mai - 2017

Création, diffusion, promotion de l’art...L’Espace culturel Aliana inauguré à Dakar

Le secrétaire général du ministère de la Culture et de la Communication, Birane Niang, a présidé, vendredi, l’inauguration officielle du nouvel...

22 - Mai - 2017

Turbulences mondiales : des écrivains réaffirment leur rôle d’"éveil et d’information"

Des membres de l’Union des écrivains d’Afrique, d’Asie et d’Amérique latine (AAAWU) disent avoir conscience du rôle "d’éveil et...

19 - Mai - 2017

Citizen Mic: Y en a marre forme des jeunes à l’écriture citoyenne

Dans le cadre du concours Citizen Mic, le mouvement y'en a marre a sélectionné 30 jeunes de Dakar pour les initier à l’écriture de textes engagés sur des...

18 - Mai - 2017

Fonds de développement des cultures urbaines : 200 millions de FCfa à 38 porteurs de projet

Le ministère de la Culture et de la Communication a procédé, hier, à la signature des conventions avec les bénéficiaires du Fonds de développement...

18 - Mai - 2017

Festival de Cannes : "Kemtiyu-Séex Anta’’ sera projeté au marché du film, lundi

Le documentaire "Kemtiyu-Séex Anta" sera projeté lundi à 11 heures 30, au marché du film du 70e Festival de Cannes (France), qui s’est ouvert mercredi, a appris...