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Vidéo-Macky Sall sur France 24: "La médiation de la Cédéao permettra à M. Jammeh d’entendre raison"

17 - Décembre - 2016

Vidéo-Macky Sall sur France 24: "La médiation de la Cédéao permettra à M. Jammeh d’entendre raison"

Le président du Sénégal, Macky Sall, qui s’apprête à effectuer une visite d’État en France, a confié à France 24 sa vision de la crise électorale en Gambie, des relations entre l’Afrique et l’Europe en matière de coopération économique et d’immigration.
Au cours d’un entretien exclusif accordé à France 24, le président de la République du Sénégal, Macky Sall, s’est voulu rassurant sur la situation dans la Gambie voisine. Depuis le 9 décembre, le président sortant Yahya Jammeh conteste en effet la victoire de son adversaire Adama Barrow à l’élection présidentielle du 1er décembre, après l’avoir reconnue dans un premier temps.

"Je suis convaincu que le dialogue permettra de faire entendre raison au président Jammeh et de convenir avec la Cédéao, l’Union africaine et les Nations unies, des modalités de passage entre lui et le président élu", a affirmé Macky Sall, ajoutant qu'une intervention militaire ne pouvait être qu'un ultime recours. Il a également tenu à réfuter que "le Sénégal n’a jamais envoyé le moindre gendarme ou le moindre policier pour protéger le président élu".

Une question migratoire cruciale

Le président sénégalais s’apprête à se rendre en France pour une visite d’État du 19 au 21 décembre, la première depuis plus de 30 ans, afin de "magnifier l’excellence des relations" entre les deux pays. L’occasion de revenir sur l’accord signé le 11 décembre, entre l’Union européenne et le Mali, visant à lutter contre "les causes profondes de la migration irrégulière" et à "favoriser le retour des migrants maliens depuis l'Europe". Il s’agit du premier accord du genre.

Mais si Macky Sall reconnaît aisément que "l’Europe n’est pas en mesure de capter l’afflux migratoire massif dans un délai de temps réduit", il estime toutefois que l’Europe ne peut monnayer sa collaboration économique avec l’Afrique contre un coup de main pour rapatrier les migrants des pays concernés. Et pas question notamment de toucher aux Sénégalais qui étaient en Europe avant cette vague migratoire récente.

"Il n’y a pas de problème islamique"

Alors que la campagne électorale, en France, est déjà agitée de relents islamophobes, Macky Sall a souligné à quel point la société sénégalaise, constituée à "95 % de musulmans et 4 ou 5 % de chrétiens" vit "en parfaite harmonie". "Il n’y a pas de problème islamique, a-t-il analysé. Il n’y a que des radicaux qui utilisent le discours islamique pour assouvir leurs desseins : il faut les identifier et les combattre."

Le président sénégalais s’est enfin prononcé en faveur d’une "Cour pénale africaine", qui pourrait permettre aux États du continent de juger eux-mêmes les crimes tombant actuellement sous la coupe de la Cour pénale internationale (CPI). Celle-ci a été récemment accusée de ne s’intéresser qu’aux crimes de guerre et crimes contre l’humanité en Afrique. "Ainsi, la CPI n’aura pas à intervenir", a-t-il expliqué, tout en défendant l’institution établie à La Haye, dont il a rappelé que le Sénégal fut l’un des premiers pays à ratifier le traité fondateur de Rome.

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