">

Vie des ménages au Sénégal: Après les élections, le sale temps

27 - Novembre - 2019

L’élection présidentielle de février 2019 n’est pas étrangère à la situation que nous sommes en train de vivre et qui, selon le Président de la République, risque d’être plus dure en 2020.

En effet, c’est à coût de longues explications que le DG de la Senelec a tenté de faire avaler la pilule de l’augmentation de l’électricité, alors qu’il y a de cela quelques mois, on parlait plutôt de baisse.

Dans tous les cas, en 2019, il faudra voir les factures augmenter d’une façon substantielle. D’ailleurs, pour beaucoup de Sénégalais, cette augmentation est déjà effective. Leurs factures ont même doublé.

Ces mêmes élucubrations ont été notées à propos du prix du pain. Le prix de la baguette coûte désormais 200 FCFA à Dakar, une augmentation agréée par le Comité national à la consommation.

Au même moment, beaucoup de chantiers lancés en grande pompe sont à l’arrêt. Le Train express régional (Ter), le chantier le plus coûteux et le plus en vue, qui a même déjà été inauguré, est loin d’être achevé. Les nombreuses dates avancées ont été toutes repoussées. Il faudra encore beaucoup de patience pour le voir démarrer.

Dans la même dynamique, les autres chantiers qui ont été ouverts dans le cadre des nombreux projets de l’Etat que sont le PSE, le PUDC, PROMOVILLE, PRODAC et bien d’autres, sont pour la plupart à l’arrêt. Il se susurre que l’argent manque. Le Président Sall annonce d’ailleurs des suppressions et des restrictions dans les agences.

Une situation qui était impensable avant les élections de février dernier.

Il est dommage en effet que, pour gagner des élections, nos politiques lancent de nombreux ‘’projets à béton’’, donc visibles, pour juste émerveiller l’électorat.

Au lieu de travailler à promouvoir l’autosuffisance alimentaire, l’accent est mis sur les projets tape à l‘œil, avec leurs conséquences catastrophiques sur le budget de l’Etat. Qu’importe les conséquences, l’essentiel est de montrer que l’on travaille, de subjuguer, d’impressionner l’électorat. On pousse le cynisme jusqu’à baisser des prix avant de les augmenter quelques mois après, parce que les élections sont derrière.

Tout se passe comme si, dans notre pays, les candidats sortants à la présidentielle subissent une forme de diktat de la part des électeurs, qui fait qu’ils sont obligés de se lancer dans des dépenses ostentatoires. C’est vrai qu’il y a déficit de vision, problème de priorisation, mais l’impression qui se dégage est que c’est cela qui plait à l’électeur moyen.

La preuve, toutes les campagnes électorales sont menées avec une distribution automatique de billets de banque, la construction ou l’élargissement de mosquées dans les localités les plus reculées, là où les jeunes ne travaillent pas, celle d’édifices religieux, le financement sélectif de jeunes et de femmes non-expérimentés en gestion élémentaire de fonds d’investissement, etc.

Et la conséquence de tout cela, ce sont les tensions budgétaires ou de trésorerie. Qu’importe la qualification. La réalité est que l’argent se faire rare et le Sénégal continue à lever des fonds sur les marchés financiers.

La stratégie adoptée est de tout faire pour gagner la confiance des électeurs, quitte à sacrifier le budget sur l’autel de dépenses ostentatoire, avec aussi des institutions inutiles et budgétivores juste pour entretenir une clientèle politique.

Conséquence, le spectre du second mandat fait que, depuis Abdoulaye Wade, nous avons des Présidents qui travaillent uniquement pour se faire réélire en mobilisant tout l’Etat et ses ressources au profit de cet objectif.

Donc, en 2020, on va souffrir davantage. Les jeunes vont encore emprunter les pirogues de fortune pour regagner l’Europe, il y aura plus d’enfants de la rue faute de moyens de substance pour ceux qui sont exclus du système traditionnel d’éducation, les maitres coraniques et plus de femmes battues avec des maris dépassés, plus d’élèves et d’étudiantes prostituées, plus de déperdition scolaire. Et le tableau est loin d’être exhaustif.

Autres actualités

27 - Novembre - 2019

Serigne Mountakha Mbacké sur l’affaire des talibés de Ndiagne : «La posture que je vais adopter est tributaire du verdict de cette affaire. Je reste à l’écoute du Tribunal»

Le khalife général des ‘’mourides’’ accorde un temps de grâce à la justice qui doit vider aujourd’hui l’affaire des talibés...

27 - Novembre - 2019

Le cas Karim Wade évoqué à l'Internationale Libérale

La rencontre du 203ème Comité exécutif de l'Internationale Libérale tenu à Fès, au Maroc, du 22 au 24 novembre, a été l'occasion pour le...

26 - Novembre - 2019

Affaire Pétrotim: Quelle suite judiciaire ?

"À part l'ancien Premier ministre Souleymane Ndéné Ndiaye, qui a refusé de déférer à sa convocation, le Doyen des juges a entendu toutes les...

26 - Novembre - 2019

PDS: Me Amadou Sall reçoit un appel et une délégation de Karim Wade

En deuil après le décès de son beau-père, l'ancien ministre de la Justice, sous Wade, Me Amadou Sall a reçu un appel téléphonique pas comme les...