Vie des partis politiques au Sénégal : C’est la guerre en interne

05 - Mai - 2017

Vie des partis politiques au Sénégal : C’est la guerre en interne

L’Alliance pour la République (Apr) pète du plomb. On ne s’en cache plus. La rivalité interne a atteint un tel paroxysme que c’est désormais en public que le linge sale est lavé.

La lettre que le secrétaire d’Etat Yakham Mbaye a adressée à Alioune Sall, pour répondre aux attaques de Moustapha Diakhaté, en dit long sur le dévergondage qui anime ce parti politique arrivé prématurément au pouvoir sans que responsables et militants n’aient eu vraiment le temps de galérer ensemble pour mieux se connaitre.

Pourtant, à la décharge de l’Apr, pratiquement tous les partis politiques sont atteints par ce virus de la rivalité interne, gage de division.

Les problèmes nés au Parti socialiste (Ps), à l’Alliance pour le Progrès (Afp), les départs au Rewmi, les attaques contre Cheikh Bamba Dièye au Fsd-bj, etc. rendent comptent du fait que les batailles politiques se font d’abord et surtout au sein des formations politiques.

Plutôt que de la mythologie grecque, nous avons surtout besoin de convoquer Machiavel ou Tzen Zhu pour comprendre ce phénomène.

Il s’agit en effet de batailles de positionnement entre responsables surtout. Il faut, pour chacun d’entre eux, manœuvrer fort pour être le plus proche possible du leader. Pour cela, certains convoquent des liens d’amitié, d’autres de parenté ou un long compagnonnage dans une autre vie, une fidélité et une amitié de longue date, etc. Il n’y en a même qui parlent d’années de sacrifices au service du leader, des biens vendus pour le parti, etc.

A chacun, ses arguments. Toujours est-il qu’au sein de nos partis politiques, l’unité n’est que de façade. Nombre de responsables perçoivent à travers leurs homologues des empêcheurs de tourner en rond. Pour eux, pas question que quelqu’un leur ravisse leur place aux côtés du leader.

Conséquence, comme partout ailleurs au Sénégal, les postes ne sont pas forcément distribués en fonction des compétences.

Une situation cultivée par certains dirigeants de partis comme Abdoulaye Wade qui avait réussi à instaurer partout des tendances au Parti démocratique sénégalais (Pds) sous forme de dualité entre deux dirigeants d’une même localité.

A Darou Moukhty par exemple, la rivalité Fada/Thierno Lô a été très vive. Il en était ainsi dans pratiquement toutes les localités du pays.

Une situation héritée même du Ps d’Abdou Diouf où les rivalités internes animaient la vie politique. On parlait de « tendances » avec, à la tête de chacune d’elle, un responsable qui regardait l’autre en chien de Faïence.

Aujourd’hui, l’Apr a été loin de faire l’exception à la règle. Le parti traverse une crise de croissance qui peut saper son unité, et partant sa combativité à quelques mois des législatives aussi importantes de juillet prochain.

Après avoir réussi à désagréger toutes les formations politiques de son camp comme celles de l’opposition, Macky est en train d’assister à l’éclatement de son parti qui ne tient que parce qu’il est au pouvoir.

Le mal des partis politiques sénégalais s’aggrave lorsqu’une formation politique atteint le pouvoir. C’est alors un combat à mort entre supposés frères ou camarades qui ne ménagent aucun effort pour détruire leurs vis-à-vis.

Et gare au leader de ne pas prendre fait et cause pour un camp sur un autre. Car c’est souvent la fin du compagnonnage par des déclarations acerbes dans la presse et des déballages.

C’est une des explications sur le nombre de partis politiques. La réalité est que le compagnonnage est très difficile. Les rivalités internes ne tardent jamais à voir le jour. Les faibles sont écrasés, écartés.

Une situation qui ne favorise nullement la massification des partis politiques. Au lieu de rassembler, les gens aiment diviser surtout si le parti arrive au pouvoir.

C’est dire que la situation que vit l’Apr est loin d’être inédite. Depuis que Senghor avait réussi le coup de détruire son Président de Conseil Mamadou Dia, la malédiction de la dualité au sommet des partis et du pouvoir a atteint le Sénégal et ne cesse d’essaimer.

Au nom de celle-ci, Idrissa Seck, Macky Sall et avant eux Fara Ndiaye, Serigne Diop, Ousmane Ngom, ont été écartés du Pds.

Au nom de celle-ci, Djibo Kâ, Moustapha Niass et bien après eux, Khalifa Sall et les Bamba Fall, ont été exclus du Ps.

Au nom de celle-ci, Gackou et ses camarades et bien avant eux, Hélène Tine, Me Babou et bien d’autres, ont été éjectés de l’Afp.

On peut prolonger à loisir cette liste.

Comme quoi, on attend de connaitre les prochains exclus de l’Apr. C’est juste une question de temps.

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