Village des arts de Dakar : Une exposition collective en ouverture de la saison
Village des arts de Dakar : Une exposition collective en ouverture de la saison
A quelques semaines de l’ouverture de la saison, les activités au Village des arts de Dakar sont toujours au ralenti. Mais les ateliers sont ouverts et les artistes continuent de réaliser leurs œuvres. Une rétrospective, en décembre, du travail d’Ismaël Madior, un artiste résident décédé, et une exposition collective des artistes du Village sont au menu pour démarrer la prochaine saison.
Sur la route de l’aéroport, à proximité du stade Léopold Sédar Senghor, se tient un terrain immense de quatre hectares. De l’extérieur, on le confond à un champ verdoyant du fait de l’absence de panneaux indicateurs. Aucune idée sur ce qu’il y a à l’intérieur. Sauf si l’on franchit le seuil de la porte d’entrée. Une pierre symbolique signale l’établissement à l’attention du public : la nature des activités, la date d’inauguration, les autorités qui ont été à la base de ce prélude, etc.
A l'intérieur, les artistes résidents et non-résidents à l’imagination fertile rivalisent de créativité, même si les activités sont au ralenti. Pas même un visiteur pour une simple curiosité. Le Village des arts de Dakar rompt ainsi avec son effervescence des grands jours, qu’il soit en exposition vente collective ou individuelle. Seuls des ateliers vides et des artistes en œuvre. Des moments de réflexion pour les œuvres à exposer à la prochaine saison. En perspective, une rétrospective du travail d’Ismaël Madior, un artiste résident décédé au mois de décembre, et une exposition collective des artistes du Village pour démarrer la prochaine saison. Il y aura également une exposition autour du dessin.
Au sein de la galerie, se déroule une exposition-vente individuelle dans un des locaux constitutifs du village. Le concept est : « La sauvegarde de la nature ». A cette période d’hivernage et de grandes vacances pour les adeptes des arts visuels, les activités dans cette vitrine culturelle, cadre agréable de quiétude pour des galeristes, des conservateurs de musée, d’architectes, des hommes de culture et des particuliers, se poursuivent.
Solitude des ateliers
« Il y a des périodes où c’est moins intéressant. Toutes les galeries sont fermées. Ici, les artistes sont là et les ateliers ouverts, car il y a toujours des gens qui viennent visiter », renseigne le responsable de la galerie Léopold Sédar Senghor, Idrissa Diallo, qui estime qu’en cette période, ils ont la possibilité de mettre des expositions collectives de préférence pour permettre aux visiteurs d’avoir un aperçu de ce qui se fait dans le Village des arts. « Peut-être qu’on va fermer pour quinze jours », envisage M. Diallo.
Dans la solitude des ateliers, un artiste réalise une peinture à toile acrylique. Quelques esquisses sur cette dernière à grands traits, il exécute les aplats de couleur pour terminer par les détails. Quelques émotions qui se matérialisent derrière ce tableau. Au début, aucune dimension de préconception, il laisse libre cours à son imagination.
« Il ne peut pas y avoir un marché de l’art sénégalais, car il n’existe pas d’art sénégalais, mais l’art tout court.
Ce dernier prend son envol au-delà des cultures », soutient Amadou Dieng, artiste plasticien. Il trouve que l’art se porte très bien au Sénégal. « Les artistes s’organisent par eux-mêmes et pour eux-mêmes », soutient-il. En effet, certains artistes abordés jugent que l’intitulé de la Biennale de l’art africain contemporain doit être revu pour s’ouvrir aux autres et développer le marché de l’art au Sénégal. D’après Idrissa Diallo, le Marché international de Dakar (Madak) et le Mapa s’inscrivent un peu dans cette logique, mais ont besoin d’un encadrement politique.