Yaya Guissé, directeur de la compagnie Acte 3 de Kaolack : « le théâtre Kaolackois est dans le coma... La ville n'a pas de salle de théâtre pour ses artistes»

10 - Avril - 2018

En marge d'une résidence de recherche pour la formation d'une parade de rue (sous forme de théâtre de rue), en partenariat avec des artistes Kaolackois et européens dont des français et des belges, le directeur de la compagnie Acte 3 de Kaolack, Mr Yaya Guissé est monté au créneau pour fustiger l'absence de salle de théâtre à Kaolack et la non implication des autorités locales dans cet art. " On a choisi de faire le théâtre de rue parce qu'on a pas de salle de théâtre à Kaolack. Et c'est malheureux pour une ville culturelle, une ville qui fête ses 100 ans. La seule salle dont nous disposons se trouve au centre culturel de Kaolack, mais elle est dépourvue d'électricité, donc impraticable. Du coup, on ne peut pas jouer là bas. On préfère plutôt sortir le théâtre dans la rue pour le montrer au public et dénoncer aussi le manque d'infrastructures culturelles dans cette ville", a-t-il indiqué.
Invitant les autorités locales à participer à booster le théâtre local, Mr Cissé de poursuivre : « On pense que les autorités doivent jouer leur rôle en aidant surtout les artistes. Après 100 ans, il est temps que la ville se dote de salles de théâtre pour permettre aux artistes de s'exprimer et de parler des difficultés de la population, afin qu'elles puissent apporter des solutions face à ces problèmes là ».
Revenant ainsi sur l'activité dédiée à la parade de rue, la scénographe belge, Aurélie Décoche, de mentionner : « la résidence est une collaboration entre des artistes Kaolackois et des artistes européens. On a formé un groupe de 13 personnes qui s'agrandit de jour en jour pour former une parade de rue. Le but est de faire une résidence et on part du roman intitulé « Temps de chien » de Patrice Nganang. C'est un auteur Camerounais qui a écrit sous le point de vue d'un chien, l'histoire d'un quartier de Yaoundé où les gens se comportent plus comme des animaux que comme des humains et le point de vue du chien est très intéressant, parce qu'il raconte d'une manière quasi-objective et très neutre tout ce qu'il voit. Cela fait ressortir les traits de caractère des personnages et des humains de façon très forte. On voit des politiques corrompus, des policiers qui sont presque des mafieux et le petit citoyen moyen qui essaye de gagner sa vie en magouillant au détriment d'autres, etc... »
A noter que la rencontre de 9 jours dont 8 jours de création et 1 jour de parade de rue, réunit 13 artistes, 3 danseurs et 2 faux-lions.

Autres actualités

03 - Août - 2018

Fallou Dieng :"La musique sénégalaise est devenue une affaire de rue’’

La pratique de la musique "est devenue une affaire de rue" au Sénégal, déplore le chanteur sénégalais Fallou Dieng, dont la carrière semble...

02 - Août - 2018

Laity Ndiaye : l’écrivain poète devenu instituteur de brousse

Enseignant et poète, Laity Ndiaye procède ce 8 août à la cérémonie de dédicace de son recueil de poèmes «Journal d’un...

30 - Juillet - 2018

RETOUR SUR SAINT-LOUIS JAZZ, CUVEE 2018 - JULIA SARR, CHANTEUSE D’AFRO-JAZZ JEUX D’OMBRES ET DE LUMIERES, AU PROPRE COMME AU FIGURE…

Son joli timbre de voix est fragile, il est cristallin, il sourit comme il sanglote, vous émeut comme il vous apaise. Lorsqu’il vous parle d’Humain, le Divin n’est jamais...

27 - Juillet - 2018

Théâtre : L’actualité au cœur du 14e festival «Kaddu Yaraax»

Lancée samedi dernier, la 14e édition du festival de la compagnie théâtrale «Kaddu Yaraax» a été clôturée hier. Une manifestation...

26 - Juillet - 2018

PREMIERE EDITION DU JAZZ FESTIVAL POUR LE RAYONNEMENT DE LA CULTURE SENEGALAISE

Les acteurs de l’industrie musicale (Aim) organisent, du 7 au 8 décembre prochain le «Jazz Festival» à Dakar et les 14 et 15 décembre à Diamniadio....