Aly Bathily s’insurge contre les contempteurs de la SODAV
Le directeur gérant de la Société sénégalaise du droit d’auteur et des droits voisins (SODAV), Aly Bathily, dit s’inscrire en faux contre les pourfendeurs de sa structure dont ils exigent la dissolution, affirmant que "rien de ce qui a été dit ne repose ni sur la vérité, ni sur la bonne information".
Des artistes chanteurs et musiciens parmi lesquels Mame Ngor Djazaka, Pape du duo Pape et Cheikh, Alioune Kassé, Zeynoul Sow ont demandé lors d’une conférence de presse tenue le 11 juin dernier et un sit-in dispersé par la police le vendredi 21 du même mois, la dissolution de la SODAV "pour mauvaise gestion".
Les frondeurs dénoncent aussi les retards du reversement des droits d’auteurs et droits voisins, ainsi que la dissolution du conseil d’administration de la SODAV.
Face à ces critiques, le directeur gérant de la SODAV a dénoncé une "action subversive". "Je pense que c’est une action subversive qui a été initiée et menée à l’orée de l’Assemblée générale ordinaire de la SODAV prévue le jeudi 27 juin prochain [...]", a déclaré Aly Bathily, dans un entretien exclusif accordé lundi à l’APS.
Il invite les ayants droit à mettre en avant "la philosophie de l’essentiel et de l’intérêt commun".
Pour Aly Bathily, "la SODAV est l’émanation et l’expression de la volonté générale de la communauté culturelle" et "c’est une société de droit d’auteur et droits voisins", et non une société d’auteurs comme le soutiennent les frondeurs.
Selon lui, "vouloir demander la dissolution de la SODAV relève de la méconnaissance, parce que ce sont les propriétaires eux-mêmes qui leur feront face".
Le directeur-gérant rappelle le statut "pluridisciplinaire" de la Société sénégalaise du droit d’auteur et droits voisins qui donne une égalité de nombre de sièges dans le conseil d’administration aux ayants droit constitués des collèges que sont les auteurs, les artistes interprètes, les producteurs de phonogrammes et de vidéogrammes et des éditeurs.
"Le président ou la présidente du conseil d’administration (PCA) peut venir des différentes catégories qui sont élues de manière égalitaire. C’est différent d’une société purement d’auteur", a-t-il expliqué.
Aly Bathily souligne que le mandat et les obligations de la direction et du conseil ne sont pas uniquement à l’égard des musiciens. "C’est à l’endroit de toutes les catégories d’ayants droit prévues par la loi 2008 sur le droit d’auteur et droits voisins", précise-t-il.
Il a signalé que "tous les mécanismes sont en train d’être mis en place pour prendre en charge convenablement et réellement les droits des autres catégories".
La direction de la SODAV veut ainsi éviter le reproche qui avait souvent été fait au Bureau sénégalais du droit d’auteur (BSDA) que la SODAV a remplacé le 06 octobre 2016. Les détracteurs du BSDA lui reprochaient le fait de ne "se consacrer plus spécifiquement qu’aux musiciens et d’être concentré à Dakar".
"C’est ce qui explique les dernières démarches du conseil, à savoir la tournée de sensibilisation nationale qui portait un cachet spécial, c’est-à-dire la décentralisation et l’extension du conseil d’administration saluées par tout le monde ; les régions s’approprient la SODAV et son projet", souligne M. Bathily.
Il estime que l’équipe en place travaille "efficacement et avec beaucoup de modestie", affirmant que la SODAV "est une fierté pour le président Macky Sall, car elle fait partie des rares sociétés qui, en terme de transparence, ose publier ses chiffres dans les journaux".
"On était là avec le BSDA, les répartitions n’ont jamais fait l’objet de publication. On communique seulement sur le montant global", dit-il.
La présidente du conseil d’administration (PCA) de la SODAV, Ngoné Ndour, dit quant à elle ne pas comprendre "l’acharnement" sur sa personne, rappelant qu’elle a été élue légitiment lors d’une assemblée générale.
"Je ne comprends pas pourquoi ils réfutent mon élection. C’était une compétition, je l’ai remportée, je suis productrice. Je n’étais pas seule, il y a avait l’écrivain Seydi Sow, Aladji Man, etc. [...]", insiste Ngoné Ndour.