Baldé emporté par le parrainage
Nous savions qu’il était démarché. Depuis quelques mois, il résistait aux émissaires de Macky qui, dans un premier temps, lui ont proposé la gestion du Conseil économique, social et environnemental (Cese), ce qu’il avait, semble-t-il, refusé.
Le leader de l’Union centriste du Sénégal (Ucs) a, jusqu’ici, résisté pour finalement, décider de rejoindre le « macky ». C’est cela vérité des faits. Nous avons reçu l’information trop tard ce mercredi pour la mettre à temps à la disposition de nos lecteurs.
Nous savions que des réunions se sont tenues à Ziguinchor et qu’Abdoulaye Baldé avait reçu le feu vert de ses compagnons. Ces derniers ont d’ailleurs décidé de tenir un conseil national dans les plus brefs délais à Dakar pour entériner cette décision et surtout l’officialiser et la rendre publique.
Alors, qu’est-ce qui a pu motiver l’homme politique, Maire de Ziguinchor, pour qu’il accepte enfin ce qu’il a toujours refusé ?
Certes, il y a de la part du régime des propositions alléchantes sur lesquelles nous menons des investigations et que nous vous livrerons.
Mais pour le moment, l’argument le plus solide est que Abdoulaye Baldé a eu des difficultés de réunir le nombre de signatures nécessaires à sa candidature, c’est à dire 65 mille au moins, à raison de 2 mille par région.
Si le Maire de Ziguinchor a une bonne base dans sa région qu’est la Casamance, sa popularité est moins évidente dans les autres localités du pays.
Même si des efforts importants ont été menés dans ce sens, il reste évident que Baldé est peu connu dans nombre de régions du pays où la réunion du nombre de signatures nécessaire sera très difficile.
Comme nous l’avions prédit, nombre de candidats vont buter sur cet obstacle de taille et pourraient revoir leurs ambitions à la baisse.
Eh bien, cela a été le cas de Baldé. Le Maire a été emporté ainsi par le parrainage.
Les procédures judiciaires auxquelles il était soumis viennent d’être levées, notamment l’interdiction de sortie du territoire nationale.
Soumis à une mise en demeure dans le cadre de l’enrichissement illicite, il n’a jamais subi les contraintes du mandat de dépôt et a été dispensé de procès.
En somme, Baldé a toujours bénéficié d’un régime de faveur qui en dit long sur le fait que tout n’a pas été dit sur ses accointances avec Macky ou ses proches.
On peut ne pas être candidat et rester dans l’opposition, surtout si l’on est issu d’un parti aussi malmené que le Pds.
Mais en faisant ce choix, Baldé ne jette pas seulement l’éponge. Il choisit de compromettre sérieusement ses chances de rebondir un jour en politique. Il a pris le risque de s’attirer les foudres de beaucoup de ses compagnons et sympathisants. Il va entrer dans la cour peu prestigieuse des transhumants.
Ainsi, il va davantage faire de la place à Ousmane Sonko dans cette région naturelle qu’ils partagent.
Nos sources sur place restent convaincues que c’est une situation qui pourrait arranger davantage Ousmane Sonko qui n’a qu’à lever le petit doigt pour accueillir les frustrés du camp de Baldé.
Pourtant, on nous prédit d’autres départs vers les prairies marron. Les principaux visés sont les libéraux et surtout tous ceux qui peuvent apporter une plus-value électorale, c’est à dire tout le monde.
Si Moussa Sy, Gadio, Baldé et Aida Ndiongue sont « tombés », d’autres le seront certainement.
Le prochain sur la liste a pour nom Samuel Sarr. Étant un des premiers à avoir déclaré sa candidature, il n’a jamais cessé d’être dans le collimateur de Macky.
L’ancien proche de Wade pourrait, dans les prochains jours, faire comme Baldé et tant d’autres.
Comme quoi, le Premier ministre savait de quoi il parlait quand il disait qu’il y aura cinq candidates qui vont s’opposer à Macky.