Dialogue national: Les cas Khalifa et Karim risquent de plomber les débats

21 - Mai - 2019

Les préparatifs vont bon train en vue des concertations nationales prévues le 28 mai prochain. De bonnes perspectives se dégagent avec la concession faite par les uns et les autres, l’opposition d’y participer sous conditions et les autorités d’accepter ces conditions.

Toutefois, en plus de la difficulté du choix d’une personnalité dite indépendante, se posera l’équation des dossiers Khalifa Sall et Karim Wade.
Le premier, ancien Maire de Dakar et député, est en détention dans le cadre de la gestion de la caisse d’avance de la Mairie de la capitale, tandis que le second, gracié, semble être interdit de séjour chez lui si l’on en juge par la récurrence des menaces qui viennent des autorités judiciaires, s’agissant surtout des condamnations pécuniaires qu’il doit au trésor public.
Alioune Tine, connu pour sa mesure, les a qualifiés récemment ‘’d’otages politiques’’, lui qui souhaite que ces derniers soient élargis et qu’ils participent aux concertations nationales.
Un avant-goût de ce qui attend les participants aux concertations.
D’ailleurs, le Pds et les Khalifistes avaient décliné l’invitation, eux qui posent comme préalable la libération de Khalifa Sall et la révision du procès de Karim.
Si rien n’est fait entretemps, libéraux et khalifistes pourraient ne pas participer au dialogue. Et ce seraitlui donner moins de charme dans un climat qui se veut de communion pour discuter des questions essentielles de l’heure.
Et même en leur absence, et dans l’hypothèse où ils participeraient aux concertations, les cas Khalifa et Karim risqueraient de plomber les travaux.
Il serait en effet maladroit pour les partisans de la coalition Idy019 de discuter tranquillement avec le pouvoir alors qu’un de leur membre, Khalifa Sall, est en détention. Ils n’hésiteront pas une seconde à poser comme condition préalable sa libération.
C’est dire que si les Khalifistes ne se présentent pas, ils seront représentés par une bonne frange de l’opposition afin de faire de la libération de leur mentor une condition essentielle à la bonne tenue de ces assises.
Tout ceci pour dire qu’il aurait fallu, avant le 28 mai, que des actes forts soient pris dans le souci de décrisper la situation politique. En l’absence de perspectives claires sur le sort de ceux qui sont ainsi appelés ‘’otages’’, il sera difficile d’aboutir à une situation d’apaisement du climat politique.
A son retour de la France qui est un partenaire historique où ces questions pourraient avoir été discutées avec les autorités de ce pays, Macky est attendu sur des mesures importantes comme la libération de Khalifa Sall, à moins qu’il ne préfère en faire une question à discuter pour la présenter comme un résultat des concertations.
En clair, faire semblant d’ignorer ces cas et vouloir aboutir à une concertation nation digne de ce nom, est un tout petit peu chimérique.
Toute véritable réconciliation nationale passera par la prise en compte du poids politique de ceux qui subissent actuellement des déboires judiciaires et dont les dossiers ont fait l’objet de plaintes au saint des instances onusiennes et de la Cedeao qui ont fait des recommandations connues de tous.
Pis, le gel des comptes de Me Madické Niang, un des candidats malheureux à la présidentielle dans un contexte de dialogue, ne peut qu’attiser la tension et envenimer les choses.
Si le pouvoir entend vraiment relever le défi et l’opposition faire une participation responsable, il faudrait commencer par enterrer la hache de guerre par des actes de réconciliation et non de provocation.

Autres actualités

17 - Mars - 2020

Coronavirus - Le ministère du Commerce interdit la vente du pain dans les boutiques

Les mesures d'urgence pour lutter contre la propagation du Coronavirus se poursuivent au niveau des différents départements ministériels après la déclaration du...

17 - Mars - 2020

Coronavirus : Les messes et le pèlerinage au lieux saints de la chrétienté suspendus jusqu’à nouvel ordre au Sénégal

Les Evêques du Sénégal passent à la vitesse supérieure dans leur campagne de sensibilisation et de protection des populations contre le coronavirus. Après...

17 - Mars - 2020

Justice : Le ministre Me Malick Sall donne des précisions sur la reprise de « certaines audiences » au tribunal de Dakar.

À la suite de la reprise de « certaines audiences » de flagrants délits pour régler « certaines questions de liberté », le ministre de la...

17 - Mars - 2020

Le ministre de l’Éducation nationale, Mamadou Tall s'exprime suite à la suspension des enseignements dans les écoles à cause du Coronavirus : « Nous sommes dans une dynamique de continuité pédagogique »

La rapide propagation du coronavirus à Mbacké a appelé chez les autorités sénégalaises des décisions inédites. Lors d'une réunion...

17 - Mars - 2020

Peste, variole, choléra… : Plongée dans l'histoire des épidémies meurtrières au Sénégal

Le Sénégal renoue depuis quelques jours avec les épidémies, avec ses 27 cas confirmés de coronavirus. Des épisodes épidémiques meurtriers...